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Pour ce 301ème Track-by-track, un disque immense mais hélas très très méconnu, sorti en 1977 dans une indifférence plus ou moins totale (aucun vrai succès, y compris pour les singles, mais super bien accueilli par la critique). C'est le deuxième album d'un groupe de rock tendance power-pop américain constitué essentiellement du guitariste et chanteur Dwight Twilley et du chanteur, bassiste et batteur Phil Seymour (inversés sur la pochette, Twilley est en noir et Seymour en blanc). Le groupe s'appelle le Dwight Twilley Band, et l'album, lui, très court (32 minutes, 9 titres), s'appelle Twilley Don't Mind. Le premier album du groupe (Sincerely, 1976, remarquable) n'avait déjà pas obtenu beaucoup de succès public tout en étant aussi bien accueilli par la presse... Désormais trouvable en CD sur une édition proposant les deux premiers albums à la suite sur un seul disque (Sincerely étant aussi court que Twilley Don't Mind), ce deuxième album est encore meilleur que Sincerely et est même un des plus grands disques de rock des années 70, tout simplement. Et le voici :

Here She Come : Remarquable son de guitare, surgissant du néant, et riff imparable et bluesy pour ce Here She Come mémorable, qui ouvre parfaitement bien Twilley Don't Mind. Chant bluffant, refrain immédiatement retenable, cette chanson fait penser au meilleur de Big Star, en version plus rock encore. Un excellentissime solo de guitare de Twilley pour combler l'auditeur, et une rythmique (Seymour) fantastique. Here She Come, une des meilleures chansons de l'album, met la patate d'entrée de jeu. 4 fantastiques minutes. A noter que cette chanson, apparemment, ouvrait...la face B de l'album vinyle initial, en tout cas, une des éditions (et Twilley Don't Mind en ouverture de face A). Si c'est le cas, je ne sais pas pourquoi les deux chansons ont été interverties sur le CD !

Looking For The Magic : Tom Petty invité à la guitare sur cette deuxième chanson aussi grandiose que la première. On a aussi, à la guitare principale et à la basse, Bill Pitcock IV. Looking For The Magic est une réussite, encore une, au rythme un peu rockabilly par moments (le chant, la rythmique). Et toujours cette magnifique voix (de Twilley), cette guitare cristalline, qui rendent immédiatement acco au son du DTB... Difficile de parler de cette chanson plus courte (3,15 minutes) mais aussi magistrale que Here She Come. J'adore, quoi !

That I Remember : 3,25 minutes pour ce That I Remember encore une fois assez efficace. Rythme plus lent, et franchement, c'est sublime. Le refrain est encore une fois très facile à retenir. That I Remember, avec son chant parfait et sa guitare cristalline, rock et power-pop, est une chanson qui reste facilement en tête, le genre de chanson qui vous hante toute la journée une fois entendue. C'est entêtant, pop et rock, tout simplement grandiose. Immenses harmonies vocales, guitare formidable, une chanson merveilleuse. Rien d'autre à dire.

Rock'n'roll '47 : Même durée que That I Remember pour ce Rock'n'roll '47 plutôt remarquable, pour changer (ah ah ah). Guitare fantastique dans l'intro, pour cette chanson assez énergique, faussement banale, et au son franchement immense (tout l'album sonne comme un live en studio, sans public, plutôt que comme un album enregistré en studio d'une manière plus classique ; alors qu'il fut enregistré de la sorte, vu que Seymour joue de la basse et de la batterie, le groupe n'a pas pu enregistrer en live, d'un bloc, et c'est pourtant l'effet ressenti). Une très bonne chanson bien rock, au final.

Trying To Find My Baby : Fin de la face A avec Trying To Find My Baby, 3,35 minutes bien efficaces là aussi. La recette de Twilley Don't Mind (et, avant ça, de Sincerely), fonctionne encore une fois à merveille ici : refrain immédiatement retenable, son puissant et parfait, pop et rock en même temps, chant parfait, guitare géniale... Trying To Find My Baby est le genre de chanson, comme That I Remember entre autres, qui vous marque toute la journée, une fois écoutée. Ce qui n'est pas un mal, tant la chanson est géniale. Décidément, cet album est aussi scandaleusement court (32 minutes) que scandaleusement grandiose !! Ca en devient limite obscène !

Twilley Don't Mind : 2,50 minutes pour cette chanson qui, apparemment, ouvrait, donc, la face A de l'album en lieu et place de Here She Come. Pourquoi cette inversion, je l'ignore, et c'est vraiment très con. Un riff tout simplement tueur en intro de cette chanson-titre remarquable, Twilley Don't Mind. Ce riff occupe tout le morceau, qui est réjouissant comme c'est pas permis, une chanson très pop et rock, interprétée encore une fois à la perfection, et bénéficiant d'un son 'live' ô combien fantastique. Seul problème, comme pour Chance To Get Away (plus loin), c'est définitivement trop court. L'album aussi, d'ailleurs, mais je l'ai déjà dit.

Sleeping : Avec 6,15 minutes, c'est le morceau le plus long de l'album. Sleeping est aussi le morceau le plus particulier, rythme lent, lancinant, limite psychédélique, avec des arrangements de cordes signés James Newton Howard. Une chanson totalement réussie (une de plus), jamais ennuyeuse malgré son rythme lent, ensommeillé, radicalement différent du reste de l'album. Le chant est grandiose, également assez ensuqué de sommeil, et quant à la guitare, bien, inutile de préciser qu'elle est magnifique, je pense que vous l'aurez compris par vous-mêmes. Définitivement, Sleeping est une des réussites majeures, avec That I Remember, Here She Come et Invasion, de l'album, qui ne contient, de toute façon, que des réussites majeures, que suis-je con de n'en citer que quatre ; il faudrait, encore une fois, toutes les citer !

Chance To Get Away : Et comme c'est souvent le cas, après la chanson la plus longue, place à la plus courte : 2,35 minutes seulement pour Chance To Get Away. Guitare claironnante, harmonies vocales, pour cette chanson mémorable et d'apparence assez folk. Une pure petite merveille à la Crosby, Stills, Nash & Young, en version power-pop. Comme la chanson-titre, c'est trop court (encore plus ici), mais franchement grandiose, le genre de chanson qui rend accro, mon Dieu, mais comment s'en passer une fois qu'on l'a écoutée ? Merveilleux.

Invasion : Enfin, le final, démentiel, avec Invasion. 3,30 minutes remarquables. Ce riff ! Invasion détonne dès le départ, ça dépote, les gars, un rock bien saignant, interprété à la perfection, avec encore une fois un refrain magistral et très facile à retenir. Harmonies vocales tout simplement exceptionnelles, rythme puissant, paroles certes basiques, mais on s'en fout. Invasion est une des meilleures chansons de l'album avec...toutes les autres. Mais c'est une de mes préférées, aussi et surtout. Grandiose. Magnifique manière de finir l'album.

 Alors, que dire, au final ? 9 grandes chansons, qu'elles soient énergiques (Twilley Don't Mind) ou reposantes (Sleeping). Un disque sensationnel que cet album, vraiment difficile de se dire que ce fut un bide à sa sortie ! Musicalement, c'est très rock, très jouissif, entre la guitare et le chant (fantastiques tous deux) de Twilley et le chant du regretté (il est mort en 1993) Phil Seymour. Production très bonne, son parfait et typique du rock américain des années 70 (on pense à Tom Petty & The Heartbreakers ; Petty joue d'ailleurs de la guitare sur un titre, comme je l'ai dit plus haut), Twilley Don't Mind est un monument à écouter absolument !