Sorti en 2010, cet album est extrêmement important pour Bernard Lavilliers (et est son dernier à ce jour). Parce que c'est grâce à ce disque que Nanard a obtenu sa première Victoire de la Musique (album de chansons de l'année, en 2011). Ca se fête. Il faut dire que Causes Perdues Et Musiques Tropicales, c'est son titre, album assez court (11 chansons, 41 minutes), mérite vraiment cette récompense est s'impose directement comme un des 10 meilleurs albums de Nanard Lavilliers ! Le disque a été enregistré par Georges Baux, Mino Cinelu, Fred Pallem, David Donatien et Oscar Hernandez, selon les titres (une bonne partie a été faite par Baux), dans différents studios, avec divers musiciens, latino ou français. Je ne vais pas citer les musiciens (certains, comme Cyril Atef, ou Xavier Tribolet), car ils sont vraiment nombreux (le Spanish Harlem Orchestra participe à deux titres, Cafard et Causes Perdues), mais sachez que l'album a été enregistré à Toulouse, Paris (plusieurs studios, dont Ferber et Gang), Toulon, dans le New Jersey, au studio N°4 de la Télévision Tchèque et à New York.
Lancé par un single efficace (L'Exilé, très latino), Causes Perdues Et Musiques Tropicales est un des albums les plus world de Lavilliers. Musiques africaines (Angola, notamment, L'Exilé, aussi), latino (Causes Perdues, L'Exilé, Cafard), ou bien très rock (Identité Nationale, Je Cours), sans oublier des titres plus classiques (Sourire En Coin, Possession), quasiment tout percute ici. Quasiment tout, car si Coupeurs De Cannes (le morceau fait par Mino Cinelu, un vieux de la vieille ayant souvent bossé avec Lavilliers, dès Les Barbares notamment) est un bon titre, c'est celui qui me plait le moins ici. Je trouve le morceau un peu forcé, son refrain (Danse encore, danse encore...) ne me plaît pas trop. Mais ce n'est pas mauvais quand même. Et le reste de l'album, Je Cours, La Côte Des Squelettes, Angola, est tout simplement monumental. Oui, clairement, le gringo de Saint-Etienne, le baroudeur, Nanard quoi, livre ici un de ses albums les plus majeurs. Un album dont le titre dit bien de quoi il va être question : Lavilliers a certes souvent utilisé des rythmes tropicaux, c'est son fond de commerce (Carnets De Bord, O Gringo, Samedi Soir A Beyrouth), mais il l'aura rarement fait aussi efficacement et durablement qu'avec ce pur disque de world music française.
Bref, Causes Perdues Et Musiques Tropicales est un sommet, à la fois pour Lavilliers, et pour la chanson française et la musique world. Un album quasiment parfait (en fait, il l'est, car mon petit reproche envers Coupeurs De Cannes est personnel), un de ses meilleurs, un de ses plus recommandables, et sa récompense aux avant-dernières Victoires de la Musique (la première statuette pour Nanard !) est on ne peut plus justifiée. Un chef d'oeuvre que ce disque !
Angola
L'Exilé
Causes Perdues
Je Cours
Sourire En Coin
Possession
La Nuit Nous Appartient
Coupeurs De Cannes
Identité Nationale
La Côte Des Squelettes
Cafard