Cette année, c'est les 10 ans de la mort d'un des plus grands chanteur de country/ rock du siècle dernier, le "man in black": johnny cash. Pour l'occasion, rien de tel que d'aborder le dernier album sorti du vivant de l'artiste, en 2002: American IV: The Man Comes Around. Cet album est le quatrième volet de la série des "american recordings", une série d'album que Cash avait commencé en 1994, et qui se finira à titre posthume en 2010 par American VI: Ain't No Grave. Cette série d'album consistait à mélanger des chansons originales de Johnny Cash avec des reprises, soit de chansons modernes ou de standards américains, et a permit à Johnny Cash de se faire connaître d'un nouveau public.Long d'une cinquantaine de minutes, l'album est sans doute le plus connus des American Recordings avec le premiet volet, et, toujours avec le premier volet, sans doute, le meilleur, et un des sommets absolu de Johnny Cash. Étant le dernier album sorti du vivant de son auteur, ce disque est à cash ce que Innuendo est à Queen: Son testament, son chant du cygne.
La pochette donne déjà le ton: Noire, Cash de profil, le regard baissé, dans la pénombre. On sent déjà qu'on ne va pas écouter un disque follement joyeux. À l'aube de son 71ème anniversaire, Cash, malade, sait qu'il est en fin de course, et il décide de livret un album, qui, sans doute, sera son dernier, alors il va donner toutes les forces qu'il lui reste dans ce disque. Rarement un disque aura était aussi poignant, aussi beau. L'heure n'est pas à la fête et dans ce disque, Johnny Cash va se faire plus émouvant que jamais au travers de reprises et de chansons originales plus boulversantes les unes que les autres. Comme dans les précédents volets des American Recordings, les reprises sont à l'honneur ici: Sur 15 titres, on en compte pas moins de 12. C'est en grande partie grâce à elles que l'album est aussi réussi, mais nous y reviendront après. Car avant, nous allons voir les trois compositions originales, et le moins que l'on puisse dire c'est que Johnny Cash sait y faire quand il s'agit d'écrire la chanson qui tue, littéralement. Il Suffit d'écouter la chanson- titre, qui ouvre l'album d'ailleurs, pour s'en convaincre. La voix de Cash, à la fois grave et usée par le poid des années, est parfaite. Quand aux deux autres chansons originales, elles ne sont pas en reste et confirment le talent de compositeur du bonhomme, qui remportera en 2003 le grammy awards de la meilleur performance vocal country pour la chanson Give My Love to Rose, qui était une chanson que Cash avait enregistrée dans une première version à la fin des années 50. Seul la chanson titre est réellement inédite et composée pour l'occasion.
Mais malgré la qualité indéniable de ces compositions, surtout en ce qui concerne la chanson titre, ce sont les reprises qui font la force de ce disque. Toutes sont superbes, et sublimées: au hasard on citera Personal Jesus, chanson de depeche mode, qui s'il perd un peu de son côté dansant et tubesque, gagne en profondeur et en authenticité. citer, toutes les reprises une à une serait inutile, je vais donc me contenter d'en citer quatre, les quatre qui sont selon moi les plus réussis de cet album. Tout d'abord In My Life, chanson des beatles, paru en 1965 sur l'album Rubber Soul et chantée par Lennon. La version originale était déjà une pure splendeur mais là mon dieu! Ici la chanson prend une toute autre dimension, la mélancolie plane tout du long de cette sublime version. Ensuite, il y a I Am So Lonesome I Could Cry,en duo avec nick cave, chanson du début des années 50, écrite par Hanks Williams. Le bonhomme étant une vraie légende dans la musique country, et cette chanson une de ses plus mythiques, il paraissait normal que Cash en offre tôt ou tard sa prore version, et quelle version! Chant mémorable, voix parfaite, cette chanson à tout pour elle. Et il en va de même pour We'll Meet Again, à la vase une vieille chanson populaire américaine de 1939. La chanson est presque joyeuse, même si ça n'est quand même pas un exemple de gaieté, et on ne pouvait trouver meilleur conclusion à l'album. Johnny Cash nous donne rendez- vous dans une autre vie, qu'il éspère plus belle, en tout cas c'est comme ça que je perçois cette chanson.
Mais la palme de la meilleur reprise, et même de la meilleur chanson de l'album revient bien évidemment à cette reprise d'une chanson de Nine Inch Nails, qui était à la base la conclusion de l'album The Downward Spiral. Hurt, car c'est bien évidemment de cette chanson qu'il s'agit, parle de dépression et surtout d'auto- mutilation, en tout cas dans sa version originale. Selon certains, elle peut même être interprétée comme étant une lettre de suicide de la part du protagoniste de l'album (The Downward Spiral est un album concept, autour du thème de la dépression). La version que livre Johnny Cash est assez différente de l'originale: elle est plus courte, et un vers est même changé (« crown of shit » est remplacé par « crown of thorns »). Là on a l'impression que Cash met sur la table tout ce qu'il a sur le coeur: ses regrets, la conscience qu'il a que la fin est proche,... Tout dans cette chanson est fait pour vous faire versr une larme: l'instrumentation d'une sobrieté exemplaire (une guitare acoustique, un piano, et basta), la voix de Cash, boulversante, Tout est parfait ici. En ce qui me concerne, le grand frisson arrive à la fin quand Johnny Cash chante "If I could start again, a million miles away, i would keep myself, i would find a way"... L'extase... La chanson est parfaite, rien à dire de négatif. Avant je la trouvais trop courte mais vu le sujet abordé, et son côté pleinde spleen, plus longue elle aurait sans doute était pesante et aurait donc perdue de sa force.
En conclusion, The Man Comes Around est un magnifique testament laissé par un des artistes majeurs du XXe siècle, qui n'avait plus rien à prouver depuis longtemps, mais qui semble-t-il, n'avait pas encore tout dit.
The Man Comes Around
Hurt
Give My Love To Rose
Bridge Over Troubled Water
I Hung My Head
The First Time Ever I Saw Your Face
Personal Jesus
In My Life
Sam Hall
Danny Boy
Desperado
I'm So Lonesome I Could Cry
Tear Stained Letter
Streets Of Laredo
We'll Meet Again