Avant-dernier album de Bryan Ferry à ce jour (il en a sorti un l'an dernier, assez jazzy), Olympia est son album solo le plus proche du son Roxy Music. Sous son titre en allusion à la fois aux Dieux de l'Olympe, à la fameuse salle de concerts parisienne et à un fameux tableau de Manet, et sous sa pochette représentant Kate Moss et faisant furieusement penser aux pochettes d'albums de Roxy Music (et notamment à celle du premier opus de 1972), Olympia est sorti en 2010 et a été enregistré avec une foule de musiciens invités de grande, grande renommée. Certains sont d'anciens membres de Roxy Music (Phil Manzanera, Brian Eno, Andy Mackay), d'autres sont juste de grands musiciens (David Gilmour, Chris Spedding, Nile Rodgers, Jonny Greenwood, Flea, Marcus Miller, Scissor Sisters, Steve Nieve, Dave Stewart). La production, clinquante, est signée Ferry et Rhett Davies, excusez du peu. L'album, du long de ses 50 minutes, est un régal de pop-rock tendance glam, dans la plus pure tradition du Roxy Music fin de carrière (de Manifesto à Avalon). L'album offre deux reprises, une du No Face, No Name, No Number de Traffic et une du Song To The Siren de Tim Buckley (chanson souvent reprise : This Mortal Coil, Robert Plant, et maintenant, Bryan Ferry), reprises à la sauce glam/pop, et franchement belles. Les 8 autres titres sont inédits, même si Shameless fut auparavant dans la même année 2010 enregistrée sur un album de Groove Armada (qui collabore aussi à Olympia), aussi avec Ferry.
Olympia n'est pas un sommet absolu, et je ne pense pas que Ferry, en solo, ait sorti un disque grandiose de bout en bout ; mais je pense que cet album fait partie de ses plus éclatantes réussites touefois. Shameless, You Can Dance (morceau ouvrant l'album, sur un sample de l'intro du True To Life de Roxy Music - album Avalon de 1982 - ce qui est assez étonnant et, selon Ferry, est venu comme un petit délire perso), Tender Is The Night, le très dance BF Bass (Ode To Olympia) ou bien encore les deux reprises sont de très bons (voire remarquables) morceaux. L'album est cependant un peu longuet, OK, 50 minutes n'est pas aussi long que si l'album en faisait 75, mais tout de même, certains titres s'étendent sur 4,30 minutes alors qu'avec une minute de moins, ils seraient meilleurs. Et je ne suis pas fan de Reason Or Rhyme (qui atteint presque 7 minutes !) et d'Alphaville. Mais la production est excellente, Ferry chante décidément super bien (dans le registre crooner pop/glam, il s'est toujours posé là, mais autrefois, dans les années 70, sa voix était plus hésitante, plus jeune aussi ; là, avec l'âge, il est plus convaincant encore dans ce registre), et les musiciens sont parfaits.
Olympia est donc un très bon album de pop/rock à l'ancienne, il aurait très bien pu sortir dans les années 80 tel qu'il est (malgré un BF Bass (Ode To Olympia) qui fait très dancefloor années 90). On sait qu'un nouvel album de Roxy Music est à l'heure actuelle tout sauf prévu (le groupe s'est rapidement reformé il y à deux-trois ans pour des concerts, mais ça s'est arrêté là), mais Olympia est probablement ce qui, en 2010, se rapproche le plus d'un disque de Roxy Music ; si vous aimez Roxy Music, et surtout leurs derniers albums, nul doute que vous aimerez Olympia !
You Can Dance
Alphaville
Heartache By Numbers
Me Oh My
Shameless
Song To The Siren
No Face, No Name, No Number
BF Bass (Ode To Olympia)
Reason Or Rhyme
Tender Is The Night