Oui, vous lisez bien ! La discographie officielle, albums studio et live uniquement, de Michel Sardou ! Ca faisait longtemps que je voulais vraiment aborder ce chanteur sur le blog. Je profite du fait que je suis actuellement en pleine période 'chanson française' pour le faire, et si ça ne vous plaît pas de voir Sardou sur le blog... Je pense qu'il a sa place sur un blog musical (car Rock Fever est plus un blog musical qu'un blog sur le rock) !
Leslie : VOILAAAAAA ! Pour les pas contents, well... J'avais avancé la possibilité de ma part de me fader le restant de la disco, mais bon je vais me contenter de donner mes avis à la suite de ceux de Clash. Mais franchement, j'y tenais beaucoup. La découverte du podcast Stockholm Sardou m'a fait replonger.
J'Habite En France (1970) : Premier album. Déjà des classiques : la chanson-titre, Les Ricains, Petit (deux chansons plus anciennes), Les Bals Populaires, Et Mourir De Plaisir, Monsieur Le Président De France. Le CD rajoute Le Rire Du Sergent, Je T'Aime, Je T'Aime et d'autres bonus-tracks. Ce premier album est, dans l'ensemble, correct, mais Sardou fera mieux. Les classiques sont, en revanche, vraiment excellents. Heureusement qu'ils sont là !
Leslie : Bon, on va pas se mentir : j'en suis pas foufou. Le premier LP "Talar/Revaux", paru après que Barclay l'ait lourdé au printemps 69 pour manque de résultats (le même jour, ils dégageaient Pierre Perret. Visionnaires, les mecs.). Des rodomontades cocardières plus coconnes que méchantes (mais que je n'aime pas, trop de flonflons et de tututtt. D'ailleurs, Sardou ne voulait pas enregistrer Les Bals Populaires.), des connasseries machos (Les Dimanches, La Corrida N'Aura Pas Lieu, Vive La Mariée (épouvantable)...). Mais derrière la pignole et le côté beauf, des choses bien prometteuses pointent le bout de leur nez. Petit était déjà connue du public, chanson émouvante et remarquable (un point qui sera une constante chez Sardou : la maturité des thèmes et des textes (hors "connasseries") pour un mec d'à peine plus de 20 ans.). Le feeling un peu soul de Et Mourir de Plaisir, la délicatesse de Restera t'il Encore, mais surtout le côté baroque/Polnareff des excellents Auprès de ma Tombe et surtout La Neige (elle me rend dingue, celle-là) évitent à ce disque de finir dans le rayon Patrick Sébastien.
Olympia 71 (1971) : Premier live (déjà ! Après un album studio seulement !). 36 minutes, 11 morceaux, pour ce live à l'Olympia qui offre déjà pas mal de premiers classiques : Le Rire Du Sergent, J'Habite En France, Les Ricains, Je T'Aime, Je T'Aime, Et Mourir De Plaisir, une reprise du Aujourd'hui Peut-Être de son père Fernand, ou bien Les Bals Populaires. Dans l'ensemble, c'est court, assez sobre, efficace, classique. Pas son meilleur live, mais une bonne entrée en la matière (en tout, Sardou a fait, à l'heure actuelle, 17 albums en concert) !
Leslie : J'aime pas le répertoire proposé ici. Le live du Sardou "comique troupier", encore accompagné par l'orchestre de l'Olympia. D'où un côté vieillot et très impersonnel.
Petit - Les Ricains (1971) : Ce deuxième album studio est en réalité une compilation de chansons datant de 1967/68, sorties en singles et en EP (mini-albums). On y trouve Les Ricains ou bien encore Petit, deux très bonnes chansons. Marrant de constater le changement de voix de Sardou quelques années plus tard : elle est nettement plus 'aiguë' ici, un peu comme Renaud au début de sa carrière (en moins nasillard quand même). Des débuts sympathiques, mais pas glorieux, les deux classiques exceptés.
Leslie : Oui, c'est le Sardou qui se cherche encore. Mais les chansons de 1966 étaient encore pires, vous pouvez me croire. Deux petits bijoux méconnus : Madame Je et Nous N'Aurons Pas D'Enfant.
Danton (1972) : Premier album studio chez Tréma (après un début chez Philips) pour Sardou, qui crée la polémique avec ce disque, pour plusieurs raisons : la pochette, le montrant sur le point d'être fusillé, devant un mur avec son nom écrit en lettre dégoulinantes ; et la chanson Bonsoir Clara, qualifiée de misogyne, phallocrate, machiste (et en effet...). Sinon ? Danton est un excellent cru, avec la chanson-titre, Le Surveillant Général, Un Enfant, et à nouveau Monsieur Le Président De France. Un deuxième vrai album studio plus réussi que le premier, mais encore une fois, Sardou parviendra à faire encore mieux par la suite ! Néanmoins, un de ses classiques des années 70 et en général.
Leslie : Ah, on attaque les choses sérieuses, là. Malgré le très laid (fond et forme) Bonsoir Clara, le WTF Le Fils de Ferdinand (ce texte...), et Un Enfant qui me met toujours un peu mal à l'aise. Le morceau-titre s'arrange avec la vérité historique (mais il est permis de le faire si la chanson est bonne !), aussi. Sinon, c'est un album décidément étonnant pour un jeune homme de 25 ans : 5 Ans Passés est un constat implacable (et Aznavourien) sur la lassitude dans le couple, J'ai Chanté est un titre qu'on imaginerait volontiers ezn fin de carrière, le tordu et malsain Le Vieux Est De Retour sur le conflit générationnel entre Résistants et hippies (pour schématiser), le Au Suivant de Sardou avec Le Surveillant Général, le très amusant Mon Mal de Foie, et encore plus inattendu chez Sardou, une chanson sur... LA MASTURBATION FEMININE ! Et oui, Avec l'Amour est un appel aux femmes pour qu'elles se fassent du bien (mais incorrigible, il finit par préciser "faites le en pensant à moi..."). Et aussi une charge cuivrée et entrainante contre les pratiques sexuelles en vigueur dans le showbiz. Un personnage décidément insaisissable.
La Maladie D'Amour (1973) : Encore des classiques à la pelle ici : La Maladie D'Amour (une scie qui, à la longue, m'insupporte, déjà que je n'en ai jamais été fana), Les Vieux Mariés, Zombi Dupont (j'aime bien celle-là, bien rigolote), Les Villes De Solitude, Le Curé, Je Deviens Fou... Et, sur le CD, entre autres bonus-tracks, Une Fille Aux Yeux Clairs (chanson sur sa mère) et Un Accident, chansons sorties en singles mais pas présentes en albums. Un disque qui vaut surtout pour ses tubes, comme le premier opus, mais, sincèrement, c'est pas mal foutu en général !
Leslie : Un très gros morceau. Comme Clash, je n'aime pas du tout le morceau-titre. Ainsi que le très tarte hommage à Jojo. Les débuts de la bromance entre les deux mâles alpha de la variété françouze (roll over, Serge Lama !). Je Veux L'Epouser Pour Un Soir est creepy as fuck (il fera son mea culpa après coup), et Le Bon Temps C'est Quand est juste nullasse. Mais on trouve en effet des choses de très belle qualité, déjà citées par Clash. On trouve enfin de vraies traces d'humour autres que pinard/saucisson avec Tu Es Pierre et Interdit Aux Bébés. Il y a aussi un début d'ouverture vers des orchestrations et des sonorités plus anglosaxonnes et américaines (surtout) avec les bandes inversées de Je Deviens Fou, le côté funky de J'ai 2000 Ans, et surtout ce qui reste selon moi un des plus grands titres du mec : Les Villes de Solitude. Guitare limite swamp, basse à la fête, cordes sublimissimes, interprétation au cordeau.... Le premier gros malentendu, aussi. Ce serait trop demander aux abrutis de lire les textes en entier ? Est que l'acteur qui joue Landru fout des femmes dans un four ?
Olympia 75 (1975) : Le deuxième live de Michou Sardel (euh...), et déjà, c'est plus long que le précédent. Le premier live faisait 35 minutes, celui-ci dure un quart d'heure de plus, pour 14 titres, dont, évidemment, les tubes, Une Fille Aux Yeux Clairs (avec une reprise juste après), Le Curé, Les Ricains, Un Enfant... et d'autres. Le son est correct pour l'époque, l'interprétation est convaincante, ce live n'est pas extraordinaire, n'exagérons rien, mais il n'est vraiment pas mauvais.
Leslie : Celui de l'année suivante sera bien supérieur.
La Vieille (1976) : J'Accuse, La Vieille, Le France, Je Vais T'Aimer : quatre gros classiques, destubes, faisant de ce disque un must-have. Mais, aussi, l'album le plus polémique du chanteur. Chansons férocement engagées, cyniques, et deux chansons qui feront scandale, Je Suis Pour (apologie douteuse de la loi du Talion et de la peine de mort, sortie en plein procès du tueur d'enfant Patrick Henry, qui échappera cependant à la Monte-à-regret) et Le Temps Des Colonies, chanson raciste et révoltante. J'Accuse, qui dénonce la connerie des hommes, et Le France, qui dénonce la vente du fameux paquebot du même nom par la France, feront aussi scandale. A l'époque, clairement, on est pour ou contre Sardou, et quand on est contre, ça peut aller loin, la réputation de facho du chanteur prend un paroxysme, le soufflé retombera peu à peu, jamais plus Sardou ne sera aussi vindicatif dans ses chansons. Il a compris la leçon ! Mis à part ça et deux chansons douteuses, ce disque est un de ses meilleurs.
Leslie : Non, Le Temps des Colonies n'est pas une chanson raciste. Faut encore rappeler qu'il s'agit du mec qui chantait le très ouvertement anticolonialiste Zombi Dupont trois ans auparavant ? Sans parler de son rapport très compliqué à l'armée et l'autorité... Bon, la chanson est nulle, ça oui. Je Suis Pour : musique formidable en mode Philly Soul, mais titre patapouf, message illisible et ambigu. Poubelle. Sinon, y a aussi Je Vais T'Aimer qui sera épinglée par le MLF (titre alternatif : Je Vais Te Pilonner Et Tu Diras Merci) pour excès de testostérone (à la seule pensée que des malades ont fait chanter un truc pareil aux Kids United, je tremble d'effroi). Mais vaut mieux s'attarder sur les étonnants Un Roi Barbare (chanson foutraque et épico/ésotérique, très représentative des chansons grandiloquentes qu'on aimait à l'époque), W454 (j'ai lu "soul gothique" à son sujet, j'achète), le très Eltonjohnien La Vallée des Poupées, le tristement revanchard Je Vous Ai Bien Eus ou encore le magnifique îlot d'émotion qu'est La Vieille sur un disque qui sent autant le sang et la poudre. Curiosité amusante dans les bonus : le très boogie-variété La Manif, une des favorites de votre serviteur.
Olympia 76 (1976) : A la base sorti sous le titre Enregistrement Public Olympia, il a été rebaptisé en CD. Sardou est en pleine polémique avec son album La Vieille, dont 7 des 11 titres sont présents ici, dont le controversé Je Suis Pour (mais pas Le Temps Des Colonies). 14 titres en tout, des classiques, d'excellentes interprétations, font de ce live, encore une fois, un bon cru dans le genre, sans pour autant faire sauter une braguette.
Leslie : En mode cynique, j'avoue regretter qu'on ne sente pas l'ambiance trouble et lourde qui règnait sur cette tournée (on parle d'une bombe retrouvée à Bruxelles, de véritables batailles rangées, de tirs sur sa voiture... qui est le facho ? Je demande.). Les orchestrations sont solides, gros tonus.
La Java De Broadway (1977) : Sous sa pochette étonnante (une vue d'un studio d'enregistrement), cet album montre un Sardou plus consensuel et grand public que le controversé et engagé La Vieille. Reprise de Comme D'Habitude, mais aussi présence de La Java De Broadway, Dix Ans Plus Tôt, pour ce disque assez correct, mais quand même un peu frustrant, moins de grandes chansons que d'ordinaire. Ce disque, au fort succès, n'est pas mauvais, mais il contient quelques morceaux un peu moyens, et dans l'ensemble, le précédent et le suivant sont supérieurs.
Leslie : Un album apaisé après le tumulte de l'année précédente. Je l'aime beaucoup-beaucoup, celui-là. Les trois maousses sont calés en début de disque, puis le triumvirat Sardou/Revaux/Delanöé s'en va un peu à l'aventure. Alors, on sort les chansons gags à base de locutions latines (Dixit Virgile), de délires préhistoriques (Mais Qu'est Ce Qu'il A Dit ?) ou de proto-électro kraftwerkienne avec coulis de curiosités verbales (Manie Manie). On ose même le rock funky seventies à mort avec choeurs "Sympathy For The Devil", percus frénétiques sur le final, basse qui claque et tout cuivres dehors (Une Drôle de Danse). Pour ne pas oublier sa base, il y a les inévitables chansons d'amour : Seulement L'Amour est une sorte de Je Vais T'Aimer bis en plus bienveillant envers la gente féminine, efficace. Je Suis l'Homme D'Un Seul Amour est hallydayenne en diable (normal, Mallory est de la partie), mais c'est raté. Comme C'est ma Vie, chiante comme la pluie. La seule grosse réussite dans ce créneau est le superbe Mon Fils, et c'est une chanson de.... séparation. Le texte de Delanöé est simple et déchirant. De ces chansons qui me font pleurer.
Je Vole (1978) : En Chantant, Je Vole (chanson magnifique et très triste qui parle soit de suicide, soit d'un jeune homme décidant de partir vivre sa vie, loin de sa famille) sont les sommets de cet album ma foi très très réussi, contenant aussi Hui Jours A El Paso, Finir L'Amour et J'Y Crois. Je Vole est un meilleur album que le précédent, un assez bon opus de Sardou.
Leslie : Un autre sommet de la discographie (aucun album MS n'est parfait, cependant). Bon, OK je hais En Chantant avec passion. Je trouve ce titre vieillot, englué dans son époque. De même, 6 Milliards et Mes Couilles est une gauloiserie qui me saoule pire qu'un cubi de rosé tiède un soir de concert de Patoche. Mais sinon, le niveau est au minimum solide (Finir l'Amour, La Tête Assez Dure, le frondeur On A Déjà Donné de Claude Lemesle et emprunté à Mort Shuman, le touchant Monsieur Ménard). Et pour le reste, on est devant du très lourd. 8 Jours A El Paso est drôle, irrésisitible, un bonbon. J'y Crois est très très jolie, sensible. Sardou y est même pris en flagrant délit de vulnérabilité. Quant aux deux chansons restantes, c'est top 10. Pas besoin de vous faire un dessin pour Je Vole. Mais alors, Le Prix d'Un Homme... Chanson inspirée par le rapt du baron Empain, une plongée en apnée de moins de 4 minutes, Sardou qui part à l'abordage sur un refrain en titane. La messe. On en ressort limite épuisé.
Palais Des Congrès (1978) : Quatrième live, et premier double live (95 minutes). Une belle réussite, soit dit en passant, avec pas mal de classiques de Sardou, dans de bonnes versions. Faudrait que je le réécoute, mais comme je ne le possède pas, ça va être difficile...
Leslie : peut-être le meilleur concert, selon moi. Setlist, arrangements pas encore synthétiques, voix qui prend de l'ampleur. Exige une ressortie CD.
Verdun (1979) : Alias Je Ne Suis Pas Mort, Je Dors (autre titre, une des chansons de l'album). Verdun est une immense chanson, Je Ne Suis Pas Mort, Je Dors, Carcassonne et L'Anatole (hommage à Trenet) aussi. En revanche, Ils Ont Le Pétrole Mais C'Est Tout, sorte de retour à un Sardou réac et limite facho, est à oublier. Un assez bon opus, bien meilleur que le suivant !
Leslie : Inégal. Ce que j'aime là dessus, c'est pur love puissance 1000 (Je Ne Suis Pas Mort..., Verdun, L'Anatole, et même X-Ray que j'ai fini par trouver géniale. Par contre, Carcassonne ne rentre pas dans la case. Un peu en dessous.). Mais alors le reste... ça va du passable "quand je suis de bonne humeur" (Méfions Nous des Fourmis, Quand Je Serai Vieux, La Main Aux Fessses) au "fucking no putain de way !" (Ils Ont Le Pétrole, Qui Est Dieu ?, et les deux navets de compétition que sont les deux faces du single hors album et présentes sur la réédition : Dans La Même Année, et Deborah). Complicado, ce disque. Comme le suivant.
La Génération Loving You (1980) : Aussi connu sous le titre Victoria (une des chansons), l'album a été appelé aussi La Génération Loving You (autre chanson de l'album). On tient ici sans doute le premier vrai mauvais album de Sardou, et je pèse mes mots. Un seul single ici (La Génération Loving You) et, dans l'ensemble, peu, voire même très très peu de bonnes chansons. A fuir.
Leslie : Je serai moins catégorique. Il y a là dessus quelques "petits" trésors cachés (La Pluie de Jules César, Dossier D, La Haine, La Maison en Enfer), un classique mineur et touchant avec Victoria. L'ennui, c'est que les 4 autres chansons sont parmi les plus dégueulasses de sa disco. Mention spéciale au très honteux La Donneuse. L'album ne se vendra pas aussi bien, et franchement c'est pas étonnant. Le single hors album est mineur mais sympathique (K7 et Si J'Etais).
Palais Des Congrès 81 (1981) : 100 minutes de concert, en deux disques, offrant encore une fois une légion de classiques sardouliens. Sous une pochette assez moche, d'ailleurs. Je ne l'ai entendu qu'une fois, et je ne m'en souviens plus trop bien, sauf que j'avais trouvé ça sympa, mais pas transcendant non plus.
Leslie : Il possède les quelques titres que j'aime de l'album de 1980, sinon très en deçà du précédent.
Les Lacs Du Connemara (1981) : Un des albums les plus cartonneurs de Sardou avec La Vieille. Présnece ici de nombreux classiques (Les Lacs Du Connemara, L'Autre Femme, Je Viens Du Sud, Être Une Femme que Sardou remixera 30 ans plus tard), pas mal, pour 9 morceaux seulement. Dans l'ensemble, ce disque est un des meilleurs de l'artiste, quasiment rien à jeter, les 5 autres titres (Musica, Préservation) sont très bons.
Leslie : Embêté, je suis. Je sais qu'il a excellente réputation, mais moi je l'aime pas des masses. Le tube a fini par me gaver, je n'ai jamais aimé Musica, Être Une Femme et Je Viens du Sud. L'Autre Femme est un texte subtil et une interprêtation de bon goût sur un sujet éminemment casse-gueule (la prostitution), Le Mauvais Homme est du Jojo revisité, et Préservation est une très agréable chanson "carte postale" comme Sardou va en pondre de plus en plus. La moyenne, sans plus.
Vivant (1982) : Aussi connu sous le titre Il Etait Là (allusion à la chanson Il Etait Là (Le Fauteuil), qui parle de son père Fernand, de sa mort, et du fait que depuis sa mort, Sardou laisse toujours une place vide au premier rang, pour son père, symboliquement). Un disque contenant quelques bonnes chansons (Vivant, Afrique Adieu, Il Etait Là (Le Fauteuil)...). Pas son meilleur opus studio, mais pas son pire.
Leslie : Encore un moit'-moite pour moi. Superbe entrée d'album avec Il Etait Là et Les Années 30. Un vague sursaut au milieu avec Vivant, et un final apothéose avec Afrique Adieu et sa track rythmique de génie. Mais entre deux... Entre le sketch insupportable, les chansons creuses comme une assiette à soupe, c'est pas la gloire. En plus, 3 bonus tiré d'un EP en duo avec... VARTAN ! Et parmi ces trois machins, seul La Première Fois Qu'on S'Aimera est un minimum écoutable.
Vivant 83 (1983) : Double live très long pour l'époque (quasiment 2 heures en vinyle), qui a été filmé. Une reprise de Comme D'Habitude de Cloclo (Sardou l'avait déjà faite en album bien des années avant) est ici prétexte à un sketch humoristique fait avec sa mère, Jackie Sardou, déjà présent sur l'album studio précédent. Sinon, on a ici quelques chansons bien classiques (Les Villes De Solitude, Vivant, En Chantant, L'Autre Femme, Dix Ans Plus Tôt, Les Lacs Du Connemara, Afrique Adieu), et même l'insupportable Le Temps Des Colonies et son racisme affligeant. Dans l'ensemble, du bon boulot.
Leslie : Bof... service-service.
Vladimir Ilitch (1983) : Un très bon cru, court (35 minutes, 9 titres) mais offrant de vraies bonnes chansons, comme L'An Mil, Les Yeux D'Un Animal, Les Bateaux Du Courrier et aussi et surtout Vladimir Ilitch (Lénine, quoi), chanson dans laquelle Sardou critique les dérives de l'URSS et réutilise une fameuse phrase écrite par un des manifestants du Printemps de Prague (1968) : Lénine, réveile-toi, ils sont devenus fous. Tout n'est pas parfait ici, comme souvent, mais comme souvent, on a quand même plus de bonnes chansons (ou de chansons correctes) que de ratages. Ici, Bière Et Fraülein ne me plait pas.
Leslie : Je garde les mêmes que toi, plus finalement Bière et Fraulein pour ses références Beatles. La première apparition du dénommé Barbelivien et de son dictionnaire de rimes.
Io Domenico (1984) : Rouge, Io Domenico, Les Deux Ecoles, autant d'excellentes chansons pour ce disque de 1984, qui ne fait cependant pas partie de ce que Sardou a fait de mieux. Mais n'allez pas croire que c'est raté ! Dans l'ensemble, comme le suivant (studio), Io Domenico est un assez bon cru de Sardou, un peu secondaire, mais bien représentatif du Sardou des années 80. Oui, pas mal !
Leslie : Ce disque, c'est une pièce. Elle peut tomber du bon ou du mauvais côté. Dans mes points négatifs : Délire d'Amour, Du Blues Dans Mes Chansons (quelle pitié...), le dernier tour de force réac de Delanöé avant l'engueulade finale avec La Débandade, et Atmosphères où Barbelivien parvient déjà à se répéter ou s'autociter (ça promet...)). Mais oui, solide en fait. Même si je ne le ressors jamais; Le bonus Une Femme Ma Fille est honteux...
Concert 85 (1985) : Un live assez correct, bien meilleur que ce que sa pochette bien dans l'air de son temps (effet 'néons'...) le laisse présager. 26 chansons, 13 par disque, pour quasiment 2 heures de musique. Morceaux essentiellement de 1980/1984, dont les classiques de cette période (Les Deux Ecoles, Vladimir Ilitch).
Leslie : (baillements)
Chanteur De Jazz (1985) : Un disque court (35 minutes) et au fort succès, grâce à Chanteur De Jazz et 1965, deux immenses chansons. Le reste ? Lettre A Ma Femme Pour Tout Lui Expliquer, Road Book, Exit Dylan sont pas mal du tout, mais cet album est un peu décevant, enfin je trouve. Ce n'est pas mauvais non plus, mais c'est un Sardou un peu secondaire, malgré les deux tubes et le succès commercial...
Leslie : Aie. Aie aie aie. A la limite de l'indigence. Les tubes sont efficaces (et encore, c'est pas foufou), mais alors le reste... A produire trop vite, Sardou est en panne sèche (il courait le Dakar à l'époque, tu l'as, tu l'as ???? HAHAHAHAHA !)
Musulmanes (1987) : Un excellent album, avec un gros tube, la chanson-titre. L'Acteur est une sublime chanson aussi, tout comme Minuit Moins Dix, Les Prochains Jours De Pearl Harbor. Ce disque n'est peut-être pas le sommet absolu de Michel Sardou, mais sincèrement, ça reste un excellent cru, bien appréciable, dans la lignée du précédent et du suivant) !
Leslie : Les années 80. Les deux pieds dedans, le son à Tonton. Bon, contrairement au précédent, il y a un IMMENSE tube bien écrit. Par Sardou tou seul comme un grand. (auteur sous-estimé et pas assez confiant en lui). Il y a aussi deux des chansons que tu cites. Bon, Pearl Harbor je passe. Des trucs à picorer dans Tout S'Oublie et Dessins de Femmes (oui, Didier ! Quand c'est pas mal, je le dis aussi !). Un album dans une honnête moyenne des années 80.
Concert 87 (1987) : Je ne connais pas ce live. Il est assez généreux, 28 titres (14 par disque) pour plus de 2 heures de musique. La setlist est efficace, sympa, elle ressemble beaucoup, en plus fournie, à celle du futur live de 1989. On a deux fois Chanteur De Jazz sur ce live, une en ouverture (ou peu s'en faut) du premier disque, et une en final du second disque !
Leslie : L'artillerie lourde eighties (mais Pezin et Tison aux guitares, quand même !) avec un répertoire qui me parle moins. Mais oui, généreux.
La Même Eau Qui Coule (1988) : Un excellent cru de Sardou. Deux des titres (Elle Pleure Son Homme, Les Masques) ne seront pas chantés sur le double live de l'année suivante, sinon, les 8 autres le seront, ce qui fait de ce disque un des plus 'joués' de Sardou. Un des mieux représentés en live, si vous voulez. Sincèrement, du Successeur à La Même Eau Qui Coule en passant par Vincent (sur Van Gogh) ou Le Paraguay N'Est Plus Ce Qu'Il Etait, c'est très bon. Enfin, Attention, Les Enfants...Danger est un peu chiante à la longue (ce fut un beau tube), à cause du passage spoken-word du gosse !
Leslie : LA POCHETTE ! LA POCHETTE !!!! LE CENDAR ! LA VESTE EN JEAN ! LA POSE COOL/AVACHI ! Bon, il y a de vraies jolies choses ici, plus que sur les deux précédents réunis. Le Successeur, Vincent, Le Paraguay, Dans Ma Mémoire Elle Etait Bleue, Elle En Aura Besoin Plus Tard... Seul gros ratage : le morceau final.
Bercy 89 (1989) : Là, je ne vais pas être objectif. Ce double live (double vinyle, double CD ; le vinyle est très long, aussi long que le CD, soit 2 heures, le son est d'ailleurs un peu faible pour le vinyle à cause de ça) qui n'a jamais été filmé pour des problèmes de droits relatifs aux 12 minutes du final (Un Jour La Liberté, un long morceau sur la Révolution Française issu apparemment d'une pièce musicale de Robert Hossein, ou en tout cas, mise en scène par Hossein), ce double live, donc, est juste mon album préféré de Sardou. Depuis mon enfance, on a usé et usé l'édition K7 (nettement plus courte) en voiture, mes parents l'ayant souvent mis pendant les trajets de départ en vacances. Déjà, ce live, pour moi, me fait penser aux longs trajets, au soleil, un peu comme le Greatest Hits 2 de Queen et The Division Bell du Floyd (découverts dans les mêmes conditions). Mais, sinon, il faut reconnaître que Sardou est en forme, et qu'il aligne ses classiques, surtout les plus récents (aucun titre, ici, ne date d'avant les années 80, 1981 au plus tôt), avec 8 des 10 titres de son album de 1988. Oui, vraiment, j'adore ce live, un de mes albums français de chevet, je n'ai pas honte de le dire. Plaisir coupable, si vous voulez...enfin, je ne le vois pas comme ça, personnellement !
Leslie : Le premier Bercy du gus. Beaucoup écouté tout gosse.
Sardou 66 (1989) : Des versions réarrangées, refaites, de très anciennes chansons de Sardou (datant de 1966/67, d'avant le succès, d'avant même Les Ricains). Entendu une fois, je n'en ai pas un très grand souvenir, et je n'ai pas plus envie que ça de le réécouter (d'ailleurs, j'aurais du mal, car je ne le possède pas).
Leslie : Moche.
Marie-Jeanne (1990) : Le Privilège (autre titre pour l'album) est une excellentissime chanson, bien meilleure que Marie-Jeanne. D'autres titres sont plutôt corrects, mais ils n'empêchent pas ce disque blanc d'être assez décevant, surtout après l'album de 1988. Ce n'est pas mauvais, c'est juste un peu moyen, mais Sardou a fait et fera bien pire... L'Award, Mam'selle Louisiane, Au Nom Du Père sont correctes.
Leslie : La production est zim-boum coin-coin; L'hommage à Trénet (encore un !) est (beaucoup) moins bon que le précédent. Le Vétéran et son passage rappé (!!!!!!????????) sent la gêne pire qu'une transpi de juillet sur une aisselle mal lavée, l'accent anglais de Sardou sur Le Blues Black Brothers est pas loin de l'être autant. Mais en fait, je le trouve pas si mal, en dehors de tout ça. Le trio Le Privilège/Parlons De Toi, De Moi/Au Nom Du Père, c'est de l'excellent Michou;
Bercy 91 (1991) : Double live, double comme les autres évidemment. Assez efficace, sympathique, Le Privilège est vraiment une grande chanson. Après, ce n'est pas non plus à tomber par terre, Sardou a fait mieux deux ans plus tôt !
Leslie : Back to basics. Sardou ressort le répertoire seventies après trois concerts de mise au frigo. Une sorte de best of avec grosse ambiance.
Le Bac G (1992) : La chanson-titre (en réalité, l'album, comme quasiment tous les autres, n'a pas de titre officiel) est de loin la meilleure ici, et elle fait partie des meilleures du chanteur. Le reste de ce disque assez court (38 minutes, 10 titres) est loin d'être négligeable, c'est un bien meilleur album que le précédent, et il est, en fait, du niveau de celui de 1988, ou de Vladimir Ilitch. Bref, c'est un bon cru que ce Bac G, avec notamment 55 Jours, 55 Nuits, Le Grand Réveil ou Chanter Quand Même.
Leslie : Mineur, mais attachant. Très bon début d'album, puis une léthargie sourde. Certaines paroles de DB me font toujours tiquer (Un Jour Tu Ne Sauras Pas Ce Que Tu Veux). En fait, avec cet album je commence à décrocher lentement mais surement.
Bercy 93 (1993) : Jamais entendu ce live, je ne sais donc pas ce qu'il vaut au juste. A voir les titres (pas mal de classiques), ça doit être pas mal, mais sans doute pas son meilleur live non plus.
Leslie : Très efficace.
Selon Que Vous Serez, Etc., Etc. (1994) : Le titre de l'album, et de sa chanson-titre, s'inspire de la fable Les Animaux Malades De La Peste de La Fontaine ! Un disque somme toutes assez correct, pas extraordinaire, mais nettement meilleur que la quasi-totalité des suivants. Dans l'ensemble, on peut dire que c'est même le derrnier bon disque de Sardou, Du Plaisir excepté. Mais il est supérieur à Du Plaisir, aussi. Putain De Temps est une excellente chanson.
Leslie : Pas mieux. Le dernier album de ML que je "maîtrise";
Olympia 95 (1995) : Pas mal de classiques pour ce live, son premier Olympia sorti en album depuis 1976 ! Pas son meilleur live, mais on a de bons trucs, de bons moments, dans l'ensemble, ça peut aller. Entendu deux fois, mais ça fait un bail...
Leslie : Un de ses meilleurs, un des plus surprenants;
Salut (1997) : Album historique (pas pour Sardou, mais pour la musique française), car c'est le tout premier album français enregistré, mixé, en fait, avec le procédé Dolby Surround. Sinon ? 45 minutes relativement fades, on a très très peu de bonnes chansons (Salut est devenue un classique, joué systématiquement en clôture de concert), pas mal de choses assez fadasses... Sardou fera pire, mais il a fait tellement mieux par le passé ! Jamais aimé ce disque...
Leslie : Bon, là je décroche... ce fut un plaisir !
Bercy 98 (1998) : Un double live qui fut aussi filmé et existe en VHS et DVD. C'est même son premier concert a avoir été édité directement en DVD, en fait ! Pas mal de ses classiques, et seulement 3 chansons issues de Salut, alors que c'est un concert issu de la tournée de l'album ! Du Bac G à Je Vole en passant par Les Villes De Solitude et L'An Mil, pas mal de très grandes chansons 'sardouliennes' ici. Dans l'ensemble, sans doute un de ses meilleurs albums en concert. Mais pas mon préféré, car mon préféré, si vous avez lu tout l'article, vous savez de quel live il s'agit !
Français (2000) : La catastrophe quasi absolue. Bon, j'exagère, car il y à pire chez Sardou (quasiment tous les albums suivants, d'ailleurs !), mais ce cru de 2000, très court (35 minutes), n'offre quasiment rien de bon. Une reprise de Je N'Aurai Pas Le Temps (de Fugain) est pas mal du tout, Cette Chanson-Là aussi, mais le reste, de Français à La Bataille, en passant par Corsica, est vraiment fadasse, médiocre, voire même totalement à chier (On Se Reverra, Pense A L'Italie). Du niveau du pire de Franck Michael, en fait, c'est dire !
Bercy 2001 (2001) : Un live plutôt correct, pas à casser des briques non plus, mais sincèrement, Sardou a fait pire. Malheureusement, on a trop de chansons issues des deux précédents albums, lequels ne sont pas bons. Enfin, quand je dis 'on a trop', j'exagère, il n'y en à pas tant que ça... Mais elles sont trop nombreuses, même si elles sont en minorité. Voyez le topo ? Même une chanson de ces albums, c'est déjà trop !
Du Plaisir (2004) : Après deux albums (studio) franchement insipides, Du Plaisir permet à Sardou de revenir avec un peu plus de consistance. Une photo étonnante dans le livret, il pose avec une guitare électrique (non, il n'en joue pas, j'avoue d'ailleurs qu'imaginer Sardou avec une gratte en pogne me fait doucement marrer) ! Sinon, une cinquantaine de minutes assez sympathiques, en dépit du duo avec Garou, qui est assez fadasse (La Rivière De Notre Enfance), et je n'aime pas Non Merci. La chanson-titre, Loin et Le Livre Du Temps, notamment, sont excellentes. Dans l'ensemble, un disque assez bon, cerné par une poignée d'albums ratés (depuis 1997, et jusqu'à 2010, son dernier en date).
Live 2005 Au Palais Des Sports (2005) : Pas écouté, mais je l'ai vu, lors d'un passage TV, car ce concert fut évidemment filmé et sortira en DVD. C'était plutôt pas mal, entre une première partie constituée de vieilles chansons et une seconde partie plus moderne (chansons de son album de 2004). Oui, dans l'ensemble, c'était pas mal. Après, je ne sais pas ce que vaut la version CD, mais le concert filmé passait très bien !
Hors-Format (2006) : Premier double album studio de la part de Sardou. Vu la faible qualité de l'ensemble, je pense qu'un disque simple aurait été nettement préférable. Le single, Beethoven, est nul à chier, une chanson reprenant la Cinquième Symphonie en guise d'accompagnement musical. Décidément, Sardou n'en finit pas de sombrer depuis la fin des années 90, même si l'album de 2004 était très correct...
Zénith 2007 (2007) : Pour être tout à fait franc, je ne l'ai pas écouté, ce live, n'ayant franchement pas aimé le disque de 2006 et n'ayant pas envie d'écouter du Sardou live de cette époque franchement médiocre... Je passe, donc, encore une fois...
Être Une Femme 2010 (2010) : Sincèrement, c'est un pur carnage. Voler en duo avec Céline Dion, la version remixée, refaite, d'Être Une Femme avec de nouvelles paroles est stupide et atroce... A la rigueur, la pochette, une des preuves (avec Voler) de la passion de Sardou pour l'aviation, est à sauver. Le reste est tout simplement épouvantable.
Confidences Et Retrouvailles - Live 2011 (2011) : Pas encore écouté, je ne sais pas, d'ailleurs, si je l'écouterai, mais à mon avis, ce 17ème album live de Sardou (17 !!) ne doit être ni le pire, ni le meilleur de ses albums en concert. Niveau set-list, je ne sais pas, mais j'espère qu'il n'y à pas trop de titres issus de ses récents albums (années 2000)... Si c'est le cas, je ne l'écouterai jamais, ah ah ah !
cf ce dialogue imaginaire en famille
Ma mère : Oh! Vous avez vu Michel Sardou! Tout s'est affaissé!
Moi : C'est un peu Inception son visage, le rêve s'est effondré.
Ma nièce : LOL