Pour ce nouveau Track-by-track, un disque remarquable faisant partie des tous meilleurs des Simple Minds. Il est sorti en 1989, offrire un tube immense en la personne de Mandela Day, et est, en totalité, un disque assez engagé. L'album, assez long (11 titres pour une heure de musique, mais ce n'est jamais ennuyeux, sauf sur une seule chanson), s'appelle Street Fighting Years. C'est un authentique sommet de pop/rock, bénéficiant de la participation amicale, sur un titre, de Lou Reed, et de celle de Manu Katché à la batterie. Le groupe, ici, est réduit à son noyau central : Jim Kerr (chant), Charlie Burchill (guitare), Michael McNeil (claviers) et Mel Gaynor (batterie), même si ce dernier n'est pas le seul batteur ici. A la basse, John Giblin et Stephen Lipson, et au violon, Lisa Germano. Produit par Trevor Horn et tephen Lipson, l'album offre un tube, mais un ribambelle de grandes chansons moins connues mais tout aussi belles. Ce disque, le voici :
Street Fighting Years : C'est par le son d'une contrebasse que démarre la chanson-titre, chanson qui, en un peu plus de 6 minutes, offre une ambiance tout simplement à tomber par terre. Street Fighting Years est clairement un des sommets absolus de l'albul qui lui doit son nom. De son intro calme à son final dantesque (Jim Kerr qui s'emballe, ainsi que la musique, puis, un break, et le final, court et instrumental, à base de piano, petite mélodie on ne peut plus magnifique et douce), en passant par les refrains instrumentaux et symphoniques. Le morceau, épique, fait partie des meilleurs du groupe, c'est, avec le suivant, un de mes morceaux de chevet. Bref, j'adore.
Soul Crying Out : Ce morceau, encore une fois assez long (6 minutes et des poussières), est tellement beau et mélancolique, triste même, qu'il me donne parfois limite envie de chialer. Soul Crying Out est le plus beau morceau de l'album, oui, devant Belfast Child, Mandela Day ou This Is Your Land, ou la chanson-titre (tous immenses), et c'est une montée en puissance lente mais prodigieuse qui se doit d'être écoutée. Désolé si j'en parler mal, désolé aussi si j'en parle peu, mais franchement, que dire ? C'est juste puissant.
Wall Of Love : Attention, ça s'emballe un petit peu, sans pour autant que Wall Of Love soit rock (il faudra attendre encore quelques chansons avant que la musique ne devienne vraiment plus rythmée). Ici, de très très belles envolées de guitare de Burchill, et un chant plus nerveux que sur les deux précédents titres. Wall Of Love n'est pas aussi quintessentiel que les deux précédents titres, mais il est quand même vraiment excellent, et, bon Dieu, qu'est-ce que j'adore ce son de guitare !!
This Is Your Land : En 6,20 minutes, This Is Your Land, avec son caméo vocal de Lou Reed (qui déclame un petit texte au centre du morceau, mais ne chante pas avec Jim Kerr - les Minds avaient repris, et plutôt bien, Street Hassle en 1984, Lou se devait donc de participer à un de leurs albums, ah ah ah), est une des meilleures chansons de l'album. Tout simplement. Le titre dit tout, 'Voici votre pays', titre de chanson qui n'est pas sans rappeler le This Land Is Your Land de Woody Guthrie, classique de la protest-song maintes fois repris (par le Boss, notamment). Une chanson douce, magnifique (mélodie somptueuse, chant posé et sobre).
Take A Step Back : Attention, première chanson vraiment énergique, rythmée, en un mot, rock, pour l'album ! en cinquième position, il fallait le faire ! Take A Step Back est une des plus courte de l'album, 4,20 minutes, et c'est aussi un des plus simplistes. C'est de la pop/rock pure et dure, guitare remarquable de Burchill et Kerr en forme, qui déploie son chant comme un étendard, avec vigueur et passion. Après, oui c'est moins immédiatement magique que les précédentes chansons, mais ça fait du bien par où ça passe ! J'adore cette 'petite' chanson rock, j'aurais aimé qu'elle soit plus longue.
Kick It In : Je ne suis en revanche pas fan de Kick It In, qui est selon moi trop longue, elle (6,10 minutes). J'aurais tant aimé que la durée de cette chanson et de la précédente soient inversées ! Ici, ce n'est pas à proprement parler mauvais (aucune chanson de Street Fighting Years n'est mauvaise), mais c'est clairement la moins bonne de l'album. On s"ennuie légèrement au bout d'un moment, le chant de Kerr est un peu monotone, la mélodie est peu marquante, ça fait un peu répétitif et, même, chiant.
Let It All Come Down : Retour à de la douceur, à de la mélancolie, avec les 5 minutes de Let It All Come Down, pas ma préférée de l'album, mais certainement largement meilleure que Kick It In, et quand même une sublime chanson pop. Le genre de chanson relaxante, bien qu'un peu tristounette, chantée à la perfection, et dotée d'une mélodie vraiment superbe. Bref, encore une réussite pour l'album.
Mandela Day : Le tube de l'album, chanson composée pour rendre hommage à Nelson Mandela (qui sera libéré en 1990). La chanson fut interprétée pour la première fois en 1988, au cours d'un immense concert donné à Wembley Stadium, à Londres, pour célébrer les 70 ans de Mandela. La chanson sortira en single, en face B de Belfast Child. Mais elle est aujourd'hui plus connue que Belfast Child, et est une des rares chansons des Minds à passer encore sur les ondes FM, et très fréquemment. A l'écoute des paroles, on pourrait croire que la chanson a été composée après la libération de Mandela, mais non, cette libération aura lieu deux ans plus tard. Bref, une chanson engagée et pleine d'espoir, espoir qui ne fut pas déçu comme chacun le sait. 5,45 minutes de bonheur.
Belfast Child : Sorti en single (on a vu quelle chanson était en face B), et gros succès commercial, Belfast Child est une chanson abordant, on s'en doute, le problème de l'Irlande du Nord (ou Ulster), de l'IRA, des attentats, etc... Flûte irlandaise absolument magnifique, chant concerné de Kerr (le groupe est cependant d'origine écossaise, mais il parvient à faire de cette chanson un hymne irlandais, chose que U2, sauf avec Sunday Bloody Sunday, n'a pas vraiment réussi à faire - U2 et les Minds furent rivaux jusqu'à The Joshua Tree de U2 en 1987, qui a clairement mis les Irlandais au-dessus des Minds). Assez longue (6,40 minutes), la chanson est juste inoubliable, renversante. La mélodie se base sur un air traditionnel irlandais, She Moved Through The Fair.
Biko : En 7 minutes, Biko est, on s'en doute, une reprise de la fameuse chanson de Peter Gabriel, datant de 1980 et de son troisième album (Melt/Peter Gabriel III). Je ne vais pas vous faire l'affront de rappeler de quoi parle la chanson (oh, et puis, si, j'ose : elle parle de Steve Biko, un leader Noir sud-africain anti-Appartheid qui fut assassiné parce qu'il gênait trop le pouvoir en place ; voir le magnifique film Cry Freedom de Richard Attenborough pour plus de détails). Cette reprise est assez fidèle à l'original, en plus new-wave. Bon, c'est vrai, l'original, rien que pour la voix de Gabriel (totalement opposée à celle de Jim Kerr, qui est excellente aussi, mais dans un tout autre registre), est supérieur, mais cette reprise de Biko, qui a totalement sa place ici rapport à son statut de chanson engagée, n'en demeure pas moins remarquable.
When Spirits Rise : Morceau totalement idéal pour achever l'album, d'abord parce qu'il est court (2 minutes...largement plus court que le reste des chansons !) et, donc, est parfait en guise de conclusion, et, ensuite, parce que c'est un instrumental basé sur un air traditionnel que le groupe a déjà utilisé pour Belfast Child. On a, ici, des cornemuses (à la place de la flûte irlandaise), ambiance celtique, écossaise, admirable. C'est court, mais c'est magnifique.
Au final, donc, que dire au sujet de cet album ? C'est un vrai sommet, le genre de disque inoubliable, qui distille une atmosphère certes très mélancolique (pas mal de morceaux sont assez lents, tristes), et est assez long (les morceaux aussi), mais il est, aussi, selon moi, parfait. Si vous voulez de la musique pour vous reposer, pour voyager en bagnole, c'est le genre de disque qu'il vous faut (ce n'est en rien péjoratif). Street Fighting Years contient un nombre ahurissant de grands moments, tel cette reprise du Biko de Gabriel, ou Soul Crying Out, ou la dernière partie du morceau-titre, pour ne citer que ces passages. Dans l'ensemble, il est admirable, un des sommets du groupe avec Empires And Dance (1980, très arty-rock) et New Gold Dream ('81/'82/'83/'84) de 1982, pur new-wave. Grand disque.
Biko (dont j'adore l'originale) est sublime, tout comme le film que tu cites et que j'avait vu au cinoche . . .
Kick it in en revanche moi j'aime bien . . .
Ciaooooooooooooooooooooooooooooooooooo