Voici venu le temps de reparler d'Elliott Smith sur ce blog. Et c'est de son deuxième album que j'ai choisi de parler, sorti en 1995 un an après un Roman Candle des plus prometteurs. Bien que ça soit son deuxième album dans sa carrière solo, Elliott Smith est parfois considéré comme le premier véritable album de l'artiste. En effet malgrés sa réussite indéniable, Roman Candle sonne parfois comme un album inachevé, brouillon. D'ailleurs, je rappelle qu'à la base il ne devait pas sortir, Elliott avait enregistré ces quelques chansons chez lui, puisque son groupe Heatmiser tournait en rond. Devant la qualité des compositions sa maison de disque décide de sortir Roman Candle. Deux ans plus tard, Heatmiser se sépare après un ultime album Mic City Sons, et Elliott Smith décide de continuer sa carrière solo et sort donc un album éponyme, parfois aussi appelé Kill Rock Stars, du nom du label dans lequel se trouve Smith à l'époque. Un nom presque prémonitoire quand on connait le destin tragique d'Elliott Smith.
L'album sort en mai 1995, sous une pochette représentant la silhouette d'un hommme semblant sauter de toit en toit. J'ai entendu dire que ça serai une allusion à Spider- man, mais pas sûr du tout. En tout cas c'est une pochette ni belle ni moche, neutre en gros. Heureusement l'album en lui même est plus intéressant. À sa sortie, Elliott Smith était attendu au tournant dans le mileu indé. Car après un Roman Candle d'une sobriété et d'une sincérité rare, mais hélas beaucoup trop court il fallait confirmer. C'est chose faite avec cet album éponyme qui se permet même d'être au moins aussi bon voir même meilleur que Roman Candle. Déjà, les principaux défauts de Roman Candle sont gommés: l'album fait 8 minutes de plus, soit 38 minutes, et on a plus cet impression de "demo" que l'on pouvait avoir à l'écoute de l'album précédent.Dans le style, Smith ne change pas tellement: principalement acoustique, avec sa voix reconnaissable entre mille, douce et sincère. Quand aux thème abordés et bien c'est pas joyeux. Regardez plutôt: désillusion, rage contenue, enfance malheureuse, suicide, ou encore la drogue notamment sur le titre d'ouverture Needle In The Way, qui ressemble à une confession pleine d'amertume d'un Elliott Smith camé. Une merveille, au même titre que clementine ou encore Coming Up Roses sur lequel la voix de smith se mélange à ses notes de guitare dans une harmonie majestueuse. Difficile de sortir une chanson du lot tant cet album est homogène dans la réussite. À noter la participation vocale de son amie Rebecca Gates sur St. Ides Heaven, et celle du guitariste de Heatmiser Neil Gust sur Single File.
Avec ce disque, Elliott Smith confirme son talent d'auteur- compositeur et commence à se faire doucement un nom dans le milieu indé. Plus tard il enregistreara un ultime album avec Heatmiser, afin de ne s'occuper plus que de sa carrière solo, qu'il éspère un peu plus bénéfique que sa tentative de groupe. Hélas on connaît l'histoire désormais, et l'on sait qu'Elliott Smith ne sera jamais reconnu à sa juste valeur, faisant de lui un artiste maudit, un génie incompris, du moins de son vivant. Car depuis quelques années son oeuvre est redécouverte, et c'est tant mieux! Des merveilles comme Roman Candle, cet album, XO ou encore son chef d'oeuvre Either/Or qu'il sortira deux ans après cet album éponyme, ne pouvaient, non, ne devaient pas tomber dans l'oubli!
Needle In The Hay
Christians Brothers
Clementine
Southern Belle
Single File
Coming Up Roses
Satellite
Alphabet Town
St. Ides Heaven
Good To Go
The White Lady Loves You More
The Biggest Lie