BEATLES 1

J'avais, autrefois, sur le blog (vers les débuts, en 2008 !), abordé les deux compilations de 1973 'rouge' et 'bleu', des Beatles, en deux articles séparés. Si vous vous rendez à l'heure actuelle sur la page du premier sommaire, celui où se trouvent les liens vers ces deux articles, vous vous rendrez compte que le lien vers la compilation 1967/1970 (le 'bleu') est mort, j'ai, en effet, effacé l'article afin de pouvoir, sur l'ancien article concernant l'autre compilation (1962/1966, le 'rouge'), aborder l'ensemble. Plus facile, plus pratique. Ne pouvant rouvrir le premier sommaire pour des soucis techniques (il est tellement rempli de liens que ça bugue quand on l'ouvre sur la page de configuration, ce fut la raison de la création du second sommaire des albums, et d'un second sommaire pour les clips aussi), j'ai décidé de remettre un lien dans le nouveau sommaire, afin que ça soit, aussi, plus simple. Bon, sinon, vous l'aurez compris, on va parler ici des Beatles. En 1973, soit trois ans après la 'mort' du groupe, deux compilations sortent, simultanément, dans les bacs, deux compilations officielles qui seront éditées en CD, et même rééditées, l'an dernier (il me semble), en remastérisé. Ce qui est étonnant pour des compilations, vu qu'entre temps, d'autres best-ofs du groupe (le plus connu et récent : 1) sortiront ! Mais ces deux compilations sont, comment dire... mythiques. Essentielles, aussi, même si les fans absolus, beatlemaniaques, estimeront, sans aucun doute à raison, les Anthology et Past Masters plus recommandés encore. Ces deux best-ofs sont respectivement sortis sous une pochette rouge pour le premier, et bleue pour le second, ils sont doubles tous deux (pour le 'rouge', ça pose un souci en CD, j'y reviendrai), et s'appellent, donc, 1962/1966 et 1967/1970. Leurs photos de pochettes sont identiques, mais inversées : une photo du groupe en 1962/1963, dans les escaliers d'EMI, pour le recto du 'rouge' et verso du 'bleu', et la même photo, prise en 1969/1970, dans les mêmes lieux, pour le verso du 'rouge' et recto du 'bleu' ! A l'intérieur, la même photo, avec, dans les noirs, de légères teintes rouges ou bleues selon le best-of : une photo du groupe, entouré de gens, contre les grilles d'un parc londonien.

BEATLES 6

1962/1966 est donc le best-of dit 'double rouge'. Enfin, double...Si, il est double, il est toujours double, mais pour le coup, c'est surtout en vinyle que le statut 'double' se justifie pleinement : chacun des deux disques dure dans les 31 minutes ! Soit, en tout et pour tout, un peu plus d'une heure de musique en totalité, ce qui signifie que tout pourrait facilement, très facilement, tenir sur un seul CD. Or, en CD, il est toujours double, comme je viens de le dire. Si on rajoute à ça le fait que les disques des Beatles, et ces deux best-ofs ne sont pas exception au contraire, ont toujours été commercialisés à prix fort (et c'est aussi le cas des albums solo des ex Beatles), ça fait un peu bobo au porte-monnaie d'acheter 1962/1966 en CD ! Ce que j'ai tout de même fait un jour en profitant d'un chèque cadeau de la FN*C, j'suis pas con quand même ! Je précise que je possède les deux best-ofs en vinyle et en CD (pas les remastérisations 2011, mais les anciennes éditions, qui se suffisent à elles-mêmes). Bon, sinon, que trouve-t-on sur 1962/1966 ? 26 morceaux, 13 par disque, offrant le meilleur des albums de l'époque, et aussi des chansons sorties en singles, et inexistantes sur les albums. Par ordre chronologique, évidemment. C'est surtout pour elles, pour ces singles hors-albums et ici réunis pour la première fois (en 1973) que cette compilation était essentielle à l'époque : From Me To You, She Loves You, I Want To Hold You Hand, I Feel Fine, We Can Work It Out, Day Tripper, Paperback Writer. D'excellentissimes chansons. Toutes sont bien meilleures que Love Me Do, qui ouvre le bal, mais oublier Love Me Do aurait été une infâmie, c'est avec cette chanson que la légende beatlesienne a démarré...

BEATLES 5

Le seul reproche à faire à ce best-of 'rouge', en fait, en plus d'être trop court, est de ne proposer que deux titres de Revolver : Eleanor Rigby et Yellow Submarine. Quid de Tomorrow Never Knows, Here, There And Everywhere, Taxman, I'm Only Sleeping ou Got To Get You Into My Life, pour ne citer qu'elles ? Sans oublier Doctor Robert... En fait, il y avait nettement de quoi faire de 1962/1966 un disque nettement plus long, disons de 80 ou 90 minutes (ce qui, en CD, n'aurait pas été source de polémique, vu que la durée de l'album aurait été, pour le coup, impossible à faire tenir sur un disque) ! Car, franchement, en tant que tel, 1962/1966 déçoit quelque peu, malgré le bonheur qu'on a d'entendre ces classiques absolus, puisés sur albums ou dans les singles. Les fans de Revolver seront frustrés. En revanche, Rubber Soul, Help !, A Hard Day's Night, pour ne citer qu'eux, sont mieux représentés. On regrettera cependant d'autres oublis quasiment impardonnables : The Night Before, I Saw Her Standing There, Twist And Shout, Dizzy Miss Lizzie, No Reply (une des rares bonnes chansons de Beatles For Sale, album dont une seule chanson est sur la compilation, Eight Days A Week, que Lennon trouvait merdique), Think For Yourself. Dans l'ensemble, rien que pour le plaisir d'entendre les Beatles et de trouver, réunis, leurs classiques absents des albums (c'était valable pour 1973 et avant la sortie d'autres best-ofs, évidemment ; à l'heure actuelle, on trouve ces singles sur d'autres compilations comme 1 ou Anthology), ce 1962/1966 était une compilation essentielle pour l'époque, et ce fut un gros best-seller qui ne fut jamais retiré de la vente (ce qui, pour un best-of, est peu courant, les best-ofs ayant des durées de vie limitées, remplacés définitivement par d'autres plus récents). Ca reste un disque mythique qui, en vinyle surtout (rien que pour l'objet), est essentiel au fan du groupe et à un fan de rock. Mais ce n'est pas le meilleur des deux best-ofs colorés de 1973, à cause de sa durée minime et de certains oublis regrettables et même incompréhensibles (pourquoi un disque aussi court comparé au 'bleu' ?).

FACE A

Love Me Do

Please Please Me

From Me To You

She Loves You

I Want To Hold Your Hand

All My Loving

Can't Buy Me Love

FACE B

A Hard Day's Night

And I Love Her

Eight Days A Week

I Feel Fine

Ticket To Ride

Yesterday

FACE C

Help !

You've Got To Hide Your Love Away

We Can Work It Out

Day Tripper

Drive My Car

Norwegian Wood (This Bird Has Flown)

FACE D

Nowhere Man

Michelle

In My Life

Girl

Paperback Writer

Eleanor Rigby

Yellow Submarine

BEATLES 2

 Et voici donc la suite, sorti la même année, le même jour même (2 avril 1973), que la précédente compilation. Voici le 'double bleu' des Beatles, alias, de son vrai titre, 1967/1970. Comme son nom l'indique, ce deuxième best-of aborde la suite et fin de la carrière du groupe de rock le plus important et vénéré de tous les temps. C'est, personnellement, et de loin, ma période préférée du groupe, leur meilleure aussi selon moi, et ce double best-of bleu foncé avec une nouvelle version de la fameuse photo des escaliers d'EMI est, clairement, un des mes albums de chevet, et ma compilation préférée au monde (moi qui, à la base, ne suis pas fanatique des best-ofs), avec A Young Person's Guide To King Crimson (de King Crimson, 1976), Tepid Peppermint Wonderland : A Retrospective (du Brian Jonestown Massacre, 2004) et...et c'est tout, en fait ! Oui, je ne suis pas partisan des best-ofs, je pense que rien ne vaut l'écoute de l'intégralité des albums, on y trouve souvent des pépites méconnues, absentes des compilations. Les compilations n'ont, en général, pas d'âme, c'est l'amoncellement de hits, de classiques, et c'est tout. Mais les best-ofs 'rouge' et 'bleu' des Bitteuls ont, eux, une âme, une atmosphère, chose rare. Ce best-of 1967/1970 est nettement plus long que 1962/1966 : il offre 28 titres, 14 par disque, et chacun des deux disques dure la bagatelle de 48/50 minutes. En sachant que le 'rouge' dure un petit peu plus d'une heure en tout et pour tout, on a presque (à un petit quart d'heure près, en gros) la totalité du 'rouge' sur n'importe lequel des deux disques du 'bleu' ! Dire donc que le 'bleu' est toujours double en CD est inutile...c'est bien obligé, pour le coup !

BEATLES 3

Le groupe à Rishikesh, Inde, en 1968, avec le Maharishi Yogi, dans son ashram

La première compilation, sur 26 titres, offrait 7 chansons jusque là (1973, je le rappelle ; actuellement, ce n'est évidemment plus le cas) inédites en albums, ces Paperback Writer, I Feel Fine ou Day Tripper sortis en singles uniquement. 1967/1970, sur 28 titres, n'offre, lui, que 6 chansons inédites en albums et uniquement, jusque là, sorties en singles. Il y en à donc moins, mais, en même temps, le groupe a sorti moins de singles, et certains singles étaient des chansons présentes en albums. Ou bien, il y à le cas de l'édition U.S. (un album long-format, contrairement à l'édition anglaise qui est un double 45-tours) de Magical Mystery Tour qui proposait, sur sa face B, 5 chansons sorties en faces A et B de singles (l'édition britannique originale de l'album ne proposait que les 6 chansons présentes sur la face A de l'édition américaine). Sur ces 5 chansons de singles, 4 sont là (il manque Baby You're A Rich Man), et des 6 morceaux de Magical Mystery Tour, on en a la moitié ici. Les chansons inédites, à l'époque, en album sont Lady Madonna, Hey Jude, Revolution dans sa version rock (une version folk, Revolution 1, est sur le Double Blanc), Don't Let Me Down, The Ballad Of John And Yoko et Old Brown Shoe (chanson au demeurant peu connue, signée Harrison). On peut aussi citer Get Back, dans un sens : la version présente ici est le single de 1969 et non pas la version présente sur Let It Be, contrairement aux autres chansons issues de cet album de 1970 (les trois dernières du best-of). Revenons quand même rapidement sur les chansons issues de la face B de l'édition U.S. de Magical Mystery Tour : cette version album, américaine, est sortie, aux U.S.A., en 1967, la même année que la version double 45-tours anglaise. Mais elle ne sera commercialisée réellement, dans le monde entier, et notamment en Europe, qu'en 1976, ce qui signifie que pour l'Europe, les 4 chansons de l'album U.S. présentes ici étaient inédites en album, vous suivez ? Oui, je sais, ça prend la tête !

BEATLES 4

Encore une fois, on peut regretter l'absence de certains titres : You Never Give Me Your Money, Julia, Dear Prudence, She's Leaving Home, Two Of Us ou bien encore Helter Skelter. On peut, aussi, regretter la présence d'Ob-La-Di, Ob-La-Da et Octopus's Garden ! Et parmi les chansons sorties en singles (face B), il manque The Inner Light, très bonne composition d'Harrison (cependant plutôt bien représenté, Harrison, sur 1967/1970 : il a droit à quatre chansons !) en plus de Baby You're A Rich Man. Ils auraient pu, aussi, mettre Hey Bulldog et It's All Too Much, mais en même temps, le 'bleu' est quand même plus long que le 'rouge' et est plus 'complet' pour la période 1967/1968 ! Dans l'ensemble, même s'il manque, encore, des titres, ce second best-of de 1973 est nettement meilleur que le 'rouge', car plus long, et musicalement, aussi, les Beatles étaient au pic, leur meilleure période (démarrée en 1966, en fait). C'est dans une situation de crise que le groupe a réussi à signer leurs meilleures chansons, leurs meilleurs albums. Au sujet des albums, Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band et Magical Mystery Tour (U.S.) sont bien représentés (respectivement 4 chansons sur 13 et 7 chansons sur 11, des albums originaux), le Double Blanc n'a que 3 chansons, Abbey Road en a 4, et Let It Be, 4 aussi (en comptant la version single de Get Back). Il n'y à, sauf pour le Double Blanc, pas d'album vraiment sous-exploité ici, pas comme Revolver sur le 'rouge'. Bref, dans l'ensemble, 1967/1970 offre 100 minutes de bonheur et est le parfait complément de 1962/1966, en nettement plus convaincant. Pour fans, et parfait aussi pour découvrir le groupe !

FACE A

Strawberry Fields Forever

Penny Lane

Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band

With A Little Help From My Friends

Lucy In The Sky With Diamonds

A Day In The Life

All You Need Is Love

FACE B

I Am The Walrus

Hello, Goodbye

The Fool On The Hill

Magical Mystery Tour

Lady Madonna

Hey Jude

Revolution

FACE C

Back In The U.S.S.R.

While My Guitar Gently Weeps

Ob-La-Di, Ob-La-Da

Get Back

Don't Let Me Down

The Ballad Of John And Yoko

Old Brown Shoe

FACE D

Here Comes The Sun

Come Together

Something

Octopus's Garden

Let It Be

Across The Universe

The Long And Winding Road