62707784_p

Voici maintenant les discographies commentées, albums studio et live officiels, de Téléphone, mais aussi de Jean-Louis Aubert en solo ! Téléphone, d'abord :

72579180_pTéléphone (1977) : Le plus court du groupe, 34 minutes, 9 titres, mais une réussite assez punk dans l'âme, avec Métro (C'est Trop), Flipper, Hygiaphone, Téléphonmme, Anna et Le Vaudou (Est Toujours Debout). 6 grandes chansons sur 9, et les trois autres sont quand même très bonnes. Produit par Mike Thorne (Wire), ce premier opus, parfois appelé Anna ou Hygiaphone, est un des meilleurs premiers albums de l'histoire du rock français, de la chanson française en général. C'est excellent, et dire que le groupe fera encore mieux en 1980 et 1982 !

crache ton veninCrache Ton Venin (1979) : Produit par Martin Rushent (The Stranglers), c'est le toujours difficile deuxième album, et en tant que tel, il n'est pas mauvais du tout, et même très bon. La pochette, prise par Mondino, représente les membres du groupe, posant à poil, les mecs du groupe cachant leurs sexes entre leurs cuisses. Un calque avec les fringues fut appliqué ensuite sur la pochette, afin de la rendre décente (à l'intérieur, la photo est celle du groupe nu). Photo limite plus connue que le contenu de ce disque, qui n'a pas beaucoup de classiques, mais contient quand même La Bombe Humaine, Fait Divers et Crache Ton Venin, autrement dit, du lourd. Pas leur meilleur, mais du niveau du premier, autrement dit, un excellent niveau.

50114001_pAu Coeur De La Nuit (1980) : Le sommet de Téléphone, produit également par Martin Rushent, 13 titres pour la plupart anthologiques. Certains sont un peu moyens (La Laisse, Un Homme + Un Homme), mais face à Laisse Tomber, Fleur De Ma Ville, Argent Trop Cher, Au Coeur De La Nuit, Seul, 2000 Nuits (de Bertignac) et Pourquoi N'Essaies-Tu Pas ?, on ne peut que se taire. Un disque totalement rock, mené tambour battant, 43 minutes exemplaires sous une pochette noir d'encre. Je me suis toujours demandé, en revanche, pourquoi la pochette vinyle (et sous-pochette vinyle, aussi) était trouée au centre, un trou du diamètre du trou central du disque lui-même !

dure-limiteDure Limite (1982) : Produit par le légendaire Bob Ezrin, Dure Limite offre d'immenses chansons, et est même le dernier chef d'oeuvre du groupe : Dure Limite, Cendrillon de Bertignac, Ca (C'Est Vraiment Toi)... du lourd. Ce n'est cependant pas leur meilleur, le précédent reste clairement leur sommet, mais c'est, au moins, leur deuxième meilleur album, et ce n'est pas rien. Aucune mauvaise chanson tout du long des 43 minutes de l'album, une production imparable, une interprétation qui ne l'est pas moins... Un classique du rock français, tout simplement !

62677099_pUn Autre Monde (1984) : Produit par Glyn Johns, voici le dernier opus studio de Téléphone. Pas leur meilleur, mais, franchement, quelques uns de leurs classiques sont là, Un Autre Monde, évidemment, mais aussi New York Avec Toi et Les Dunes. On notera la participation de John Entwisle (bassiste et cuivriste des Who) sur T'As Qu'Ces Mots (cuivres). Au final, un disque assez sympathique, bien produit, bien foutu, de bonnes chansons (66 Heures, Oublie Ca, Electric Cité), mais pas leur meilleur. Un parfum bizarre souffle sur le disque, étant donné qu'on sait que ça sera le dernier, ce qui n'était pas forcément prévisible en 1984, même si les tensions dans le groupe commençaient à être assez pesantes.

62707651_pLe Live (1986) : Le groupe raccroche (Téléphone...raccroche...drôle, non ? Non ? Ah bon) en 1985. Après une chanson sortie en single (Le Jour S'Est Levé, sublime), Téléphone sort ce live, double en vinyle, qui ne contient pas cette chanson vu qu'il a été enregistré avant. Mais pas mal des classiques du groupe sont là, Hygiaphone, Un Autre Monde, Ca (C'Est Vraiment Toi) pour ne citer qu'elles, et l'impression générale que l'on retient de ce live au titre à la con est que c'est vraiment dommage que le groupe se soit splitté, car ils assurent comme des bêtes ici. Un an plus tard, Bertignac fondera les Visiteurs (avec Marienneau), et Aubert fondera son groupe, Aubert'n'Ko, avec Kolinka... Fin d'une ère, avec ce live, donc.

72737366_p

Jean-Louis Aubert, ensuite :

68892404_pPlâtre Et Ciment ! (1987) : Avec son groupe Ko (qui contient notamment Richard Kolinka, batteur de Téléphone), Aubert sort, en 1987, son premier album solo, crédité, et c'est la seule fois, à Aubert'n'Ko. Présence de deux gros tubes ici, Juste Une Illusion et Les Plages (sous forte influence (Just Like) Starting Over de Lennon, je trouve, la mélodie est très similaire, en plus lent et pompeux). Ce premier opus solo est assez réussi, pas parfait, mais si Aubert fera mieux par la suite à au moins une reprise, il fera aussi et surtout moins bien à au moins trois reprises ! On est donc ici dans une très bonne moyenne, 11 chansons pour la plupart très bonnes (Quand Paris S'Eteint).

72840144_pBleu Blanc Vert (1989) : Aubert pêche un peu par excès de tout ici : le disque est épouvantablement long, 69 minutes, quasiment du gavage, et on a des morceaux un peu trop longs, et d'autres qui, sans être trop longs, sont moyens, médiocres. Mais ce deuxième opus, et premier sous son nom propre (et pas Aubert'n'Ko), avec comme thème central l'écologie, contient quand même de grands moments : Voilà C'Est Fini (qui parle de la fin de Téléphone), Ils Cassent Le Monde (d'après Boris Vian), Locataires, Attentat (texte de Boris Bergman), Le Bout Du Rouleau. Dans l'ensemble, c'est inégal et beaucoup trop long (15 titres), mais Aubert fera pire, et cet album reste en partie assez intéressant. Plus court, il aurait été largement meilleur !

72706325_pH (1992) : Paradoxe : ce disque dure 9 minutes de moins que le précédent, autrement dit, il dure pile poil une heure, mais il est le meilleur absolu de Jean-Louis Aubert en solo. H (pour Homme) est un régal de rock français, sous une superbe pochette. Entends-Moi, Temps A Nouveau, Solitude, Toi Que L'on N'Homme Pas, Avec Les Mots, autant de merveilles qui font de ce disque un sommet de rock français de son époque. A noter, sur quelques titres (les premiers), Aubert joue de tous les instruments. Un album assez introspectif, sombre, personnel et vraiment remarquable. Il ne vous en faut qu'un d'Aubert en solo, et c'est celui-là, je vous assure.

0724383994854_600Une Page De Tournée (1994) : Un assez bon live, il en existe aussi une édition double intitulée Deux Pages De Tournée (logique). Je ne connais que la simple, qui est très efficace, bonne production, bonnes interprétations, Aubert est en forme... Ce n'est cependant pas le live du siècle, c'est juste très bon, mais pas de quoi crier au chef d'oeuvre non plus.

68921166_pStockholm (1997) : Aubert expérimente, ici, sur ce disque qui fut mixé, entre autres, par Raphaël. Le Jour Se Lève Encore est une grande chanson, mais dans l'ensemble, c'est le moins bon album du chanteur, de loin. Le succès ne sera d'ailleurs pas au rendez-vous, ce qui est d'autant plus dommage que la genèse de ce disque fut mouvementée (Aubert, un jour, se fait voler, à Stockholm, ses carnets de notes pour l'album, et devra tout refaire), et que le côté expérimental/technoïde rend, à la rigueur, le disque intéressant. Pas bon, mais à écouter une fois. Le plus atypique des albums d'Aubert, en tout cas.

jean-louis-aubert-concert-prive-100020419Concert Privé (1998) : Désolé de ne pas en parler plus, mais je ne l'ai entendu qu'une fois il y à longtemps, et je ne m'en souviens quasiment pas. Je ne me souviens pas avoir détesté, mais pas avoir adoré non plus...

jean-louis-aubert-comme-un-accordComme Un Accord (2001) : Alter Ego, qui sera utilisée, dans une autre version (qui est plus belle et douce) pour un film, est une belle chanson. Dans l'ensemble, cet album est assez correct, nettement meilleur que le précédent opus studio (pas dur), mais ce n'est pas non plus un sommet, c'est juste un disque correct de la part de l'ex-Téléphone. La période dorée 1992 est révolue, définitivement révolue, Aubert devient se plus en plus mainstream et variétoche, quoi qu'on en dise, cet album le prouve. Mais c'est pas nul non plus !

0094634360401-mfIdéal Standard (2005) : Le titre de cet album est aussi celui d'une société de plomberie et de WC, je vous jure que c'est vrai, et je ne sais pas si c'est volontaire ou une coïncidence. Un disque assez commercial et 'chanson' plus que rock, on a une ou deux chansons assez efficaces (j'avoue, j'aime bien Ailleurs et Parle-Moi), mais dans l'ensemble, cet Idéal Standard assez standardisé n'est pas très idéal, c'est un des moins bons opus d'Aubert en solo avec Stockholm. Assez moyen, donc, le précédent était un peu meilleur, et le suivant le sera nettement plus.

72736309_pRoc'Eclair (2010) : Pas le sommet d'Aubert contrairement à ce que certains journaleux ont dit au moment de la sortie de ce disque assez intimiste et au titre étrange et pourri (Aubert a eu l'idée du titre en allant dans une agence de pompes funèbres Roc-Eclerc, à la suite du décès de son père). Mais Roc'Eclair, il est vrai, possède de bonnes chansons. Pas Marcelle et Demain Sera Parfait, deux singles assez horripilants, mais dans l'ensemble, ce disque assez court (moins de 50 minutes, nettement moins) est assez sympathique, attachant, pas le sommet du chanteur ni le sommet de l'année 2010, mais un bon petit disque dans la bonne moyenne. C'est déjà pas mal !