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Pour ce 206ème Track-by-track, un disque à part : ce n'est pas du rock, ni de la pop, ni de la folk, ni de la chanson, mais de la musique classique. Et plus particulièrement mon disque de musique classique préféré au monde, devant les symphonies 7 et 9 de Beethoven : j'ai nommé Les Quatre Saisons, quatre concertos pour cordes signés du grand maestro italien Antonio Vivaldi.

Le Printemps : Ce premier concerto atteint approximativement 10,30 minutes.

Allegro : La Nature renaît ! C'est typiquement ce que l'on ressent à l'écoute de ce premier mouvement du premier des quatre concertos, celui du Printemps (La Primavera). Long de 3,35 minutes, de premier mouvement est un des plus emblématiques des Quatre Saisons, et indéniablement un des morceaux de musique classique les plus connus au monde avec le troisième mouvement de L'Eté et le deuxième de L'Hiver. La Nature est en fête, les bourgeons éclatent, on danse dans les champs, l'ambiance ici est très légère. C'est tout simplement sublime et très évocateur !

Largo e Pianissimo Sempre : Court deuxième mouvement (2,50 minutes) qui symbolise un autre aspect du printemps, moins joyeux celui-là : les pluies. Au printemps, les fleurs repoussent, les arbres refleurissent, c'est vraiment la renaissance de la vie végétale, on sème dans les champs...Mais il faut bien qu'il pleuve, aussi. Ambiance tristounette, languissante, pour ce deuxième mouvement très réussi et franchement mélancolique. Une incontestable réussite !

Allegro : Plus mouvementé, ce troisième et dernier mouvement, 4 minutes, symbolise vraiment le printemps, on danse, on fait de grands banquets pour célébrer le retour de la vie... Je me souviens d'une scène du film Amarcord de Fellini, dans lequel, dans le début du film, on célébrait le printemps en brûlant en effigie la 'sorcière de l'hiver'. La musique de Vivaldi n'apparaît pas dans le film, mais l'ambiance, ici, festive et gaie, pourrait faire penser à ce genre de célébration, de manifestation symbolique. Une bien belle réussite, qui fait ce premier concerto un modèle du genre.

L'Eté : Ce deuxième concerto atteint approximativement 11 minutes.

Allegro : Etonnant, de commencer le deuxième concerto, celui de L'Eté (Estate), par une partie aussi lente, limite mélancolique. En fait, cette mélodie très lente, languissante, représente probablement la chaleur estivale, laquelle, c'est bien connu, fatigue plus rapidement qu'autre chose, rend tout mollasson. Inutile de se presser, de s'activer sous la chaleur, à moins de vouloir se sentir mal. Ce passage inaugural, long de 6 minutes, possède quand même des moments un peu plus enlevés, notamment dans son centre. Un très grand morceau !

Adagio : Toujours auss languissant, avec quelques passages un peu tendus, ce deuxième mouvement est écrasant de chaleur (le temps semble défiler au ralenti, sous cette canicule). Les passages un peu tendus symbolisent évidemment un orage qui n'est pas encore là, mais pourrait bien survenir tôt ou tard. Il faut bien que ça pète, la chaleur est trop forte, trop écrasante... Seulement 2,10 minutes pour ce deuxième mouvent très très joli, mais qui est probablement le moins exceptionnel des trois de L'Eté. Ca n'empêche pas ce deuxième concerto d'être aussi beau, et même meilleur, que le premier.

Presto : C'est bien connu, en été, il fait beau, chaud (même si, actuellement, il ne fait pas un temps vraiment agréable, en cette fin de juillet ; là où je suis, j'ai plus de pluie et de vent que de soleil et de chaleur...), et à force, la chaleur emmagasinée, la lourdeur, entraîne bien souvent un orage salvateur, remettant les pendules à zéro, crevant l'abcès de la chaleur étouffante. Cette troisième et dernière partie du concerto estival représente bien cet état de fait : allant à vive allure, il offre un équivalent musical d'un orage assez violent et mouvementé. Dire de ce passage qu'il est un des meilleurs et des plus connus de l'ensemble de ces Quatre Saisons serait être encore loin de la vérité. En réalité, ce passage de 3 minutes est tout simplement mythique. Et immense. On sent vraiment l'orage passer ! 

L'Automne : Ce troisième concerto atteint approximativement 10,40 minutes.

Allegro : Ce premier mouvement long de 5 minutes est très enlevé, et est même souvent sous-titré 'le bal'. Il ouvre L'Automne (Autunno) avec une note gaie et quelque peu hors-saison : on célèbre la fin de l'été en dansant, attendant l'heureux moment de la vendange (les Quatre Saisons se passent à la campagne). En fait, le vin est même probablement tiré, et on le boit dans une fête, un bal joyeux, très bien représenté par ce premier mouvement très léger et enlevé. Une réussite absolue.

Adagio : Très lent, ce deuxième mouvement, long de 2,25 minutes, permet un repos mérité, une sieste, après cette fête guillerette. Ce passage très court, un des plus courts de l'ensemble de l'oeuvre, n'est pas le plus réussi, ni du concerto automnal, ni de l'ensemble des concertos, mais c'est quand même très beau. Quasiment silencieux par moments (on sent bien le repos, le sommeil, dans ce passage), ça donne envie de se reposer, de dormir... Pas mal du tout !

Allegro : Le final de L'Automne avec ce mouvement qui, en 3,20 minutes, symbolise la chasse (le morceau est souvent sous-titré 'la chasse', d'ailleurs). Enlevé, assez solennel, ce mouvement terminal de cette troisième saison 'montre' un chasseur se préparant, partant dans les bois avec ses chiens, son fusil, sa besace, des en-cas, un cor de chasse, seul ou avec des amis chasseurs. Que le gibier se prépare à fuir en courant ! Un passage sublime, très mouvementé, avant un dernier concerto on ne peut plus froid, et pour cause...

L'Hiver : Ce quatrième concerto atteint approximativement 9,30 minutes.

Allegro Non Molto : Remarquable entrée en la matière pour L'Hiver (Inverno), quatrième et dernier des concertos des Quatre Saisons. Hélas le plus court des quatre, avec même pas 10 minutes en tout, mais c'est un des plus beaux et évocateurs. Ce premier mouvement est le plus mouvementé, enlevé des trois. Il symbolise la violence et la froideur du vent de l'hiver, des gens qui courent pour ne pas se frigorifier, de la Nature qui, blanche, nue, claque des dents... Trois longs mois commencent... et 3,30 minutes sublimissimes.

Largo : 2,20 minutes très mélancoliques symbolisant le froid, la neige, le vent, les gens calfeutrés chez eux pour éviter de se frigorifier. Ce deuxième mouvement très court (trop court, même) nous explique, sans besoin d'aucun texte, à quel point il est bien d'être chez soi, près du feu qui crépite dans l'âtre, plutôt que de ruiner sa santé à parcourir les bois et les routes enneigées et venteuses... On trouvera rarement musique plus évocatrice des frimas de l'hiver. On en a limite des frissons de froid en l'écoutant !

Allegro : Enfin, la conclusion de ce dernier concerto, en 3,30 minutes, symbolise évidemment la fin de l'hiver. Ainsi, tout aussi évidemment, que le début du printemps, du renouveau. La musique est plus mouvementée, tout en étant quand même un peu languissante par moments, le réveil de la Nature n'est pas encore effectif, c'est lent, difficile, après trois mois d'éprouvantes froideurs... Mais on sent bien que la Nature va reprendre ses droits, bourgeons, fleurs, feuilles, etc... Encore une fois, magnifiquement bien représenté par la musique ! Inoubliable, donc, comme l'ensemble des Quatre Saisons.

Difficile pour moi de parler de ces 40 minutes et des poussières de musique classique. C'est la première fois que j'aborde un disque de musique classique en Track-by-track, et ça sera aussi la dernière fois, mais j'avais vraiment envie de vous proposer des Quatre Saisons juste admirables. Définitivement, ces quatre concertos assez courts (entre 11 et 9 minuts chacun) sont tous fantastiques, et je pourrais les écouter inlassablement. C'est d'ailleurs le cas : depuis un âge assez jeune, où je les ai découverts à l'école primaire en cours d'initiation à la musique (l'institutrice avait fait écouter le disque à ma classe), je suis tombé fou amoureux de ces concertos magnifiques symbolisant bien les différents aspects des quatre saisons de l'année. Je ne saurais dire quel est mon préféré des quatre, personnellement...L'Eté, pour ce passage 'orageux' ? L'Hiver, sublimement mélancolique ? Tous, en fait, son mes préférés pour différentes raisons.