Revoilà la miss Polly Jean Harvey, la belle Anglaise. J'avais déjà abordé son cas il y à quelques jours via son premier album, Dry, sort en 1992 (un remarquable album, d'ailleurs), et j'avais promis, dans ma chronique, que ça ne serait pas le seul opus de P.J. Harvey sur le blog ; dont acte avec ce disque qui, à sa sortie, sera un beau succès et sera qualifié d'album américain de P.J. Harvey (et pour cause : non seulement la belle photo de pochettesemble avoir été prise à New York, mais elle - P.J. Harvey, hein, pas la photo - composera et écrira l'essentiel de cet album lors d'un séjour aux States). Bien que datant de 2000, ce disque, son cinquième opus studio, n'est pas très long : 47 minutes pour 12 titres (dans deux pays, le Royaume-Uni et le Japon, on a droit à 13 titres, ce qui fait une cinquantaine de minutes ; le morceau bonus, placé en final, s'appelle The Wicked Tongue). Produit par la belle, par Rob Ellis et Mick Harvey (qui jouent sur le disque ; Harvey, Australien, a fait partie de The Birthday Party et des Bad Seeds, deux groupes dont le chanteur fut - et est toujours, pour les Bad Seeds - Nick Cave), l'album s'appelle Stories From The City, Stories From The Sea, et on en parle souvent comme du meilleur album studio de Polly Jean.
Force est de reconnaître qu'elle a fait fort avec cet album sur lequel participe vocalement, sur trois titres, Thom Yorke, chanteur de Radiohead (à l'époque en plein diptyque Kid Amnesiac). On entend la voix de renard pris au piège dans une porte à tambour de Thom Yorke sur This Mess We're In (le seul vrai duo sur les trois morceaux), One Line et Beautiful Feeling, sur ces deux dernières chansons, Thom pousse des choeurs et vocalises, sans plus (et joue des claviers sur One Line). This Mess We're In ('la merde dans laquelle nous sommes'), particulièrement, est une des meilleures chansons de l'album, lequel n'est par ailleurs pas avare en très bonnes chansons ; ma préférée est incontestablement We Float, qui est la pluslongue (6 minutes) et la dernière, une chanson purement prodigieuse ; mais la précédente, quasiment aussi longue, Horses In My Dream, qui n'est pas sans faire penser à du Patti Smith période Birdland/Radio Ethiopia, est magnifique aussi. Les plus rock Kamikaze, Big Exit (This world's crazy/Give me the gun) et le très sensuel This Is Love et sa basse gironde, sont d'autres grands moments, et comment, aussi, ne pas citer One Line, Good Fortune ou The Whores Hustle And The Hustlers Whore ?
En gros, 12 chansons, 12 histoires de la ville ou de la mer pour traduire le titre de l'album ; un album bien produit et rempli de chansons mémorables, c'est probablement le meilleur album de P.J. Harvey, dont la voix et la guitare, ici, font des étincelles. Stories From The City, Stories From The Sea est vraiment un disque sublime et efficace, du songwriting parfait (des textes qui frappent, parfois crus, comme sur The Whores Hustle And The Hustlers Whore et This Is Love), une interprétation idem, une production idem... Si d'autres albums de la belle (Dry, Rid Of Me, White Chalk) sont recommandés à fond, celui-ci, de 2000, est vraiment le summum, le point d'orgue, celui qui mettra définitivement tout le monde d'accord. Fantastique !!
Big Exit
Good Fortune
A Place Called Home
One Line
Beautiful Feeling
The Whores Hustle And The Hustlers Whore
This Mess We're In
You Said Something
Kamikaze
This Is Love
Horses In My Dream
We Float
Je me souviens de la première fois que j'ai entendu "Good Fortune" en 2000 comme si c'était hier...
Accro direct, alors que j'avais un peu de mal avec son oeuvre. Depuis, ça va beaucoup mieux !