Troisième album de Primal Scream (groupe écossais de rock alternatif/techno/house mené par le chanteur Bobby Gillespie), Screamadelica, classé 27ème meilleur album de tous les temps par le magazine Q en 1998, date de 1991. Si le classement que je viens de citer me semble un peu exagéré concernant l'album, force est de constater que ce disque long (65 minutes, 11 titres) est une réussite, un disque majeur. Les fans du Cri Primal soutiendront que ce disque n'est pas le meilleur du groupe, Leslie Barsonsec me citera sans aucun doute Riot City Blues, voire même XTRMNTR, mais Screamadelica, sous son abominable pochette (même moi, qui suis une bille en dessin, je peux faire mieux, et c'est dire...), est quand même un grand disque, et indéniablement un des meilleurs de Primal Scream, groupe dont je ne connais que quatre albums (les deux cités plus haut, Screamadelica évidemment, et Vanishing Point) et dont je ne suis pas fan, par conséquent. Mais je respecte leur taf', un peu comme Nine Inch Nails, par exemple. J'ai classé ce disque en 'rock indépendant', mais sachez, si vous ne connaissez pas, qu'en fait, c'est plus de la dub/électro/house/psychédélique, enfin bref, c'est difficile à décrire (mais facile à écouter, l'album est très accessible).
Bobby Gillespie
Sans doute même l'album est-t-il trop accessible pour la majeure partie des fans du groupe, en fait ! Il faut dire que Screamadelica, qui sera un gros succès (un des albums de 1991/1992) en cette année 1991 vampirisée par Nirvana, Pearl Jam, Metallica et les Guns'n'Roses (une grosse année, hein !), que Screamadelica, donc, est une réussite. Avec pour ainsi dire que des chefs d'oeuvre dessus : Come Together, Loaded, Higher Than The Sun (en deux versions : une version classique, et une version dub immense), Movin' On Up, Slip Inside This House (reprise d'un morceau des 13th Floor Elevators, à la sauce Primal Scream, donc, difficile à reconnaître)... Les seuls morceaux qui ne me plaisent pas trop ici sont Shine Like Stars (conclusion douce mais un peu ennuyante selon moi) et l'instrumental Inner Flight. Le reste... Mais ici, je dois dire que cet article est une refonte d'une ancienne chronique, l'album était déjà abordé sur le blog depuis 2010, comme en témoignent les commentaires les plus anciens, et, à la base, ma chronique n'était pas aussi dithyrambique que maintenant. J'ai mis du temps à aimer Screamadelica. A la base, je trouvais l'album trop long, et maintenant, c'est limite si je ne pense pas le contraire, car mis à part les deux titres cités que je n'aime pas trop (ils ne sont pas très longs : 3,45 et 5 minutes respectivement), j'adore vraiment le disque. Je ne résiste pas aux 10 minutes de transe de Come Together (bien entendu, rien à voir avec les Beatles ou le MC5, qui ont tous deux un morceau du même nom), faisant intervenir un sample de la voix du révérend Jesse Jackson, plus, à partir du centre du morceau, une voix féminine répétant inlassablement Cooooome...together as one..., l'effet voulu, et obtenu, est un morceay hypnotique qui fout en transe. Comme le morceau suivant, Loaded (7 minutes ahurissantes). We wanna get loaded, and have a good time (un sample d'un film du nom de The Wild Angels). A noter que Loaded est en réalité une sorte de nouvelle version d'un vieux titre du groupe intitulé I'm Losing More Than I'll Ever Have.
Autres grands moments, Higher Than The Sun (A Dub Symphony In Two Parts), la version dub de 7,35 minutes, avec Jah Wooble (Public Image Limited) en guest. Ou bien Slip Inside This House, la reprise des 13th Floor Elevators, juste puissante, vec un sample du rire de Sly Stone. Ou Don't Fight It, Feel It (au chant, Denise Johnson). Ou Movin' On Up, produit, comme Damaged, par le grand Jimmy Miller (Rolling Stones, Motörhead, Traffic, Blind Faith...), une de ses dernières productions, il est mort en 1994. D'autres morceaux sont produits par The Orb, Andrew Weatherall, Hugo Nicolson, Hypnotone. C'est selon. Pour les musiciens, qui ne sont pas crédités dans le très mince (une photo psyché à l'intérieur, les titres et leurs producteurs à l'extérieur) livret, c'est Andrew Innes (guitare), Gillespie (chant, mais il était batteur des Jesus & Mary Chain à la base), Martin Duffy (claviers), Robert Young (guitare, chant sur Slip Inside This House), Henry Olsen (basse et solo de guitare sur Damaged) et Philip Tomanov (batterie, percussions). Un groupe sacrément efficace qui livre ici un disque épatant de fusion rock/électro/dub/dance !
Movin' On Up
Slip Inside This House
Don't Fight It, Feel It
Higher Than The Sun
Inner Flight
Come Together
Loaded
Damaged
I'm Comin' Down
Higher Than The Sun (A Dub Symphony In Two Parts)
Shine Like Stars
Moi je m'en tiens à la doublette infernale XTRMNTR-Riot City Blues : facette électro terroriste, et facette rock classique.