En 1974, Ritchie Blackmore, le bouillant guitar-hero, claque la porte de Deep Purple, après l'enregistrement du fadasse (mais contenant quand même quelques bonnes chansons) Stormbringer. Alors que le Pourpre va difficilement se remettre du départ de Blackmore (qui reste indissociable du groupe ; les fans auront du mal à s'en remettre aussi, de son départ), engageant le pourtant très bon Tommy Bolin à la place, Blackmore fonde son propre groupe, qu'il baptise humblement Ritchie Blackmore's Rainbow (puis Rainbow), et qui sort, en 1975, un premier album éponyme. Ritchie Blackmore's Rainbow, donc, produit par Blackmore, Martin Birch (ingé-son pour Deep Purple, Fleetwood Mac et, par la suite, Iron Maiden) et par le chanteur du groupe, un certain Ronnie James Dio, échappé d'Elf (un petit groupe de hard-rock dont tous les membres jouent sur ce premier album), et qui, par la suite, incorporera Black Sabbath au départ d'Ozzy Osbourne, avant de fonder son groupe (Dio) dans les années 80. Ce Dio (chanteur sur le fameux Love Is All du Butterfly Ball & Grasshopper Feast conçu par le bassiste de Deep Purple Roger Glover, qui rejoindra Rainbow dans les années 80) est petit de taille, mais pas de voix. Sa voix, putain ! Décédé en 2010, ce mec possédait une voix anthologique, qui monte très haut. Niveau musiciens, Blackmore (guitare) est donc entouré des membres d'Elf : Dio (chant), donc, mais aussi Craig Ruber (basse), Gary Driscoll (batterie) et Mickey Lee Soule (claviers). Une fois ce premier disque sorti, il virera tout le monde, Dio excepté.
Dos de pochette vinyle
Ritchie Blackmore's Rainbow, court (37 minutes ; le disque suivant, Rising, est encore plus court, avec 33 minutes), offre 9 titres, et parmi ces 9 titres, pas moins de quatre se retrouveront deux ans plus tard sur le double live On Stage : Still I'm Sad (formidable reprise des Yardbirds), Sixteenth Century Greensleeves (unique chanson dont les paroles sont sur la pochette), Catch The Rainbow (longue ici ce 6,35 minutes, elle fera un quart d'heure et une face entière sur le live) et Man On The Silver Mountain (partie intégrante d'un Medley sur le live). Tous sont remarquables, mais l'album offre aussi The Temple Of The King, Black Sheep Of The Family, Snake Charmer, If You Don't Like Rock'n'Roll... Sans être le sommet de Rainbow, ce premier opus sorti sous une très belle pochette de circonstance (un arc-en-ciel déployé sur l'ensemble de la pochette ouvrante, avec un beau château en haut dans les nuages ; ce château sera légèrement visible sur la pochette de Rising, le second album, et premier sorti sous le nom de groupe raccourci, un simple Rainbow) est un excellent premier opus, et un très bon petit disque de pur hard-rock des années 70.
Néanmoins, Rainbow fera mieux avec Rising et Long Live Rock'n'Roll (1978, dernier opus avec Dio), sans oublier On Stage de 1977 et deux très bons albums avec le chanteur Joe Lynn Turner en 1981/1982, Difficult To Cure et Straight Between The Eyes, deux albums plus pop, commerciaux, hard-FM, moins puristes, mais tout de même très bons, même s'ils vieillissent un peu moins bien que les premiers albums avec Ronnie James Dio. Mais ce premier opus est vraiment bon, il offre de grandes chansons, et permet d'augurer de bien des futurs plaisirs avec ce nouveau groupe de Blackmore, un groupe pas aussi connu et anthologique que Deep Purple, mais qui mérite totalement l'écoute et la découverte. Excellent, vraiment !
FACE A
Man On The Silver Mountain
Self Portrait
Black Sheep Of The Family
Catch The Rainbow
FACE B
Snake Charmer
The Temple Of The King
If You Don't Like Rock'n'Roll
Sixteenth Century Greensleeves
Still I'm Sad