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Il y à longtemps, en décembre 2009 (pas si longtemps que ça, je sais, mais pour ce blog, si : c'était sa préhistoire), j'avais abordé ce disque de Michel Polnareff, en disant que c'était son sommet. A l'époque, je ne connaissais pas encore Polnareff's, son troisième album (1971). Depuis, si, ce qui m'empêche de continuer de prétendre que ce deuxième album, Le Bal Des Laze, alias Polnareff N°2, sorti en 1968, est son meilleur. Sorti, donc, en 1968, sous une pochette différente de celle de l'article (qui est celle de la réédition CD, une photo de Michel Polnareff enfant avec, rajoutées, ses fameuses shades), Le Bal Des Laze, du nom de la plus fameuse (et de la plus réussie) des 11 chansons de l'album, est donc le deuxième album de Polnareff. C'est un disque sensationnel, 32 magnifiques minutes en général, et ce, malgré quelques faux-pas, tous situés sur la face B, soit-dit en passant. C'est cependant aussi sur cette seconde face que se trouve Le Bal Des Laze, donc tout n'est pas à jeter sur la face B, loin de là. J'ignore avec quels musiciens Polnareff a enregistré ce disque, vu que rien ne le dit dans le livret CD (je ne possède pas le vinyle, mais nul doute que là aussi, rien n'est indiqué dessus). Mais ses musikos sont bons.

PM

On va commencer tout de suite par parler de la face B, ça fait un peu con, mais comme ça, on sera débarrassé du moyen. Il y à, dessus, trois chansons que je n'ai jamais pu pifer : Pipelette, dont le refrain en accéléré est du plus grand ridicule (dommage, car les couplets sont corrects) ; Oh ! Louis, final jazzy assez amusant (paroles) mais n'allant vraiment pas très haut, cette histoire de secrétaire particulier distrait et maladroit est assez ridicule aussi ; et, surtout, Y'A Qu'Un Ch'veu, que je déteste, voilà, c'est dit. Une chanson country très connue, un des hits de l'album, Polnareff la jouait encore en 2007 lors de ses concerts de son Ze ReTour. Mais bien qu'elle soit connue, et qu'elle soit un hit sorti en single, elle n'en demeure pas moins très, très, mais alors très insupportable (selon moi). Heureusement, les deux autres chansons de la face B sont sublimes : Âme Caline, mais surtout les quasi-5 minutes du Bal Des Laze. Là, que dire ? Une chanson néogothique, qui raconte le calvaire d'un homme emprisonné, qui sera pendu demain matin, ça fera quatre ligne dans les journaux. Pourquoi sera-t-il pendu ? On le sait à la fin, mais on apprend, avant ça, qu'il est amoureux de Jane de Laze, une fille de la haute société aristocratique britannique (l'allusion Lord et Lady de Laze, titres honorifiques britanniques). Mais lui n'est pas un homme de ce milieu, juste un roturier, et Jane, probablement, ne le connaît pas. L'homme a tué le fiancé de Jane, et il est condamné à mort pour ça. Et le jour de sa pendaison, ou peu après, Jane se mariera avec un autre fiancé, et l'homme demande qu'on le plaigne, car celui-là, hélas, il ne pourra pas le tuer... Musicalement, ce morceau (que Polnareff a joué en version assez heavy symphonique lors de son retour 2007, c'était assez réussi) est d'une puissance telle qu'il aurait mieux valu le placer en final (juste après se trouve Oh ! Louis), tant il tue, littéralement, tout ce que l'on écoute ensuite. C'est clair, une fois cette chanson passée, difficile d'écouter autre chose ! Enregistré, selon Polnareff et Pierre Delanoë (co-auteur des paroles), dans une ambiance mystique, avec des centaines de bougies dans le studio et aucune autre source d'éclairage, ce morceau est inoubliable, envoûtant. Le sommet, non pas de l'album (c'est le cas, de toute façon), mais de l'artiste.

MP

Et le reste ? La face A, donc. Elle déchire, cette face A, elle. La B contient deux grandes chansons et trois mauvaises ; la A, elle, contient six chansons, toutes sublimes : Jour Après Jour, Le Roi Des Fourmis, Ta-Ta-Ta-Ta (je le possède en 45-tours, un 45-tours contenant trois autres chansons, dont deux absentes de l'album, et ce 45-tours, je l'ai tellement écouté dans ma jeunesse que je le connais par coeur), Rosée D'Amour N'A Pas Vu Le Jour, Rosée Du Jour N'A Pas Eu D'Amour (aussi sur ce même 45-tours), Les Grands Sentiments Humains, Mes Regrets, ces six titres sont tous fantastiques. Mention spécile à Ta-Ta-Ta-Ta, plus réussie que son titre, et à Jour Après Jour, mais, sincèrement, il n'y à rien à dire. En fait, si toute la face B avait été du niveau de la A, Le Bal Des Laze serait probablement le meilleur opus de Polnareff (a égalité avec Polnareff's, d'accord). Mais ce disque n'est juste que son deuxième meilleur, ce qui est déjà remarquable. C'est aussi un disque important, essentiel, et ce ne sont pas les trois mauvaises chansons (aucune d'entre elles n'atteint 3 minutes) qui rendent ce disque inégal. Contenant en son sein une poignée de petits chefs d'oeuvre, et la chanson la plus grandiose de l'artiste, Le Bal Des Laze est un grand cru de Michel Polnareff, tout simplement.

FACE A

Jour Après Jour

Le Roi Des Fourmis

Rosée D'Amour N'A Pas Vu Le Jour, Rosée Du Jour N'A Pas Eu D'Amour

Ta-Ta-Ta-Ta

Mes Regrets

Les Grands Sentiments Humains

FACE B

Pipelette

Âme Caline

Y'A Qu'Un Ch'veu

Le Bal Des Laze

Oh ! Louis