Sorti en 1995, Paris Zénith est le quatrième live de Hubert-Félix Thiéfaine. D'une durée de 2 heures, le disque est double, et offre l'intégralité du concert au Zénith illustrant la tournée de l'album très blues-rock de 1993 Fragments D'Hébétude. D'ailleurs, le dernier album (à l'époque) de HFT est très représenté ici, avec pas moins de neuf titres ! Mais le concert offre également de grands classiques de Thiéfaine, et même une reprise de son idole, Léo Ferré, avec La Solitude. Bon, ce Paris Zénith est loin d'être le meilleur live de Thiéfaine, d'ailleurs, si l'on devait établir un classement, il serait 6ème sur 7, devant le calamiteux Routes 88. Mais ça ne l'empêche pas d'être un très bon live, avec ses qualités et ses défauts.
Parlons tout de suite des défauts, comme ça, on en sera débarrassé. Et pour moi, le gros défaut de ce concert est de présenter trop de titres du dernier album, et de réduire les plus gros classiques en medleys. En effet, ce que l'on attend d'un concert, surtout d'un artiste qui tourne depuis un bout de temps, est de chanter un maximum de tubes, plus 3/4 chansons de son dernier disque. Or là, 9 titres du dernier album, et une dizaine d'anciens titres concentrés en deux medleys insignifiants: c'est dommage, franchement. Maintenant, les qualités, hé bien, c'est des versions d'enfer de Pulque Mescal Y Tequila, La Dèche Le Twist Et Le Reste (quand même la GROSSE suprise de la setlist !), et de Alligators 427. On n'oubliera pas de citer la reprise de Léo Ferré, La Solitude, absolument immense. La version reggae de Les Dingues Et Les Paumés, en revanche, est moyenne, et Série De 7 Rêves En Crash Position, bien que très bonne, est sans doute trop longue. Mais dans l'ensemble, on a pas à s'en faire: plus de bon que de mauvais !D'ailleurs, pas de mauvais du tout: juste quelques déceptions, la setlist y est pour quelque chose.
Voilà pour ce Paris Zénith: une déception niveau tracklist, mais une réussite niveau musical. Alors, ça n'égale pas En Concert Vol.2 ou Au Bataclan, mais il ne faut pas chercher à comparer. Les lives de HFT sont tous très différents, explorant chacun une facette différente de l'artiste. Celui-ci explore indéniablement son côté rock. Enregistré avec des musiciens d'enfer, il n'est pas conseillé pour découvrir HFT, mais un aficionado appréciera !
Chronique complémentaire de ClashDoherty :
D'abord, merci à Koamae de m'avoir fait découvrir ce live (et le live de Bercy que j'ai chroniqué hier). Il faut bien avouer que ce n'est pas la pochette (qui représente un des enfants de HFT, je crois, non ?) qui m'aurais donné envie d'acheter, et ce, même si je l'ai vu à même pas 5 € sur le net (et c'est un double album !), somme on ne peut plus raisonnable on en conviendra, ce live. Paris-Zénith, il s'appelle, et il offre donc, en deux disques (et 20 titres, pour deux heures de musique), l'intégralité d'un concert d'Hubert-Félix Thiéfaine au Zénith de Paris, en 1993 (ou 1994). En tout cas, ce live, lui, est sorti en 1995, et a été enregistré pendant la tournée de l'album de 1993 Fragments D'Hébétude. Un album terriblement yankee (enregistré là-bas, produit par Chris Spedding) et bluesy, sorte de suite (en nettement plus convaincant) de son Chroniques Bluesymentales de 1990. Chroniques Bluesymentales n'a droit qu'à un seul titre (Pogo Sur La Deadline, en toute fin du dernier CD), alors que Fragments D'Hébétude se voit récolter la part du Tyrannosaure : 9 titres sur ce live (et l'album studio en contient 14, des titres) !
Certains diront que 9 titres du dernier album, tout en étant une formidable promotion pour l'album (ce n'est pas comme si il chantait trois titres et puis basta), c'est quand même trop. Autant, dans ce cas, jouer tout l'album en live et sortir une version live de l'album studio, ça serait, dans un sens, original. Mais il faut reconnaître deux choses : d'abord, Fragments D'Hébétude est un Thiéfaine très réussi, meilleur que tout ce qu'il avait fait depuis Alambic/Sortie Sud de 1984 (mais pas aussi grandiose quand même). Ensuite, les chansons qu'il a choisies sont remarquables, les meilleures du disque, et il les interprète excellemment bien. Bref, comme Koamae le dit, le tracklisting est aussi décevant (les deux medleys, qui expédient pas mal de gros classiques qu'on aurait aimé entendre en intégralité) que le live, tout compte fait, est réussi.
Outre la magnifique reprise du chef d'oeuvre de Léo Ferré La Solitude, Paris-Zénith offre aussi une version remarquable d'une chanson qui risque bien (je sais, je suis alarmiste, mais bon, quand même) de devenir cruellement d'actualité dans les jours à venir, je veux parler de cet Alligators 427 de folie glauque. Frissons. Après, c'est vrai que Les Dingues Et Les Paumés, en version un peu reggae, est moins réussi que les autres versions live de ce titre mythique, et c'est vrai que les deux medleys (qui contiennent, notamment, Mathématiques Souterraines, La Fille Du Coupeur De Joints, Narcisse 81, Bipède A Station Verticale...), sont frustrants (surtout le premier, car j'avoue que la majorité des titres du deuxième medley sont parmi ceux qu'en général je n'aime pas de Thiéfaine). Les 9 chansons de l'album le plus récent (Les Mouches Bleues, Paranoïd Game, Crépuscule - Transfert...) et la rareté La Dèche, Le Twist Et Le Reste, sont excellentes. Dans l'ensemble, donc, ce Paris-Zénith, bien qu'uin peu frustrant parfois, est un excellent live d'HFT. Vraiment !
CD 1
Y A Quelqu'Intro
La Terre Tremble
Paranoid Game
Est-ce Ta Première Fin De Millénaire ?
Animal En Quarantaine
Les Mouches Bleues
Les Dingues Et Les Paumés
Pulque, Mescal Y Tequila
Medley: Lorelei Sebasto Cha / Mathématiques Souterraines / Exil Sur Planète Fantôme / La Fille Du Coupeur De Joints
Enfermé Dans Les Cabinets
Fin De Partie
CD 2
La Dèche, Le Twist Et Le Reste
La Solitude
Alligators 427
Je T'En Remets Au Vent
Crépuscule - Transfert
Medley: Was Ist DasRock'n Roll / Zone Chaude Môme / Bipède A Station Verticale / Narcisse 81 / Soleil Cherche Futur / Sweet Amanite Phalloïde Queen
Série De 7 Rêves En Crash Position
Encore Un Petit Café
Pogo Sur La Deadline
