Ca faisait un bail que je n'avais pas fait, sur le site/blog, un article concernant autre chose que les Track-by-track (qui reprendront leur place dès l'article suivant, ceci dit). J'ai décidé aujour'hui de vous proposer un album franchement grandiose, abordé de plus, dernièrement, dans la Discothèque Idéale de Rock'n'Folk. N'empêche que je connaissais déjà cet album depuis des lustres et que je n'avais jusque là pas songé à l'aborder (ça faisait même des années que je ne l'avais pas vraiment réécouté). Ce disque, sorti en 1980, c'est le premier album (éponyme) des Pretenders, fameux groupe de rock américain des années 80/90, mené par la chanteuse et guitariste Chryssie Hynde (inutile de dire où elle se trouve sur la pochette, je crois que ça se voit ; les trois autres, de gauche à droite, sont Pete Farndon - basse, choeurs -, Martin Chambers - batterie, choeurs -, et James Honeyman-Scott - guitare, claviers, choeurs). Petite anecdote tragique pour commencer : Honeyman-Scott et Farndon sont respectivement morts en 1982 et 1983, double coup dur pour le groupe...
Pretenders est une tuerie de premier album. Un tour de force aussi bien pop (Brass In Pocket est un des premiers tubes du groupe, qui, par la suite, sortira des pépites telles que I'll Stand By You ou Don't Get Me Wrong, cette dernière, utilisée récemment pour une pub pour Yves Rocher) que totalement rock (Up The Neck, Mystery Achievement), et même, parfois, punk (d'où le tag en bas de l'article). Une chanson telle que Precious, autre tube du groupe présent sur tous les best-ofs, une chanson mémorable, est du pur punk-rock. L'album sait se faire musclé, vibrant, mais, aussi, plus subtil : Stop Your Sobbing est une sublime chanson écrite par le leader des Kinks, Ray Davies, qui, par la suite, sera le mari de Chryssie Hynde. Et quand Chryssie, un des sex-symbols rock des années 80 avec Deborah Harry de Blondie, chantonne, en fin de refrains, ses Sweetheart sur le monumental Up The Neck (assurément ma préférée de l'album), je fond, je n'ai envie que d'une seule chose, être son sweetheart à elle, et tant pis si, parfois sur le disque, elle sonne plus comme une hyène affamée, cynique et perverse (The Phone Call, Precious sur lequel elle marmonne un joli fuck off ! bien audible) que comme une adorable gonzesse !
Pretenders n'offre quasiment que des merveilles (pas fanatique de Tattooed Love Boys, chanson vaguement rétro à la Denis ou X-Offender de Blondie), et notamment un Space Invader instrumental grandiose signé Honeyman-Scott et Farndon, au riff assez proche de celui du Day Tripper des Beatles... ou bien ces deux longs titres (6 minutes chacun), Private Life et Lovers Of Today, qui sont franchement bluffants... Ou bien ce Kid qui passera son enfance à la radio, qui squattera les ondes américaines au même titre que Precious ou Brass In Pocket (au sujet de cette dernière chanson : cette intro !!! Putain !!!)... Ce Mystery Achievement final, 5,25 minutes renversantes, une des meilleures conclusions d'album que je connaisse... The Wait, aussi, et, encore une fois, Up The Neck, chanson absolument GRANDIOSE, une pure bombe mélodique, riff très rock et efficace, tempo plus langoureux et pop, chant parfait... Une chanson mémorable, une des meilleures de ce disque qui, de toute façon, en 47 généreuses minutes, offre bien d'autres moments de gloire. Le meilleur album du groupe, on pardonnera cette pochette assez kitsch, en revanche (le groupe sur fond blanc, ça fait criard). Album indispensable !
FACE A
Precious
The Phone Call
Up The Neck
Tattooed Love Boys
Space Invader
The Wait
Stop Your Sobbing
FACE B
Kid
Private Life
Brass In Pocket
Lovers Of Today
Mystery Achievement