Nouvelle discographie officielle (albums studio et live uniquement) abordée ici, celle de Jean-Jacques Goldman, mais aussi de son groupe Fredericks/Goldman/Jones ! On commence par le bonhomme en solo...
Démodé (1981) : Pochette hideuse pour ce premier opus qui ne fait pas partie des meilleurs du tout jeune chanteur, mais contient quand même Il Suffira D'Un Signe, gros, gros tube. Goldman, qui bosse dans la boutique de fringues de sport familiale entre deux concerts (dès que le succès sera vraiment là, il cessera ce double métier pour se concentrer sur celui de chanteur), Goldman, donc, sait déjà s'entourer de musiciens talentueux (Patrice Tison, Guy Delacroix, mais pas encore Michael Jones). Un disque correct, un peu démodé désormais (mais pas à l'époque malgré son titre !), qui contient peu de grandes chansons, mais c'est un début assez correct.
Minoritaire (1982) : Officiellement, ce deuxième album n'a pas de titre. Goldman voulait l'appeler Minoritaire, mais on le lui refusera (titre que l'on estimera réducteur, pessimiste). Ce fut mon premier album de Goldman, mais ce n'est pas pour ça que je l'adore. En fait, non, je ne l'adore pas, mais il faut reconnaître qu'il est supérieur au précédent. Au Bout De Mes Rêves, Comme Toi, Quand La Musique Est Bonne, Minoritaire, Veiller Tard sont les meilleurs moments de ce disque bien foutu, mais ne faisant sinon pas partie des sommets de l'artiste. Un disque plus que correct, en somme, mais inutile de dire que Goldman fera mieux. Il a aussi fait moins bon. Pochette très classe. On notera la participation du guitariste de Trust, Norbert 'Nono' Krief ! Et, il me semble, première participation de Michael Jones dans la galaxie Goldman.
Positif (1984) : Encore une pochette médiocre (quoi que celle du précédent passe très bien la rampe !). Le contenu n'est pas non plus extraordinaire, mais Positif est du niveau de Démodé, autrement dit, très correct. Encore Un Matin et Envole-Moi sont les tube du disque, Ton Autre Chemin, Petite Fille et Long Is The Road (Américain) butent, de gros tubes, donc ; le reste de l'album n'est clairement pas aussi exceptionnel. Enfin, plus d'un million d'exemplaires vendus quand même, ce qui en fait un succès absolu pour Goldman, qui commence sérieusement à devenir quelqu'un sur qui il faudra compter par la suite. Le meilleur reste à venir...
Non Homologué (1985) : L'album de la maturité. Le premier à être vraiment recommandé aux néophytes. Sous sa pochette en hommage au Born To Run de Springsteen (qui a 10 ans d'existence en 1985, je parle de l'album), ce disque aligne les classiques comme des perles : Je Te Donne, La Vie Par Procuration, Famille, Je Marche Seul, Pas Toi, qui dit mieux ? 5 grandes chansons sur les 11, un disque remarquable. On notera la présence, sur le CD et l'édition K7, de Elle Attend, qui n'est, en revanche, pas sur le vinyle original.
En Public (1986) : Double live assez remarquable, son premier live, enregistré pendant l'été 1986 et représentatif de la tournée de Non Homologué. Les tubes sont là, bien là, l'album sera un immense succès (d'abord disque d'or en 1986, il passera à triple disque de platine en 1995 avec 900 000 ventes !), ce qui est justifié vu sa réussite. C'est, vraiment, un excellent opus live, tout est là, les classiques de sa première période, et quand on sait que Goldman parviendra encore à surprendre dès l'année suivante... Bref, c'est du lourd, ici, du très lourd !
Entre Gris Clair Et Gris Foncé (1987) : Double album (il me semble, toujours en CD, mais je ne possède que le vinyle à ce jour) absolument fantastique. Un disque fait avec ses musiciens, et un autre fait plus sobrement. Une légion de tubes et de classiques, Là-Bas, Il Changeait La Vie, Puisque Tu Pars, Elle A Fait Un Bébé Toute Seule, autant de merveilles (en tout, 20 titres) qui font de ce disque le premier grand sommet de Goldman. Pas son sommet absolu, mais un de ses 3 ou 4 meilleurs, ça, c'est plus que clair !! Bref, essentiel pour tout fan du chanteur, qui est alors à son sommet de popularité. Au point qu'il fondera, bientôt, F/G/J et ne reviendra, en solo, que 10 ans plus tard avec En Passant... Personne ne peut alors le prévoir, mais ce double album est son antépénultième (ou avant-avant-dernier) album solo studio.
Traces (1989) : Un live remarquable, simple (mais long !), capté notamment à Lille, au Forest National de Bruxelles, à Kinshasa, Brazzaville, Orange et aux Arènes de Nîmes, en 1988 (entre mars et décembre), pendant la tournée du remarquable Entre Gris Clair Et Gris Foncé. Ce deuxième (et pas dernier !) live de Goldman, fait juste avant qu'il ne forme Fredericks/Goldman/Jones, est une belle réussite. A noter, le dernier titre est un beau medley de quelques uns de ses premiers classiques (Envole-Moi, Encore Un Matin, Quand La Musique Est Bonne). La quasi-totalité des titres du live provenant, en effet, du fantastique double album studio de 1987 ! Du très bon boulot que ce Traces.
En Passant (1997) : J'ai longtemps pensé que le sommet de Goldman en solo était Entre Gris Clair Et Gris Foncé, mais à bien y réfléchir, non, c'est En Passant. Sorti 10 ans après l'album que je viens de citer, d'ailleurs. 10 ans de vide dans sa discographie solo (si on oublie le live Traces), ce qui s'explique par le fait qu'entre temps, c'est Fredericks/Goldman/Jones qui a carburé, de 1990 à 1995. Ce disque, son premier opus studio solo en 10 ans, donc, c'est 47 minutes de bonheur, sous une pochette plastifiée incassable (avec livret d'une quarantaine de pages agrafé dedans), un disque renfermant quelques tubes (Quand Tu Danses, On Ira, Bonne Idée, Sache Que Je) et plein de merveilles comme la chanson-titre, Natacha ou Tout Etait Dit. Juste parfait, cet album est bel et bien le sommet de Jean-Jacques Goldman, en solo, mais aussi et surtout en général (albums de F/G/J compris). Et, autant le dire tout de suite, le dernier grand disque de l'artiste. Essentiel absolu, donc !
Tournée 1998 En Passant (1999) : Double live capté au Zénith de Paris, en juin et novembre 1998. 8 des 21 titres sont issus d'En Passant, le plus récent, à l'époque, album de Goldman, comme Natacha, Sache Que Je, Bonne Idée, On Ira ou Tout Etait Dit. De très bonnes versions, tout comme pour les chansons de F/G/J (Michael Jones, éternel collaborateur, est évidemment de la partie sur scène) et les anciennes chansons de Goldman (Au Bout De Mes Rêves). Un très bon live, le son est plus que correct, et encore une fois un packaging très sympathique, ça devient une habitude pour Goldman depuis le live Sur Scène de F/G/J !
Chansons Pour Les Pieds (2001) : Boîtier métallique blanc nacré, aux coins arrondis, assez lourd, et livret de plus de 60 pages, pour ce dernier opus studio de Goldman à ce jour, sorti il y à 11 ans déjà. Deux gros tubes : Tournent Les Violons et Ensemble, une pochette designée par Zep (auteur/dessinateur de la BD Titeuf), et au final un disque assez décevant. Le succès sera là, mais je ne pense pas que ce fut le plus gros succès commercial de Goldman. Mine de rien pas aussi raté que je le pensais avant, ce disque n'est quand même pas une réussite, il y à des chansons en trop, ici, et d'autres sont pas mal, mais trop longues (8,25 minutes pour La Pluie, 5,30 minutes pour Une Poussière), même si la moyenne de durée est de 4,30 minutes. L'album a été enregistre à Alès et Lorient, notamment, et est plus recommandé pour son contenu encore une fois remarquable que ce qu'il y à sur le disque à proprement parler. Un disque pour les fans de Goldman.
Un Tour Ensemble (2003) : Un double live assez réussi, enregistré au Zénith de Lille en 2002, au cours de la tournée de Chansons Pour Les Pieds. A ce jour, c'est le dernier album officiel de l'artiste, qui est désormais totalement éloigné du monde de la musique, excepté pour ce qui est de monter sur scène pour les spectacles des Enfoirés qu'il dirige, et aussi pour écrire des chansons pour d'autres, parfois sous pseudonymes (Omenor, Sam Brewski). Contenant une nouvelle version de Juste Après en hommage à Carole Fredericks décédée en 2001, ce double live ne fait pas particulièrement la part belle aux nouvelles chansons de Goldman. On a Ensemble, Tournent Les Violons, Je Voudrais Vous Revoir, mais aussi des chansons de F/G/J, et d'anciens albums de Goldman (comme Nuit, Envole-Moi, Veiller Tard). A noter, une édition collector rarissime possédait des petites loupiotes sur la pochette ! Encore une fois, Goldman signe vraiment le contenant. Et le contenu, sans être le sommet live de Goldman, est vraiment réussi aussi.
...Et on passe maintenant à la plus restreinte mais également réussie discographie de son groupe vocal Fredericks/Goldman/Jones !
Fredericks/Goldman/Jones (1990) : Clairement un excellent album, avec A Nos Actes Manqués (gros tube), Vivre 100 Vies, Né En 17 A Leidenstadt (gros tube aussi)... S'entourant de la chanteuse/choriste américaine Carole Fredericks (décédée, hélas, en 2001, elle a aussi collaboré, en choristes, à des albums solo de Goldman, évidemment, mais aussi de Thiéfaine, pour ne citer que lui) et du guitariste anglais Michael Jones, son fidèle collaborateur depuis les années 80, Goldman crée ici un groupe. Maladivement timide, n'aimant pas trop le star-system, Goldman a crée F/G/J/ afin de se cacher derrière un groupe et sa musique, afin de ne plus être le seul que les gens acclament durant les concerts. Ce coup d'essai de 1990, éponyme, est un coup de maître. Si Rouge (1993) est encore meilleur, ce premier album est vraiment un des meilleurs disques écrits par Goldman. Musiciens de grand talent (Pino Palladino, Erick Benzi, Claude Salmieri, Gildas Arzel, Jones et Goldman aussi, évidemment), pour un résultat sublime.
Sur Scène (1992) : Enregistré à Lyon, Aix-Les-Bains et Vienne (France), c'est le premier live du trio, et le seul reproche à faire est sa durée : 75 minutes. Certains diront que c'est long, surtout qu'il n'y à que 11 titres allant de 4,15 minutes (Il Suffira D'Un Signe) à 10 minutes (A Nos Actes Manqués), mais un live ne comportant qu'un seul disque, c'est triste. Préférer donc le live suivant du trio, en 1995, dans un sens ! Mais, mine de rien, ce live est excellent et propose des versions souvent très longues (en moyenne, 6,30 ou 7 minutes le morceau !) et le plus souvent fantastiques de chansons telles que Là-Bas, C'Est Pas D'L'Amour, Peurs ou Nuit. Pas de Né En 17 A Leidenstadt, en revanche. Un live un peu frustrant, dans un sens, mais aussi très bon, contenant 7 des 10 titres du premier opus studio de F/G/J. A noter, boîtier en métal scuplté, de toute beauté.
Rouge (1993) : Sorti dans un premier temps sous un boîtier en aluminium scuplté (et avec certains éléments peints en rouge) avant de sortir sous une édition plus classique (boîtier plastifié incassable avec livret agrafé à l'intérieur), ce disque long (60 minutes) est le dernier album studio du trio vocal, et indéniablement leur meilleur, et aussi un des sommets de Goldman en général. Que dire ? Rouge, Juste Après, Que Disent Les Chansons Du Monde ?, Des Vôtres, Frères, Fermer Les Yeux, autant de merveilles, énergiques ou plus douces, plus ou moins longues (plus de 4,30 minutes en moyenne), qui font de ce disque un régal de variété pop/rock française de haute classe. On notera la participation des Choeurs de l'Armée Rouge et de chants bulgares sur le morceau-titre, qui parle de l'espoir renaissant en ex-URSS après tant d'années de misère. L'édition ccollector d'époque, en métal, est difficile à trouver (en état neuf, n'espérez pas la trouver en magasin, et si vous commandez le disque sur le net en état neuf, idem), et est à elle seule une raison valable de se procurer ce disque sinon vraiment remarquable musicalement parlant !
Du New Morning Au Zénith (1995) : Un double live assez remarquable, sorti notamment dans une édition collector sur la pochette de laquelle les petites guitares étaient de vraies guitares miniatures. Les 14 premiers titres (sur 17) sur CD 1 sont enregistrés au New Morning (Paris), en acoustique, en faveur d'Amnesty International. Les trois titres restants du CD 1 et l'intégralité (14 titres) du CD 2 sont, eux, des morceaux enregistrés au cours de concerts dits 'normaux' (électriques, donc), à Grenoble et Lausanne. Dans l'ensemble, la période Fredericks/Goldman/Jones se finit magnifiquement avec ce double live vraiment réussi. A noter, l'album Rouge est superbement bien représenté : si on excepte Elle Avait 17 Ans, tous les morceaux se trouvent joués sur ce double live, essentiellement sur le deuxième disque !
Le reste m'emmerde comme la pluie un jour d'Août...