Discographie studio et live (officielle) d'Iggy Pop, en solo, mais aussi avec les Stooges ! Etn chronologiquement parlant, mieux vaut commencer par eux, d'ailleurs :
The Stooges (1969) : Premier opus des Stooges. John Cale produit, et joue de la viole sur We Will Fall, long dérapage contrôlé doorsien de 10 minutes, assez oppressant et même flippant, avec son mantra psychédélique et glauque ojiranja ranjajaran, seriné par le groupe, et Iggy qui glapit des paroles assez sombres. J'adore ce titre, qui est controversé. Le reste ? Des classiques (I Wanna Be Your Dog, No Fun, Real Cool Time, 1969), et des chansons moins fortes (Ann, Not Right,Little Doll). Pas leur meilleur, mais quand même essentiel.
Fun House (1970) : Enregistré live en studio, et ça se sent. Le son est correct (il y à mieux), la production de Don Gallucci a un peu vieilli, mais les classiques abondent (Dirt, Loose, 1970). Un classique absolu du rock, 36 immenses minutes (le disque studio le plus long du groupe jusqu'à leur album de reformation en 2007). Immense, essentiel, même si le suivant est, selon moi, encore supérieur.
Raw Power (1973) : Dave Alexander (basse) n'est plus dans le groupe (et mourra en 1978, je crois), Ron Asheton (guitare) a accepté de se faire rétrograder en bassiste pour laisser la place de guitariste à un certain James Williamson, un teigneux, un killer. Produit par David Bowie (qui fera un mix assez contesté, notamment par Iggy, de l'album ; Iggy, en 1997, remastérisera le disque lui-même, et le résultat est encore plus violent que le mix de base), un album court (34 minutes, comme le premier), et parfait. Que des classiques, et un son purement violent, un des disques les plus punk (avant l'heure) et violents, sanglants, jamais faits (Your Pretty Face Is Going To Hell, limite inaudible si on l'écoute trop fort). Avec quand même Gimme Danger, qui contient un petit peu de douceur. Immense. Le sommet des Stooges, pourtant renommés Iggy & The Stooges et n'apparaissant pas sur le recto de pochette.
Metallic K.O.(1976) : Une furie live, au son assez redoutable il faut bien le dire, mais les Stooges, période terminale (Raw Power), jouent à merveille, Iggy est totalement déchaîné (rien qu'à l'écouter, on imagine le voir gesticuler, sauter partout, faire des tas de conneries avec son corps, comme il en avait l'habitude). Un live qui ne fera jamais partie des sommets du rock, mais, clairement, à écouter. Concert de 1973, mais sorti en 1976, au moment où les Stooges n'existent plus.
Telluric Chaos (2005) : Avant l'album studio de reformation, mais enregistré en live en 2004, au Japon. Une pure bombe rock, le groupe est en forme, Iggy surtout. Pas aussi culte que le précédent live, mais tout de même excellent !
The Weirdness (2007) : Album de la reformation. Que dire...Si ça fait nettement plaisir de voir les Stooges (Ron Asheton était encore de ce monde, il est mort en 2009) se reformer et jouer, il faut bien admettre qu'ils sont meilleurs en live, à l'époque, qu'en studio. The Weirdness n'arrive en rien à égaler le moins bon des trois précédents opus du groupe de Detroit. A écouter pour le fun, une fois ou deux, et puis basta. Comme quasiment tous les albums studio de reformations d'anciens groupes (tels les New York Dolls)...
Et on passe à Iggy en solo !
The Idiot (1977) : Enregistré au Château d'Hérouville (dans l'Oise) en même temps que le Low de Bowie, c'est le premier album studio de l'Iguane, et Bowie, justement (tout comme l'album suivant), le produit. Un chef d'oeuvre de cold-wave et de proto-punk, un disque froid comme la mort (Mass Production, Baby, Nightclubbing), contenant l'immense China Girl que Bowie reprendra par la suite (tout comme Sister Midnight, qu'il réarrangera en transformera en Red Money en 1979). Un disque inoubliable.
Lust For Life (1977) : Enregistré à Hansa-by-the-Wall, Berlin-Ouest, en même temps que le "Heroes" de Bowie (qui produit). Nettement moins froid que le précédent, c'est un disque limite joyeux malgré Tonight et Turn Blue. Un authentique chef d'oeuvre de rock, 9 immenses morceaux, dont The Passenger, Neighborhood Threat que Bowie reprendra (comme Tonight), Lust For Life... Immense. Mon préféré d'Iggy Pop.
Kill City (1977) : L'album maudit par excellence, enregistré en 1975 par l'Iguane et le guitariste James Williamson (dernière cuvée des Stooges). Selon la légende, Williamson aurait piqué les bandes à Iggy et les aurait vendues, pour qu'elles soient commercialisées, sans l'accord du chanteur. Sorti à l'époque en vinyle de couleur vert (le disque, pas la pochette), c'est un disque très mal produit, ou plutôt, mal mixé. Les éditions CD, hélas, se sont basées sur ce vinyle de mauvaise qualité, et sont, donc, horriblement mal foutues (le son est boueux, ne rend pas justice à l'album, qui est infernal). Très récemment est ressorti une édition vinyle de l'album, disque vert, mais avec une qualité de son, enfin, réussie. Si vous possédez une platine vinyle, n'hésitez pas !
T.V. Eye Live (1978) : Bof...Je n'ai jamais aimé ce live, désolé...Il est assez inaudible (production assez moyenne, interprétations passables voire même médiocres). Mieux vaut écouter les albums studio que ce live franchement mauvais (enfin, c'est mon avis).
New Values (1979) : Nettement meilleur que les futurs Soldier et Party, nettement moins bon que les trois précédents opus studio (je compte Kill City parmi eux, même si c'est une collaboration avec Williamson). Un disque assez bien foutu, tout compte fait. Enfin, on sent quand même les prémisses pas très réussis de Soldier...
Soldier (1980) : Une des pires chiures de Pop, malgré la présence de très bons musiciens (Ivan Kral du Patti Smith Group, Glen Matlock de la première mouture des Sex Pistols à la basse, présence de Bowie et de Jim Kerr des Simple Minds aux choeurs sur Play It Safe). L'album devait être produit par Bowie et James Williamson, mais est, au final, produit par Pat Moran (une engueulade entre Bowie et Williamson empêchera la production). Une autre engueulade, concernant le guitariste Steve New et Bowie, aurait été la raison de l'absence, dans le mixage, de la guitare principale, qu'on entend mal. Légende ou vérité, je ne sais pas. Mais toujours est-il que ce Soldier est vraiment foiré.
Party (1981) : Là encore, malgré la présence de l'excellent Ivan Kral, c'est mauvais. De la pochette aux chansons (Pleasure, Sincerity, Eggs On Plate, Bang Bang). Non, vraiment, Iggy s'embarque dans une drôle de galère, là, depuis qu'il a signé chez Arista (coïncidence, mis à part Street Hassle, la période Arista est également mauvaise pour Lou Reed). Un disque à oublier charitablement.
Zombie Birdhouse (1982) : Je ne veux pas faire le mec qui dit aimer Iggy mais défonce tous ses albums, mais franchement, ce disque produit par Chris Stein (de Blondie), sorti sur le label de Stein, est une belle merde de plus pour l'Iguane. Rien à sauver, sauf peut-être Angry Hills.
Blah Blah Blah (1986) : Ah, c'est meilleur. Enfin, c'est pas gé-gène non plus, mais ce disque à moitié produit par Bowie est nettement meilleur que les trois précédents opus, ce n'est pas rien et ça ne se néglige pas. C'est son disque qui s'est le plus vendu, sorti à une période assez difficile (1986). De très bons trucs, mais trop commercial quand même.
Instinct (1988) : Oh putain de Dieu...Cette pochette...Bon, je vous rassure : la musique est aussi à chier que le contenant. Un des pires de l'Iguane. Un disque de heavy metal, soit-dit en passant.
Brick By Brick (1990) : Encore une pochette de merde, mais musicalement, rien à dire, ce disque produit par Don Was (le dernier opus des Rolling Stones...) est une petite merveille de rock/punk/hard, avec des chansons telles que Candy, Something Wild ou Home. Excellent.
American Caesar (1993) : 71 minutes, un disque long, très long, sans doute trop long, mais contenant de pures merveilles telles Caesar ou Wild America. Un excellent cru, assez connu, de l'Iguane, encore un, donc. Beau retour en force, mais ça ne va hélas pas durer...
Naughty Little Doggie (1996) : La preuve avec ce disque court (40 minutes - et heureusement, qu'il est court) et fondamentalement nullissime. Allez, assez parlé de ça.
Avenue B (1999) : Très mal aimé, celui-là (voir la note sur AllMusic, c'est éloquent), mais nettement meilleur que ce que l'on croit. Assez apaisé, pas trop long (50 minutes environ), c'est un disque assez correct.
Beat 'Em Up (2001) : De sa pochette (Iggy n'a franchement pas eu de chance avec ses pochettes d'albums, pas vrai ? Soldier, Party, Instinct, celle-ci, Blah Blah Blah...) aux morceaux, Beat 'Em Up est clairement, avec Naughty Little Doggy et Soldier, une des pires merdes que James William Osterberg (son vrai nom) a sorties. Rien à sauver, vraiment, et je n'exagère pas ! Du rock couillu, mais sans âme et cerveau.
Skull Ring (2003) : Plus efficace et réussi que le précédent, mais c'était pas dur. Avec Little Electric Chair, morceau à tomber sur lequel les Stooges jouent, réunification d'avant The Weirdness, qui a redonné espoir aux fans. Pas son meilleur album, mais franchement, très bourrin et efficace, du Pop pas pop, quoi.
Préliminaires (2009) : Iggy Pop chante en français, collaboration avec Michel Houellebecq par ailleurs. Album étrange, assez spécial, plus de la chanson qu'autre chose, avec une sublime version des Feuilles Mortes. Tout n'est pas parfait, et c'est vraiment différent de tout ce qu'Iggy a fait auparavant, excepté, sans doute, Avenue B. Un très bon petit album à part. Iggy y prouve qu'il sait bien chanter, calmement.
Sinon, j'aime pas le premier Stooges, trop inégal à mon gout (1969, No Fun et I Wanna Be Your Dog sont des bombes, le reste est soit nul, soit peut-être trop incongru, cf We Will Fall). Par contre Funhouse... Miam miam, de l'or en barre, il est tout simplement parfait de bout en bout, un des albums les plus "prenants" que je connaisse. Je ne vois même pas ce que tu lui reproches quant à la production? Le coté "caverne" doit accentuer les sensations que me procure l'album.
Raw Power est excellent (mais je préfère Funhouse), et marque le départ du seul moment où l'Iguane solo m'intéresse un peu : lorsqu'il est avec Bowie. The Idiot est d'ailleurs sans hésitation son meilleur effort en solo que j'ai pu entendre. J'aime moins Lust For Life, je ne sais pas trop pourquoi. Kill City me plait bien aussi ceci dit (j'ai le vinyle vert), un petit coté Stones parfois.
Ah si Skull Ring, c'est sympatoche. Y a les titres avec les Stooges quoi, et du rock punk/ado pas plus mauvais qu'autre chose en prime. Je mets d'ailleurs The Weirdness dans la même case. C'est écoutable sans être révolutionnaire (même si j'adore My Idea Of Fun).
Préliminaires m'a fait rire (King Of The Dogs tripe bien, et les clips différents sont drôles je trouve), mais est finalement vraiment chiant à mon gout.
Pour le reste et bien... C'est Iggy, on lui pardonne tout (faudra quand même que j'écoute Brick by Brick visiblement), non?