17

Pour ce 332ème Track-by-track, un double album (toujours en CD) sorti en 1972, un des meilleurs albums de Todd Rundgren (et, si je ne m'abuse, son troisième) : Something/Anything ?, un disque qu'il a enregistré seul en grande partie (seule la face D a été enregistrée avec divers musiciens de studio), et qui préfigure ce que Toddy-O fera par la suite (A Wizard/A True Star en 1973, Todd en 1974, Initiation en 1975). Un disque qui, en 25 titres, est totalement pop, tout en étant, aussi, glam, hard, et même expérimental. Un disque-matriochka (poupée russe), rempli de chansons mémorables, le genre d'albums qui, même après une vingtaine d'écoutes (et plus), offre toujours quelque chose de nouveau pour l'auditeur. Ce disque, un des sommets de ce génie absolu qu'est Rundgren (multi-instrumentiste, compositeur et auteur, chanteur, producteur de génie), ce disque, donc, Something/Anything ?, le voici :

CD 1 :

I Saw The Light : Magnifique (et courte : 3 minutes) chanson ouvrant les festivités. I Saw The Light est une chanson mémorable, dont le titre est assez éloquent : Todd veut vous mettre dans la position du chaland qui passe, et qui, voyant de la lumière (traduction du titre), décide d'entrer dans l'univers de Something/Anything ?, ne sachant pas à quoi s'attendre. Une chanson pop dont l'intro reste longtemps en mémoire. Interprétation époustouflante, brillante, aussi bien vocale qu'instrumentale (un vrai génie maîtrisant plusieurs instruments, ce Todd), I Saw The Light n'a qu'un seul défaut, sa courte durée. Sinon, c'est immense.

It Wouldn't Have Made Any Difference : Après un I Saw The Light mémorable, place à une chanson plus étendue (quasiment 4 minutes) et tout aussi fantastique, It Wouldn't Have Made Any Difference. Décidément, le moins que l'on puisse dire, c'est que Something/Anything ? commence à la perfection, car cette chanson interprétée magnifiquement est encore une fois une pure merveille, un trésor pop, une chanson importante pour Todd Rundgren, qui la jouera souvent en live, en solo ou avec son groupe de rock progressif fondé en 1974, Utopia. Tout simplement ma-gni-fi-que, une chanson indémodable douce comme c'est pas permis, et cette voix, bon Dieu, cette voix !

Wolfman Jack : Titre étrange, n'est-ce pas ? Enfin, étrange pour les plus jeunes, ar les anciens (plus anciens que moi, surtout) savent bien ce qu'est Wolfman Jack : un animateur radio américain qui, dans les années 50, 60, 70, a incendié les ondes FM américaines en programmant du rock'n'roll. Une légende pour les radios américaines, une voix inimitable que l'on peut entendre dans le film American Graffiti de George Lucas (et sur l'album de la bande-son, abordé dernièrement en Track-by-track et chronique classique). Wolfman Jack, chanson courte (2,55 minutes), parle donc de ce mythique DJ (on ne parle pas de DJ à la David Guetta, hein : à la base, DJ, c'est animateur de radio passant des disques, pas un night-clubber !), qui n'intervient pas vocalement, cependant, sur la chanson. Une chanson très réussie, pour tout dire.

Cold Morning Light : Encore une pure merveille douce et tendre, comme It Wouldn't Have Made Any Difference (ou comme les futures Sweeter Memories et Torch Song). Cold Morning Light est une bombe pop slow de plus, une chanson interprétée à la perfection, je sais que ça commence à devenir saoûlant de répéter ça sans cesse, mais franchement, que dire d'autre ? Musicalement merveilleuse, vocalement exceptionnelle, Cold Morning Light est une splendeur qui continue de faire de l'album un des joyaux de la pop mondiale des années 70. Voilà.

It Takes Two To Tango (This Is For The Girls) : Chanson courte (2,45 minutes) et qui, honnêtement, me plaît un petit peu moins que les précédentes. Mais It Takes Two To Tango (This Is For The Girls) est quand même une très bonne, très belle petite chanson. Une chanson assez catchy (autrement dit, une fois écoutée, l'air reste longtemps en mémoire), pop, énergique mais légère, une chanson qui, aujourd'hui encore, marcherait assez bien sur certaines fréquences radio (mais Todd est oublié, hélas, des radios, à l'heure actuelle ; je parle pour la France). Bref, une chanson qui n'est pas, selon moi, un des sommets de Something/Anything ?, mais qui est à écouter car vraiment sympathique, agréable et chatoyante. Et contrairement à ce que le sous-titre le dit, elle n'est pas destinée qu'aux filles !

Sweeter Memories : Magnifique chanson achevant la face A avec élégance. 3,30 minutes de pur bonheur, suave, douce chanson, comme une petite pluie estivale, comme les plus doux souvenirs qui soient (le titre). Ici, le chant de Rundgren est tout simplement exceptionnel, Sweeter Memories est un pur slow qui bute, à faire dégouliner les slibards à faire se réunir deux personnes sur les pistes de danse, cheek to cheek. Comme Todd le dit dans les crédits, ce n'est pas une chanson sur la drogue (il précise aussi que la partie de batterie a été volée à Levon Helm, batteur du Band - il dit juste 'Levon', mais combien de batteurs du prénom de Levon connaissez-vous, hein, à part Helm ?). Une pure merveille, rien d'autre à dire.

Intro : La face B s'ouvre sur cette Intro de 1,10 minutes on y entend Toddy-O...parler. Tout simplement. Honnêtement, je ne me suis jamais attardé sur ce qu'il raconte, vu que ce n'est pas indiqué dans le livret, et, ensuite, le son est un peu bizarre, comme si la bande avait des ratés (volontaire). Et puis, une minute, c'est anecdotique. Bref, cette Intro sert à ouvrir la face B, mais mis à part ça, rien à signaler...

Breathless : Instrumental saisissant. Qui, tout du long de ses 3,15 minutes, laisse sans voix, et le souffle coupe (la traduction du titre, ah ah ah). Breathless est une pièce magnifique qui prouve encore une fois, et pas la dernière fois sur l'album, à quel point Todd Rundgren est un génie. Il y à des instrumentaux qui, des fois, on le sent, seraient nettement meilleurs avec du chant dessus, parce que les mélodies ne sont pas assez puissantes, l'ambiance n'est pas assez marquante. Breathless, comme Flamingo sur A Wizard/A True Star, n'est pas de ceux-là. Un des rares instrumentaux qui, en tant que tels, sont tout simplement parfaits. Rien d'autre à dire, vraiment.

The Night The Carousel Burnt Down : Comme Todd Rundgren décrit la chanson dans le livret, The Night The Carousel Burnt Down est la première chanson de musique de film que Rudgren a composé, même si, en fin de compte, il n'y à pas de film pour aller avec (c'est vrai que la chanson fonctionnerait parfaitement dans un film ; mais Todd l'a composée comme les autres, on ne lui a pas proposé de faire de musique de film, cette petite présentation de la chanson est de l'humour rundgrenien). Une chanson, comment dire, magistrale, sa mélodie qui semble tirée d'un air de limonaire de carousel (en plus musical, cependant), et son chant remarquable, la rendent tout simplement grandiose. Une des plus grandes chansons de l'album, ce The Night The Carousel Burnt Down ('La nuit où le carousel a prit feu'), 4,30 minutes tout simplement exceptionnelles. Que dire de plus ?

Saving Grace : Le titre est connu, c'est un chant religieux anglophone ultra connu, et quand je dis 'ultra connu', c'est un putain d'euphémisme. Mais ce Saving Grace ici présent, franchement remarquable, est un peu différent. En fait, ça n'a rien à voir, et Toddy-O le dit bien dans le livret, dans les notes de pochette ! Intro totalement givrée, mais le reste et du pur caviar pop/glam à la It Wouldn't Have Made Any Difference ou Sweeter Memories. Ce Saving Grace qui trompe son monde est une pure petite merveille, tout simplement, une de plus !

Marlene : Mouais, pas fan de cette chanson, personnellement. Ce n'est pas comme One More Day (No Word), présente sur le deuxième disque, et que, vraiment, je n'aime pas du tout, mais Marlene, vraiment, est la deuxième chanson qui me branche le moins sur Something/Anything ?, c'est une chanson que je trouve un peu moyenne. Elle est cependant meilleure que One More Day (No Word) (en fait, elle est nettement meilleure, même !), mais si on la compare aux autres chansons, à ces Slut, The Night The Carousel Burnt Down, I Saw The Light, Hello It's Me ou Torch Song, inutile de dire que c'est vraiment inférieur en terme de qualité, d'impact. Voilà.

Song Of The Viking : Chanson assez courte, mais au final très réussie, que ce Song Of The Viking. Toujours cette majestueuse voix de Todd Rundgren, qui nous embarque, comme à son habitude, dans ses chansons. Musicalement sublime, surtout après un Marlene que je n'aime pas trop, Song Of The Viking ne prépare en rien au petit cataclysme que sera le dernier morceau de ce premier disque de Something/Anything ?, même si le terme de 'cataclysme' est exagéré (mais le morceau suivant est quand même assez spécial, comparé aux précédents) ! Une très belle petite chanson, donc !

I Went To The Mirror : Dans les notes de pochette, Todd Rudgren décrit, globalement, les différents morceaux, et surtout, annonce les faces, ce qu'elles représentent grosso merdo. La face B est, selon lui, la face cérébrale de Something/Anything ? et, selon lui, cette dernière chanson de la face B, I Went To The Mirror, est tellement cérébrale qu'elle en est limite gênante (textuel, en anglais, dans le texte !). Ce mec a de l'humour. Toddy-O explique même que cette chanson est, aux regards de la programmation radiomicale, une merde, mais que c'est surtout une pièce expérimentale, qu'il faut écouter en se regardant dans un miroir. Il a de l'humour, mais il doit être un peu golio aussi, hein ! Bon, toujours est-il que I Went To The Mirror est un morceau vraiment space, sans pour autant être du niveau de space de Dogfight Jiggle (sur A Wizard/A True Star). Ce morceau de 4 minutes achève assez bien, mais d'une manière étonnante, le premier disque de l'album. Une seule chose à foutre, mettre le disque 2, en espérant qu'il soit au moins aussi remarquable que le premier !

CD 2 :

Black Maria : Un pur hard-rock pour ouvrir le bal de la face C, du deuxième disque. Black Maria est une chanson remarquable. Bien plus accessible que l'étrange I Went To The Mirror qui achevait la face précédente, c'est une chanson assez enlevée, niveau guitare (jouée par Todd, mais il joue de tout sur la face C ; il n'y à que sur la face D qu'il s'accompagne de musiciens), avec riff bien efficace. La chanson est interprétée à la perfection, tant vocalement (cette voix !) que musicalement (j'ai dit que c'était du hard-rock, mais en fait, c'est du hard-glam, pas violent, mais assez enlevé, assez énergique ; le chant de Todd Rundgren, lui, est purement pop/glam). Black Maria est une chanson mémorable, longue (enfin... 5,20 minutes, ce n'est pas monumental, comme durée ; mais c'est quand même la plus longue des 25 de l'album !), et totalement réjouissante.

One More Day (No Word) : Pour tout dire, je ne suis franchement pas fanatique de cette chanson. One More Day (No Word) est assez niaise, et même limite insupportable. C'est répétitif (le refrain, où Todd répète le titre, d'une voix assez sucrée), largement indigne du niveau des autres morceaux, chantés ou instrumentaux, de Something/Anything ?, et malgré une durée assez courte (3,45 minutes), c'est franchement longuet, insipide... Le deuxième disque commençait bien, superbement bien même, avec le rock Black Maria, mais ce One More Day (No Word) est limite ridicule, et, franchement, l'album serait mieux, bien mieux, sans lui. Voilà. Désolé s'il y à des fans...

Couldn't I Just Tell You : 3,35 minutes de pur bonheur pour rétablir un peu l'ordre après un One More Day (No Word) assez mineur. Ce Couldn't I Just Tell You est une merveille pop plus ou moins rock, pas très enlevée, mais pas une ballade, avec un Todd en grande forme, qui nous livre une interprétation éblouissante (et toujours ces harmonies vocales, différentes pistes de sa voix qui sont entrelacées, sublime). On a ici, encore une fois, un régal pour petites orfèvreries pop, même si ce n'est pas non plus un des sommets absolus de l'album et de Rundgren.

Torch Song : Moins de 3 minutes pour cette chanson admirable qui est, elle, un des sommets absolus de l'album et de Rundgren : Torch Song. Une ballade déchirante, enivrante, claviers sublimes, chant sobre, élégant et touchant, et ambiance lyrique, orchestrale. Le seul défaut est bien entendu que le morceau est définitivement trop court, 2,55 minutes, car mis à part ça, cette chanson fait partie des intouchables rundgreniens, des chansons les plus parfaites de l'histoire de la pop et du glam, une chanson pour emballer les gonzesses, mais avec douceur et subtilité : ce n'est pas dégoulinant de mièvrerie non plus, et là est le génie de Todd !

Little Red Lights : Fin de la face C, la dernière de Something/Anything ? à être enregistrée par Todd Rundgren seul (pour la face D, il s'est accompagné de musiciens de studio, un grand nombre, d'ailleurs). Little Red Lights est une assez bonne chanson de quasiment 5 minutes (4,55 minutes), un morceau assez métal par moments, guitares en fusion, chant assez rock, tout le contraire, donc, des trois précédentes chansons. Little Red Lights est donc un peu comme Black Maria, ou comme, à la rigueur, le Slut final. Personnellement, et même si Todd a toujours été, guitaristiquement parlant, un tueur, je le préfère en mode plus subtil, à la Torch Song ou Hello It's Me. Mais Little Red Lights n'en demeure pas moins franchement excellente.

Overture - My Roots : Money (That's What I Want)/Messin' With The Kid : Ouverture de la face D, la dernière, avec ce morceau très spécial. Déjà, c'est un morceau live. Ensuite, il est constitué de deux parties enregistrées à deux concerts différents. Et puis, le son est, comment dire...pourri, surtout pour la première des deux chansons, Money (That's What I Want), laquelle est un standard rock'n'roll que les Beatles, Sonics, entre autres, ont également chanté avant Todd. Pour la deuxième chanson, Messin' With The Kid, le son est un peu meilleur, mais c'est tout de même vachement criard. Il est précisé sur la pochette que le premier morceau est une captation de concert faite aux environs de 1966, par un groupe portant le nom de Money, avec Todd à la guitare évidemment. L'autre titre date d'un autre show de la même période, d'un autre groupe au sein duquel jouait Todd, et du nom de Woody's Truck Stop. L'ensemble de cette Overture - My Roots dure 2,30 minutes, inutile de dire donc qu'aucun des deux titres entendus ici n'est proposé en totalité. Mis à part le son catastrophique qui rend l'ensemble très difficile d'écoute, c'est, ma foi, très bon.

Dust In The Wind : Quasiment tous les morceaux de la dernière face commencent par un peu de discussion entre Todd et ses musiciens, ou les ingénieurs du son, etc... Ce qui n'exclut donc pas Dust In The Wind, premier vrai morceau de la face D après le très étrange Overture - My Roots live et d'antan. 3,50 minutes pour ce morceau franchement remarquable, et même grandiose, qui n'a d'ailleurs pas été écrit (chose rarissime, très rarissime pour l'album) par Todd Rundgren, mais par Murray Klingman (claviers, futur membre d'Utopia). Dust In The Wind est une sublime ballade pop, douce, interprétée encore une fois à la perfection, avec comme accompagnement principal un piano dantesque. Sublimissime.

Piss Aaron : Chanson qui parle apparemment d'un camarade de bahut de son père, promotion 1932, et qui était surnommé Piss Aaron, car il était souvent pris par les pions en train de pisser dans les couloirs ! Longue de 3,30 minutes, Piss Aaron est une chanson hilarante au rythme légèrement bluesy. Une chanson assez calme, pas violente du tout, très amusante, qui ne fait pas partie des sommets de Something/Anything ? mais reste assez rigolote. Un peu mineure, mais rigolote. Pas grand chose à en dire, de toute façon !

Hello It's Me : Immense chanson que ce Hello It's Me, qui est probablement la chanson la plus connue de Todd Rundgren (elle sortira, si je ne m'abuse, en single, un an après l'album). Une pure bombe pop, inoubliable. La chanson, sur l'album, et c'est le cas de quasiment tous les morceaux de la face D, commence après quelques secondes bizarres : ici, une sorte de plantage de l'intro, puis, enfin, ça démarre. Et là, que dire ? Rien que la voix de Toddy-O, quand il prononce les premières paroles (Hello, it's me, I thought about it for a long, long time), est capable de faire frissonner les plus costauds. Sa voix ! Comme à son habitude, elle est chaude, pop, suave, magnifique, un peu frêle, totalement renversante. Musicalement, le morceau est un régal pop, avec choristes (féminins) de toute beauté (Think of me, think of me...), cuivres sensationnels, claviers magnifiques, ambiance pop et hawaïenne (si, si), totalement magique. Hello It's Me, qui sera utilisée probablement dans des films (le contraire serait étonnant) et qui fut utilisée, en France, il y à quelques années (deux ans environ) dans une publicité pour la boisson Gini, est un des sommets de l'album. Et de Todd. Et de la pop. Et de la musique tout court. Comment aimer la pop sans aimer cette chanson, sans même la connaître ?

Some Folks Is Even Whiter Than Me : Une chanson bien rythmée et nerveuse, ce Some Folks Is Even Whiter Than Me ('Certains mecs sont encore plus blancs que moi') bénéficiant d'un chant acharné de Todd, et d'un jeu de guitare (de lui aussi, même s'il n'est sûrement pas le seul guitariste sur le morceau : Ralph Walsh est également crédité pour ce morceau) tout aussi acharné. 4,20 minutes de bonheur rock à la limite du hard, mais tout en restant très glam et maîtrisé, tel est ce morceau, antépénultième de Something/Anything ? et une vraie réussite, sans être un des sommets absolus de l'album non plus.

You Left Me Sore : 3,15 minutes pour ce You Left Me Sore remarquable. De même que Dust In The Wind ou It Wouldn't Have Made Any Difference, pour ne citer qu'elles, c'est une ballade au piano (principalement), suave, douce, un peu triste aussi, de toute beauté. Et la dernière de l'album, vu que le morceau suivant et ultime, Slut, sera assez funkysant et énergique. You Left Me Sore est une pure merveille qui prouve encore une fois, comme si c'était à ce stade encore à prouver, que Todd Rundgren est un génie, et cet album, un monument (même si A Wizard/A True Star, plus expérimental, est encore meilleur). Sublime.

Slut : Quoi de mieux, pour finir l'album, qu'une chanson bien pop, rock et entraînante ? Slut est parfaite dans ce sens, et offre 3,40 minutes de pur bonheur. Le refrain est assez marquant : S, L, U, T, she's maybe a slut, but she looks good to me ('P, U, T, E, c'est peut-être une pute, mais elle semble bien pour moi'). Assurément une des meilleures chansons de Something/Anything ? que cette chanson remplie de choeurs très funky/soul, franchement réjouissante, amusante et très rock, sur laquelle Todd Rundgren chante à la perfection. Vraiment imparable, une de mes préférées de l'album, clairement.

 Pour finir, on peut donc dire de Something/Anything ? qu'il est une totale réussite mélangeant adroitement pop, glam, rock et expérimentations diverses. 90 minutes (un tout petit peu moins, en fait) de pur bonheur, avec notamment un hit absolu, ce Hello It's Me magnifique qui, à lui seul, résume assez bien l'album : chatoyant, chaleureux, pop, riche musicalement parlant, accessible mais recherché. Aucune mauvaise chanson ici (même si, comme je l'ai dit, One More Day (No Word) m'énerve à la longue), pour un disque certes long, mais parfait. A Wizard/A True Star, l'album que Todd fera un an plus tard, et qui, malgré 19 titres (dont un de 11 minutes), est simple (mais 56 minutes !), est encore supérieur, mais Something/Anything ? fait partie, tout de même, des indispensables absolus de l'histoire du rock et de la pop. Bref, il vous faut à tout prix cet album (et A Wizard/A True Star aussi) !