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Pour ce nouveau et 329ème Track-by-track, un disque ultra connu, ultra vendu, gros succès commercial et considéré comme un des sommets de U2. C'est leur troisième album, et leur premier gros succès commercial, et il date de 1983. Il est sorti sous une pochette mythique représentant un enfant, lèvres un peu boursouflées, regard assassin et apeuré en même temps, mains sur la tête, en noir & blanc, et il s'appelle War. Ce n'est pas l'album de tous les succès (il y aura plus de tubes sur The Joshua Tree en 1987, qui est leur sommet absolu), mais c'est quand même un très très bon disque de rock. Peu importe ce qu'on pense de U2 (personnellement, j'ai aimé, mais plus trop, à quelques rares exceptions), War, c'est franchement un excellent album de rock des années 80, et le voici, cet album :

Sunday Bloody Sunday : Que dire ? Mythique. Sunday Bloody Sunday (le titre n'est pas original, car 11 ans plus tôt, en 1972 donc, John Lennon a fait une chanson sur le même sujet, et portant exactement le même titre !) est une chanson mémorable, mythique, une des plus cultissimes de la carrière de U2 et une des meilleures chansons de rock de ces 30 dernières années, tout simplement (et elle est mille fois meilleure que la chanson homonyme de Lennon qui est sur son Some Time In New York City, au fait). Une chanson engagée, militante, triste et révoltée sur les fameuses manifestations pacifiques de Londonderry, en Ulster (Irlande du Nord, sous dominance britannique), qui s'est achevée dans le sang, la police ayant tiré sur les manifestants pro-indépendance, qui n'étaient pas armés et pas agressifs. Ce jour noir est depuis appelé le Bloody Sunday, et a eu lieu en 1972 (Lennon était dans l'actualité, U2 a fait preuve de fainéantise en rebaptisant la chanson exactement de la même manière, alors qu'un simple Bloody Sunday aurait suffi). Batterie martelée de Larry Mullen Jr, guitare remarquable (le son de guitare de The Edge, sous influence Gang Of Four, est toujours puissant et bien particulier), basse efficace, chant puissant, paroles en béton (Broken bottles under children's feet, bodys strewn across a dead end street), rien à dire, c'est une grande chanson.

Seconds : The Edge au chant (du moins, me semble-t-il, mais pas pour tout le morceau, on entend clairement Bono aussi) sur ce Seconds mémorable, une de mes chansons préférées de l'album. Là encore, que dire ? Chanson trop courte, elle offre de grands moments, aussi bien les paroles (là aussi engagées, USSR, DDR, London, New-York, Peking, it's the puppets, it's the puppets who pulled the strings) que les harmonies vocales (frissons à chaque écoute), sans parler de cette guitare, de cette basse (Adam Clayton est un bon bassiste, franchement), et The Edge chante franchement bien. Bref, Seconds est une chanson vraiment grandiose, enfin, selon moi. It takes a second to say goodbye, say goodbye, oh oh oh...

New Year's Day : Toujours pareil : que dire ? Deuxième gros tube de l'album (le dernier aussi : il y à sans aucun doute eu d'autres singles, mais seulement deux classiques sur War, Sunday Bloody Sunday et cette chanson), New Year's Day est encore une fois une immense chanson. Clip mémorable montrant U2 dans un sublime décor enneigé, et chanson tout simplement somptueuse, du piano de l'intro à ce final remarquable (et différent entre la version album et la version single, laquelle est plus courte et ne contient pas le dernier couplet ; pour une fois, je préfère la version single et radio, avec ce final en boucle, I will be with you again, plutôt que la version album, nettement plus longue, et qui est, de plus, l'originale). Je ne vois pas quoi dire de mal au sujet de cette chanson vraiment culte et réussie, un classique absolu par excellence. Vraiment sublime.

Like A Song... : Après trois chansons tout simplement quintessentielles (le mot n'est pas trop fort), Like A Song... est une très bonne chanson, mais, aussi, un peu moins grandiose, il faut l'avouer. C'est tout de même une chanson interprétée avec une grande efficacité par Bono, et musicalement, on a droit à de superbes parties de guitare par Le Bord (The Edge, en anglais). Franchement un bon morceau, énergique, rock, agréable au possible, certes moins marquant que Sunday Bloody Sunday ou Seconds, mais pas de quoi crier au ratage, absolument pas (de toute façon, c'est sur la face B que ça commence à déchanter, enfin, selon moi). Non, vraiment, on a, avec Like A Song..., une chanson efficace, sympathique, que demande le peuple à part ça ?

Drowning Man : Grandiose. Le mot est faible. Drowning Man est une chanson lente, hypnotique et tout simplement magnifique, avec une mélodie renversante (ce son de guitare, tout simplement divin, renversant...), et Bono est ici en très grande forme, tout en étant dans la retenue. Ses Hold on ! sont puissants, efficaces, comme un homme en train de se noyer et faisant tout pour s'en sortir, pour tenir... Drowning Man achève à la perfection une face A franchement remarquable. Si la face B avait éyé du même acabit (car ce n'est pas le cas, à deux exceptions près), War aurait pu être le meilleur du groupe (ah non, n'oublions pas The Joshua Tree, qui est, lui, parfait) !

The Refugee : Chanson ultra efficace pour ouvrir la face B, The Refugee (titre qui fait penser à un conflit, une guerre) est une des meilleures chansons de l'album. Encore une fois, entre des harmonies vocales remarquables (The Edge et Bono), des paroles marquantes (je me demande pourquoi il n'y à que 6 chansons, sur les 10, à avoir droit aux paroles du moins, sur l'édition CD, ancienne, que je possède !) et un chant bluffant de la part de Bono, rien à dire, cette chanson rythmée et engagées, militante (l'album mérite vraiment son nom) est une claque de plus, une vraie réussite qui donne espoir pour la face B (malheureusement, espoir vite annihilé, car mis à part cette chanson et Surrender, la face B est ratée). Remarquable !

Two Hearts Beat As One : Une baisse évidente de qualité. Pas mauvaise en tant que telle, Two Hearts Beat As One est une chanson assez moyenne, bien interprétée (même si la voix de Bono m'énerve sur les refrains), mais une des moins bonnes de l'album. Elle n'est pas mauvaise, je l'ai dit et je le redis, mais si vous vous amusez à comparer entre cette chanson redondante et, par exemple, Drowning Man ou Seconds, rien à dire, c'est définitivement inférieur. Je ne l'ai jamais aimée, cette chanson, et je ne vos pas quoi dire d'autre : secondaire, moyen.

Red Light : Intro fantastique pour Red Light (allusion à une prostituée ? En effet, devant les maisons closes se trouvaient des lanternes rouges allumées...). Mais, malheureusement, il n'y à que l'intro (des vocalises féminines, et un riff de guitare remarquable) de fantastique sur cette chanson, sinon, franchement décevante, pour ne pas dire pire. Après un Two Hearts Beat As One assez correct, mais largement en-deça du niveau des précédentes chansons, Red Light creuse encore un peu le fossé : c'est tout simplement moyen, et la moins réussie des 10 chansons de War. Ce n'est pas à chier des briques triangulaires en polystyrène vert pomme, mais c'est quand même franchement décevant et frustrant après tant de grandes chansons. Bref, pas à oublier, mais vraiment secondaire et mineur.

Surrender : 5,35 minutes pour cette chanson mémorable qui, avec The Refugee, est la meilleure de la deuxième face de War. Encore un titre en allusion à la guerre ('surrender' : 'se rendre' dans le sens 'capituler'), après Sunday Bloody Sunday ou The Refugee. Avec son intro mémorable (ce son de guitare !) et son chant partisan et totalement efficace de Bono, avec, aussi, ces magnifiques harmonies vocales (sureeeeeendeeeeer...), Surrender est tout simplement une bombe, une chanson assez méconnue j'en ai peur, mais comptant parmi les plus réussies non seulement de War, mais tout simplement de U2. Bref,c'est génial, et c'est, aussi, mon préféré de l'album.

"40" : Morceau qui, pendant longtemps, servira de chanson de fin de concerts pour U2, "40" est une chanson courte (2,35 minutes) et assez lente, calme, mais un peu ennuyeuse. On se souviendra longtemps du refrain/mantra How long to sing this song ?, mais la chanson, dans l'ensemble (je me suis longtemps demandé le pourquoi de ce titre, mais maintenant, je le sais : c'est une chanson dont les paroles offrent une version modifiée du Psaume 40 de la Bible !), est assez moyenne, enfin, je trouve. Surtout, après un Surrender aussi époustouflant, elle déçoit fortement, même si, dans le fond, elle est à sa place en tant que final d'album. Je ne l'aurais pas vu ailleurs sur le disque qu'en toute fin ! Je n'ai jamais vraiment aimé "40", pour finir, mais ce n'est pas mauvais en tant que tel, juste un peu surestimé et moyen.

 Alors, au final, que dire sur War ? Tout n'y est pas parfait (la face B est, malgré Surrender et The Refugee, nettement moins marquante que la A), et puis, Bono ne chantait pas aussi bien en 1983 qu'à partir de 1987 (il a quasiment réappris à chanter, a changé sa manière de chanter à partir de The Joshua Tree), mais mis à part ça, War est un très bon album. On peut dire ce qu'on veut de U2 (et personnellement, à l'exception de The Joshua Tree, Achtung Baby, War et October, je n'aime pas), mais ce troisième album, gros succès commercial, est quand même un très bon disque de rock des années 80, rempli de très bonnes chansons, dont deux gros, immenses tubes. Bref, War vaut le coup d'oreilles !