Décidément, les Black Keys... Non, je préfère fermer ma gueule plutôt que de redire encore une fois que je suis tombé in love avec ce groupe (merde, ça y est, je viens de le redire). Vraiment, on est ici en présence d'un duo de malades, Dan Auerbach et Patrick Carney, ils ne sont que deux (et de leurs débuts à 2006, avec un budget tellement rikiki qu'ils enregistraient dans une cave, ou une usine désaffectée, ou un local quelconque, enfin, pas un studio digne de ce nom) pour faire autant de boucan. Ca semble ahurissant, mais c'est le cas (en même temps, c'est pareil pour les White Stripes...auxquels on peut penser en écoutant les Black Keys). Après un The Big Come Up très réussi en 2002, les Clés Noires, ayant changé de label (d'Alive Records, ils passent à Fat Possum, ils y resteront jusqu'à 2006 et passeront à V2/Nonesuch, ils y sont encore), sortent leur deuxième album en 2003. Produit, comme le précédent (et le suivant), par Patrick Carney (batteur du groupe), l'album s'appelle Thickfreakness et est assez court : 38 minutes, 11 titres. L'album a été enregistré, comme le précédent, dans la cave appartenant à Carney, située dans l'immeuble où créchait le batteur. Une fin de bail empêchera le groupe d'y enregistrer l'album suivant, Rubber Factory, qui sera enregistré dans une usine de pneus désaffectée, d'où son nom. Mais en attendant, les cavemen y sont, dans leur local, à faire leur tambouille blues/garage/rock.
De Thickfreakness à I Cry Alone, en passant par la reprise de Have Love Will Travel (à peine moins destroy que celle des Sonics, qui date, elle, de...1965), ce deuxième opus des Black Keys est un régal de tous les instants, encore un. Se dire que ce n'est pas le meilleur opus du groupe d'Akron (Ohio), malgré sa réussite formelle, veut tout dire : Rubber Factory, Brothers et El Camino, respectivement de 2004, 2010 et 2011, sont en effet encore supérieurs à ce disque qui, sinon, est le quatrième meilleur opus du duo (sur sept). Une bonne moyenne ? Mieux que ça, car les Keys n'ont rien loupé. The Big Come Up, leur premier opus, est selon moi leur moins bon, et il tue, quand même, ce disque, dans ses grands moments, qui ne sont pas rares. Sur Thickfreakness (j'adore sa pochette parodiant une marque de graisse, ça me fait penser à la pochette du fameuxSell Out des Who, qui parodiait diverses publicités), les grands moments abondent : Thickfreakness, Have Love Will Travel, Set You Free, Midnight In Her Eyes, No Trust, I Cry Alone, Hold Me In Your Arms... Le son, parfois rugueux (faut voir les conditions d'enregistrement : sonner ainsi alors qu'on enregistre dans une cave, sans grands moyens, c'est miraculeux), est très rock et garage (comme de juste, hein ?).
Bref, encore une fois (et c'est le dernier album des Keys qu'il me restait à aborder ici, ne me reste plus, ensuite, qu'à parler de Keep It Hid, le premier et à ce jour unique album solo de Dan Auerbach, sorti en 2009 alors que le groupe semblait en fin de parcours ; légère brouille avec Carney pour des raisons privées, conjugales, même... la réconciliation donnera Brothers), on tient ici un grand disque de blues/garage/rock, un grand opus des Black Keys. Thickfreakness est donc un disque que je conseille ultra chaleureusement à quiconque aime le bon gros rock bien binaire, couillu, velu, sans prise de tête. Dans le genre, c'est du très lourd et conséquent !
Thickfreakness
Hard Row
Set You Free
Midnight In Her Eyes
Have Love Will Travel
Hurt Like Mine
Everywhere I Go
No Trust
If You See Me
Hold Me In Your Arms
I Cry Alone