Dans la famille Higelin, après le père, le premier fils (Arthur H), le deuxième (Kên, acteur éphémère), je demande la fille. Izïa, née en 1990, âgée donc de 21 ans (elle en aura 22 en septembre prochain), et qui n'en avait que 19 au moment de la sortie de cet album, son premier, éponyme (Izia, donc). Il est intéressant de préciser que si son prénom comporte un tréma sur le deuxième i, elle n'utilise pas ce tréma pour le titre de l'album, et même, pour son nom de scène. Qui est, donc, Izia, au lieu de Izïa. Ca ne change pas grand chose, mis à part que c'est plus facile et rapide à écrire ! L'album est sorti en juin 2009, Izïa (je vais continuer à foutre le tréma) n'avait pas encore 19 ans. Mais déjà un sacré caractère. Elle sait de qui tenir : de son père (la musique qu'elle fait, bien que plus moderne, sonne comme le Higelin de la période BBH 75/Irradié), de Janis Joplin, d'Iggy Pop (avec qui elle s'est produite live à l'occasion)... Son premier album (elle vient d'en sortir un deuxième il y à un mois) offre 12 chansons pour 45 minutes, et a été enregistré aux studios ICP de Bruxelles et au studio Gouverneur (Paris) pour des prises additionnelles (l'essentiel a été fait à ICP). Il est produit par Erwin Autrique et le groupe d'Izïa, baptisé Izia, justement. Et qui est constitué de Sébastien Hoog (guitare), Antoine Toustou (basse) et Vincent Polycarpe (batterie, percussions). Izïa tient la guitare sur Life Is Going Down. Aucun clavier, pas de fioritures du style arrangements, cuivres ou synthés.
Izia est un album brut de décoffrage. La belle (car, franchement, Izïa est vraiment mignonne) assure à fond, vocalement. En live, surtout. Une voix qui déchire, à la Janis (oui, je sais, blasphème que de comparer une autre voix rock féminine à celle de Janis, vu que personne ne chantera jamais plus aussi bien que Janis, mais on parle de rock, là, je ne vais donc pas comparer la voix d'Izïa avec celle d'Isabelle Boulay, non ?), un backing-band assez efficace, bien bourrin, qui délivre la marchandise avec efficacité. L'album n'est pas un chef d'oeuvre, mais il est à lui seul mille fois meilleur que tous les abums de tous ces petits groupes rock franais de ces 10 dernières années, vous savez, ceux qui pullulent, comme les BB Brunes, Plasticines (entièrement féminin, ce groupe ne fera jamais oublier les Slits), Second Sex, Naast, j'en passe et des meilleures et des vertes et des pas mûres. De Back In Town à Sugar Cane en passant par le désormais très connu Let Me Alone, Izia aligne 12 chansons allant de 2,50 minutes pour la plus courte (The Train) à 4,40 minutes pour la plus longue (Disco Ball). Son deuxième album (So Much Trouble, avecune pochette assez sexy montrant Izïa, torse nu, un serpent enroulé sur ses épaules et masquant sa poitrine) est également un bon petit disque de rock français sans chichis, mais vous m'excuserez si je préfère le premier. La donzelle a vraiment de qui tenir, et on ne se doute pas un instant qu'elle a potassé ses Nirvana, Soundgarden, Stooges, Janis Joplin, MC5, Noir Désir, Téléphone, Stones et Led Zeppelin dans sa jeunesse (se dire qu'elle n'avait pas deux ans quand Nevermind est sorti en dit long...).
Assez beau succès, ce premier opus obtiendra, en 2010, le prix de l'Album rock aux Victoires de la Musique, l'album sera disque d'or la même année. Mélange efficace de rock, de punk-rock (Hey Bitch !) , et même, par moments, de funk (Blind) et de folk (Sugar Cane, magnifique ballade avec une guitare pour tout accompagnement), ce disque entièrement anglophone (une bonne idée pour l'exportation) et enregistré dans les conditions du live (et ça s'entend !) est une petite claque qui redonne espoir dans le rock français. Aussi talentueuse (et cintrée) que son paternel qui doit être très fier d'elle, Izïa, avec ce premier album qui s'écoute avec un grand plaisir même au bout de plusieurs passages sur la chaîne hi-fi (signe que le disque est vraiment réussi), entre directement dans la cour des grand(e)s. 45 minutes assez réussies, efficaces, qu'elles soient bourrines ou plus subtiles. Comme aurait dit Gainsbourg en connaisseur, elle sait y faire, la p'tite pisseuse !
Back In Town
Lola
The Train
Hey Bitch !
Let Me Alone
Blind
Burning
Life Is Going Down
The Light
Take Me Back
Disco Ball
Sugar Cane
Une musique qui n'apporte rien au rock et n'est qu'une bien pâle copie d'un son 70'es (les morceaux sont fait avec des plans piqués à jimmy page, Tony Iommi la plupart du temps) sans en avoir le talent. Izia et une gamine braillarde sur scène comme en studio, et qui est saoulante.
Elle est à des années lumière de son frère (au niveau talent d'écriture et inventivité) Arthur H. Quant à son père, il n'a vraiment rien à craindre de sa fille.
Il est dommage d'encenser des pseudos artitstes comme Izia, alors que d'autres groupes français, au talent et à l'inventivité certaine, rament comme des malades pour éclore (les feu second sex, les shades, les feu Asyl pour ne citer que ces trois là).