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Pour ce nouveau Track-by-track, un disque que j'adore, et ce, depuis un sacré bon bout de temps (j'avais 11 ans quand je l'ai découvert, avec donc du retard car je suis né en 1982, mais j'avais seulement 5 ans quand l'album est sorti et je ne me souviens que succintement d'avoir vu les clips des chansons de l'album à la TV à l'époque...). Ce disque, c'est Bad, de Michael Jackson, et un simple calcul mental avec les données placées plus haut vous permettra de trouver en quelle année il est sorti (...1987, bande de nullards). Soit la même année que le grandiose Sign 'O' The Times de Prince (les deux essayaient de se faire la concurrence, on s'en doute : en 1982, année de sortie de Thriller, Prince sortira son magnifique et double 1999). Lequel est le meilleur, entre le Prince et Bad ? Probablement le Prince. En fait, oui, indéniablement, même ! Mais Bad, que tout le monde attendait après le succès monstrueux de Thriller (et de We Are The World et USA For Africa en 1984/85), est un très très bon disque de pop. Pas aussi sensationnel que Thriller ou Off The Wall, certes, mais quand même énorme (et une des plus grosses ventes d'albums de l'histoire). Allez, assez parlé, le voici, ce disque :

Bad : Allez, est-ce vraiment nécessaire de parler de cette chanson ? Commençant par une des phrases les plus chaudes et osées de l'histoire de la pop music (Your butt is mine : 'ton cul m'appartient', mais que va-t-il bien pouvoir en faire, on se le demande, hein, bande de vicelards ?), Bad, immortalisée par le fameux et remarquable clip de Martin Scorsese, est la chanson la plus emblématique de l'album. Logique, en même temps, l'album lui doit son nom, et le look de Michael Jackson, tout blanc désormais et vêtu de cuir comme le plus infâme bad boy de la Terre entière, y est pour beaucoup aussi. La chanson est efficace comme un coup de boule, même si on l'a quand même trop souvent entendue désormais. Elle n'a jamais été ma préférée de l'album (c'est Dirty Diana, ou Smooth Criminal), mais elle assure vraiment !

The Way You Make Me Feel : Première chanson pop et douce, pas une ballade comme le seront deux, voire trois chansons sur l'album, mais quand même radicalement différente des chansons qui la sandwichent sur l'album, il faut bien l'avouer. The Way You Make Me Feel est une chanson assez sympathique, pas la meilleure de l'album, mais franchement il serait dommage de s'en priver. Après, c'est vrai que la production 'mid-80's' n'a pas forcément très bien vieilli (le son de la batterie, l'intro). M'enfin, comme dirait Gaston, on ne va pas chipoter pour si peu : The Way You Make Me Feel est une très bonne chanson, voilà tout ; pas un sommet, mais pas la moins réussie de Bad.

Speed Demon : Chanson qui n'avait pas du me marquer, personnellement, quand j'écoutais Bad dans ma jeunesse, car, au moment de me racheter le disque en CD, j'avais complètement oublié qu'elle existait ! En regardant la liste des titres, la mention Speed Demon n'interloquait, mais qu'est-ce donc que cette chanson, dis-donc ? Dès l'intro, ça m'est un peu revenu (et surtout dès le refrain), mais j'avais plus ou moins forgotté l'existence de ce titre très rock, teigneux, qui semble être une ode à la moto. J'aimais ce titre autrefois (je l'aime toujours aujourd'hui, mais moins), qui n'est clairement pas un des meilleurs de l'album (le meilleur de Bad vient par la suite), mais est très efficace dans son genre. Bref, pas mal du tout !

Liberian Girl : Une ballade, la première vraie ballade de Bad, et une des plus belles chansons de l'album. Une chanson en hommage à la beauté africaine, aux femmes du Libéria, et à une femme en particulier. L'intro de la chanson, en swahili, est chantée par Letta M'Bulu, une chanteuse sud-africaine, et le clip est un vrai catalogue des ami(e)s de Jackson, qui y apparaissent : Paula Abdul, Rosanna Arquette, Richard Dreyfus, Corey Feldman, Brigitte Nielsen, Olivia Newton-John, Danny Glover, Dan Aykroyd, Quincy Jones, Steven Spielberg, John Travolta Lou Ferrigno, Whoopi Goldberg, Amy Irving ou bien encore Boy George, liste non exhaustive. Une chanson très très belle, douce, que certains trouveront sans doute un peu mièvre (c'est vrai que placée après Speed Demon...), mais elle est moins mièvre que Man In The Mirror ou I Just Can't Stop Loving You, situées plus loin. Bref, j'adore Liberian Girl.

Just Good Friends : Duo remarquable, enfin je trouve, entre Bambi et Stevie Wonder, Just Good Friends est une de mes préférées de l'album, même si, je le sais, elle ne fait pas partie des sommets de Bad non plus (il y à des chansons, comme ça, qui restent en mémoire, dans le coeur aussi pour X raisons ; là, c'était pour le refrain, et le fait que ça soit un duo entre deux artistes que j'aime beaucoup - surtout Wonder). Bref, une réussite pop franchement réjouissante, qui achevait la face A de ma vieille cassette audio, que je n'ai plus d'ailleurs. Vraiment un coup de coeur perso !

Another Part Of Me : Alors là, je ne sais pas, mais cette chanson, qui ouvrait la face B de ma cassette audio (en vinyle aussi, probablement) est celle que j'aime le moins sur Bad. Pourtant, j'avais (et j'ai toujours, en fait) le 45-tours, comme pour Smooth Criminal et la chanson-titre ! Chanson qui sera utilisée dans le mini-film Captain Eo qui avait été tourné en 3D pour les Parcs Disneyland (je l'ai vu, en 1992, année d'ouverture de Disneyland Paris qui s'appelait alors encore Euro Disney, ce film avec Jackson dans le rôle-titre était plutôt sympathique, mais je gage qu'il a du mal vieillir ; l'attraction n'existe plus depuis belle lurette, elle était dans Discoveryland et l'attraction "Buzz L'Eclair" est à son emplacement). Another Part Of Me a assez mal vieilli, je trouve, sauf pour le chant de Bambi, toujours excellent. Mais la musique est assez bof, je trouve, même si, autrefois, j'aimais bien (j'étais jeune).

Man In The Mirror : Deuxième ballade de l'album, Man In The Mirror est un peu soupe, un peu mièvre, mais quand même très belle (musicalement, c'est assez sublime, et le chant de Bambi assure). La chanson, qui sortira en single (le quatrième des neuf singles de l'album), obtiendra moins de succès que les autres, mais se classera quand même assez bien. Enfin, c'est vrai que cette chanson, très belle, est quand même un peu gentillette, pas autant que la suivante (qui en est limite insauvable de part sa mièvrerie), mais tout de même plus que Liberian Girl ou The Way You Make Me Feel. Bref, c'est sympa, mais pas grandiose.

I Just Can't Stop Loving You : Encore une ballade, et celle-ci est redoutable dans le genre (une version en espagnol se trouve sur le CD remastérisé en bonus-track, Todo Mi Amor Eres Tu, et il en existe aussi une version en français, Je Ne Veux Pas La Fin De Nous, les deux versions sont assez insoutenables). Là, pour le coup, c'est gentillet, soupasse, mièvre, insipide, un slow pour ménagères de moins de 50 aspirateurs, franchement plat, dégoulinant de sirop, sucré... Oui, en même temps, c'est vrai que c'est musicalement assez joli, et Jackson chante bien, mais l'album s'appelle Bad, une bonne partie des chansons sont assez vives, cette chanson-là est donc un peu en intruse...Moyen, quoi.

Dirty Diana : Pas un hommage à Diana Ross (même si "Dirty Diana" sera utilisé comme surnom de Diana dans la presse), contrairement à ce que je pensais autrefois, et jusqu'à pas très longtemps. Dirty Diana est ma préférée de l'album, en concurrence cependant avec la suivante (mais aux points, je pense que c'est Dirty Diana qui gagnerait). Une chanson de pur hard-rock en fait, bien nerveuse, guitares en fusion, chant braillé de Jackson, refrain dévastateur et couplets plus tendus et sobres. Une chanson juste puissante, qui sortira en single comme 8 autres chansons (seules Just Good Friends et Speed Demon ne sortiront pas en single), et est au-delà des mots.

Smooth Criminal : Immense chanson présente dans un film aujourd'hui oublié (et à forte raison), Moonwalker (qui donnera lieu aussi à un jeu vidéo que j'avais, amusant mais dans mon souvenir quand même assez mal foutu), et qui est plus connue que le film (la pochette du 45-tours misait à fond sur le film, il y avait son affiche, plutôt belle, dessus). Le mantra du refrain (Annie are you OK, Annie are you OK, are you OK Annie ?) est répétitif et limité, la chanson parle apparemment d'une jeune femme, Annie se faisant agresser, chez elle, par un criminel assez vaporeux (le titre), c'est à dire, insaisissable, agile. Le clip est immense (issu du film, un des rares bons moments du film), et on y voit Bambi, en une immortelle tenue blanche, se pencher à 45 degrés, posture hallucinante d'agilité. C'est une des meilleures chansons de Jackson, une de mes préférées, elle est juste immense et culte. La chanson achevait la cassette audio, mais en CD, il y à une autre chanson après, qui est...

Leave Me Alone : Cette chanson, je ne l'ai découverte que très tardivement. La raison en est simple : autrefois, j'avais Bad en version cassette audio, et Leave Me Alone ne s'y trouvait pas, c'était une chanson placée uniquement sur le CD (sans doute aussi sur le vinyle, mais là, je n'en suis pas sûr). L'album se finissait donc sur Smooth Criminal, et Just Good Friends en fin de face A. Je n'ai acheté le CD que bien plus tard, vers 2007 ou 2008 (hé oui !!!)... Une chanson bien efficace et rock, pas ma préférée (le simple fait qu'elle ne se trouvait pas sur ma K7 fait déjà qu'elle m'est moins chère, dans mon coeur, que les autres, car je ne la connait que depuis peu), mais franchement pas la moins bonne (définitivement, Another Part Of Me, je n'aime pas). Oui, c'est franchement pas mal !

 Au final, Bad est un disque pas forcément mauvais (dans le sens du titre de l'album, à savoir, en fait, 'méchant', 'vicieux', 'bad boy'), et franchement excellent. Oui, il y à des chansons un peu énergiques, rock (Bad, Leave Me Alone, Dirty Diana), mais aussi pas mal de chansons plus calmes, pop, douces, des ballades. Album à la fois violent et doux, donc. Un disque pas aussi grandiose que Thriller, mais plus réussi que Dangerous, lequel n'en demeure pas moins (je l'ai abordé ici, d'ailleurs, dans cette catégorie, comme Thriller qui en fut même le N°1) très très réussi dans son genre. C'est un excellent disque de pop/funk/rock, bien dans la norme de son époque, rempli de tubes. Un amateur de Michael Jackson se doit de l'avoir, à tout prix.