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La discographie de Frank Zappa (avec son groupe les Mothers Of Invention et en solo, albums studio et live officiels) ! Une discographie tellement longue et imposante qu'il faudra plusieurs articles ! En voici le premier :

42187194Freak Out ! (1966) : Premier album, et déjà un double (enregistré avant le Blonde On Blonde de Dylan, il est sorti après, la même année, faisant du disque de Dylan le premier double album commercialisé ; mais, en termes d'enregistrement, le Zappa passe avant, je crois), et déjà avec, comme le Dylan, un morceau occupant toute une face (la dernière), ici les 12 minutes frappadingues de The Return Of The Son Of Monster Magnet. Comme Zappa le disait, si vous parvenez à tenir les 12 minutes sans sourciller, alors vous pouvez sans crainte écouter le reste ! Un disque sensationnel, un peu plus d'une heure de musique complètement tarée, avec des incartades folk ou doo-wop et de vrais trésor (Trouble Every Day, HelpI'm A Rock). Culte.

42187195Absolutely Free (1967) : Je suis nettement moins fan de ce deuxième disque faisant la part belle à un humour décalé à la Lenny Bruce. Mais on y trouve de vraies merveilles (Plastic People, Brown ShoesDon't Make It, Amnesia Vivace). Deux oratorios, selon Zappa, un par face (deux bonus-tracks peu utiles parasitent le CD, placés entre les deux oratorios). Un condensé de la folie furieuse de Zappaet de son groupe ! Au final, je ne sais que penser de ce disque que j'aime, donc, beaucoup moins que la majorité des fans de Zappa.

42187196We're Only In It For The Money (1968) : Parodie du Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band des Beatles, de la pochette (censurée car trop plagiante, remplacée en CD par l'intérieur de pochette, qui pastiche aussi le disque des Beatles) à sa construction. 19 titres bien frappés, 39 minutes (même durée que les Beatles !) inoubliables, même s'il faut plusieurs écoutes pour bien l'apprécier. Un disque de malades, littéralement !

42187198Lumpy Gravy (1968) : Première oeuvre solo de Zappa. 32 minutes, en deux morceaux de durée égale (16 minutes, donc), deux morceaux bruitistes, avant-gardistes, inécoutables pour un fand'easy-listening. Oui, c'est complexe et barré, et clairement pas une oeuvre majeure, mais, dans un sens, tout Zappa est là. Pour fans confirmés avec diplôme zappaïen obtenu avec mention.

42187199Cruisin' With Ruben & The Jets (1968) : Là, par contre, c'est pas bon. Clairement. Un disque de doo-wop, enregistré par les Mothers, que Zappa a renommé les Jets (et lui, Ruben). Ambiance années 50, pour un disque court et franchement mineur, dont seule la pochette est réussie. Le pire, l'album a été réenregistré, bien plus tard (années 80), avec l'accord de Zappa, par un batteur qui remplace les parties de Jimmy Carl Black (et d'autres musiciens de studio). Un naufrage, massacré en CD en plus. Deux raisons d'oublier ce disque.

42187255Uncle Meat (1969) : Double album (toujours en CD, mais à cause d'une hérésie : trois bonus-tracks immondes et inécoutables, dont un extrait de 37 minutes du film jamais sorti, situés en début de deuxième CD, AVANT les morceaux de la face 4 originale) absolument remarquable. L'oeuvre majeure de Zappa avec son groupe (en solo, c'est le disque suivant de la liste). Barge, complexe, mais rempli de merveilles (Cruisin' For Burgers, Dog Breath, In The Year Of The Plague, la suite King Kong).Dommage que le disque soit flingué par les bonus-tracks (ou plutôt, malus-tracks) en début de CD 2. Tout aurait pu tenir sur un seul disque, sinon...

42187080Hot Rats (1969) : Immense. Tout simplement immense. Deuxième oeuvre solo de Zappa, et la première qui compte. De sa pochette à ses 6 morceaux (The Gumbo Variations a été rallongé de 4 minutes en CD, il dure 17 minutes maintenant), ce disque est tout simplement vital, crucial. Assez facile d'accès, en plus, ce qui, pour Zappa, tient de l'exploit. Une belle porte d'entrée pour découvrir son univers si particulier et envoûtant (Peaches In Regalia).

42187398Weasels Ripped My Flesh (1970) : De très bons trucs sur ce disque achevant la carrière des Mothers (le suivant aussi) premiers du nom : My Guitar Wants To Kill Your Mama, notamment. Pochette qui marque, assez amusante. Dans l'ensemble, pas le meilleur album des M.O.I., mais assurément un disque qui plaira aux fans.

42187258Burnt Weeny Sandwich (1970) : Sorte de suite àUncle Meat, rien que la pochette le prouve. On y trouve The Little House I Used To Live In (18 minutes) sur la face B, immense, et des titres très réussis aussi, et courts (Aybe Sea, lesIgor's Boogie) sur la A. Dommage qu'il y ait ces deux titres doo-wop nuls, Valarie et WPLJ... Album bizarre mais sympathique. Dur d'accès.

42187259Chunga's Revenge (1970) : Arrivée des deux zigotos Howard Kaylan et Mark Volman, alias Flo & Eddie (pas dans l'ordre cité), deux chanteurs issus du groupe pop The Turtles, qui tiendront jusqu'à 1972. Leur spécialité ? Les blagues à la con, vaseuses, sexuelles, scato, et les gnia-gnia-gnia-gnia-gniaaaaa de concert. Pas la meilleure période de Zappa (par la suite, quand on leur parlera de Flo & Eddie, il soupirera en disant oh non, pas eux..., et pourtant, il les a bien engagés, non ?). Pas son meilleur album non plus, mais il contient Transylvania Boogie, Rudy Want To Buy Yez A Drink, The Nancy & Mary Music, d'assez bonnes chansons.

42187260Fillmore East, June 1971 (1971) : J'adore ce live, au cours duquel Lennon et Yoko ont colalboré (sur le Some Time In New York City de Lennon se trouvent des titres live du même concert, avec Zappa ; mais sur le Zappa, rien avec Lennon, curieusement).Mais c'est clairement pas un immense live. Juste que c'est fendard (Bwana Dik, The Mud Shark, Do You Like My New Car ?). Un disque culte, sous-estimé, rigolo, pas très musical, mais assez dingue. Oui, je l'adore, malgré ses défauts !

42187327200 Motels (1971) : Musique d'un film bien timbré sorti la même année, et qui sera un bide monstrueux (il est réussi, mais vraiment inclassable et givré, il faut aimer Zappa). C'est difficile à écouter. C'est un double album (toujours en CD, lequel est difficile à trouver et fut pendant longtemps épuisé dans le commerce) assez symphonique, assez théâtral, dans lequel Flo & Eddie ont la part belle, et qui fonctionne moins bien si on n'a pas l'image avec (le film, donc). C'est vraiment bizarre et assez inégal, mais c'est, aussi, culte ; un fan de Zappa se doit de l'avoir, c'est un objet de collection, avec, en plus, des réussites (Penis Dimension, Strictly Genteel, What Will This Evening Will Bring Me This Morning). Mais c'est pour les fans patients.

42187332Just Another Band From L.A. (1972) : Comme pour le live au Fillmore East (voir plus haut), c'est peu musical (et encore, ici, ça l'est plus, quand même) et assez fendard. Billy The Mountain, de 24 minutes, est immense, mais le reste est moins réussi (quoique...). Pochette hilarante. Un live mineur, je l'aime moins que l'autre, mais il est du même niveau. Même un chouia supérieur.

42187335Waka/Jawaka (1972) : Zappa, en chaise roulante (suite à une chute de scène en 1972, il a la jambe pétée - on la voit, dessinée, sur la pochette du précédent album -, et d'autres séquelles qui mettront du temps à se rétablir), dirige une nouvelle mouture des Mothers, un vrai big-band, pour ce disque (et le suivant). Un album court (35 minutes, mais 4 titres) assez réussi, mais assurément un de ses plus difficiles d'accès en même temps. Il faut beaucoup d'écoutes !! Pas sûr que ça soit un de mes préférés. Le suivant, en revanche...Ah ! oui, Flo & Eddie ne sont plus là. Ouf.

42187337The Grand Wazoo (1972) : Deuxièmeet dernier album des Mothers reconvertis en big-band, c'est un disque sensationnel. Un de mes préférés, un de mes premiers Zappa aussi. Tout simplement immense, de la chanson-titre à Blessed Relief, 5 immenses morceaux (37 minutes), à l'ambiance assez péplumesque par moments, et ce n'est pas la pochette seulement qui m'y fait penser. Indispensable. Plus facile d'accès que Waka/Jawaka.

42187339Over-Nite Sensation (1973) :  On pase au funk, avec ce disque inoubliable et trop court (34 minutes, 7 morceaux). Mis à part la voix déglinguée de Ricky Lancelotti (j'ai essayé d'obtenir des infos sur ce mec qui chante sur Zomby Woof et Fifty-Fifty, mais je n'ai pas réussi), assez difficilement supportable par moments, rien à dire. Camarillo Brillo, Montana, I'm The Slime (avec Tina Turner et les Ikettes, non créditées), Dirty Love, c'est un disque tout simplement immense, et très accessible. Recommandé, chaudement !

42187399Apostrophe (')(1974) : Encore plus court (31 minutes, 9 titres), mais remarquable. Une sorte de BD musicale rock, la première face raconte une histoire dingue se passant sur la banquise (Nanook Rubs It). Des chansons immenses (Stink-Foot, sur un chien qui décède quasiment à cause de l'odeur sortant des pantoufles de son maître, qu'il ramène avec sa gueule...), une ambiance funky-rock parfaite...Indissociable du précédent et du suivant (qui est live). Mythique.

42187400Roxy & Elsewhere (1974) : Double album (simple CD) live absolument immense, avec des monologues tordants de Zappa entre les morceaux (Jazz's not dead, it just smells funny !) et des morceaux immenses et inédits (Cheepnis, Don't You Ever Wash That Thing ? ou Pygmy Twylyte),et aucune chanson issue d'un album précédent. Un des meilleurs live au monde, et le sommet live de Zappa, donc : si vous ne l'avez pas, vous n'aurez pas le droit de manger de la dinde et de la bûche glacée au prochain Noël. Vous aurez été prévenus, les mecs. Moi, je note.

42187402One Size Fits All (1975) : Je n'aime pas trop celui-ci, malgré Inca Roads et Can't Afford No Shoes (et les deux parties de Sofa). Je ne sais pas, mais je n'arrive pas à rentrer dedans. A noter, Captain Beefheart est crédité sous le nom de Bloodshot Rollin' Red, et Johnny "Guitar" Watson chante sur Andy et San Ber'dino. n disque réputé, mais pas pour moi...A moins qu'un jour, le déclic ne se fasse...

42187404Bongo Fury (1975) : Un live enregistré avec Captain Beefheart. Mis à part quelques grands moments (Carolina Hardcore Ecstasy, Muffin Man), pas grand chose à se carrer dans l'oigne, honnêtement. Un free-jazz/blues assez banal, n'en déplaise à l'aspect mythique de l'album, la réunion des deux amis/ennemis, tous deux décédés désormais, Beefheart étant mort dernièrement... Un album live mineur.

42187503Zoot Allures (1976) : Très correct, assez sobre, avec The Torture Never Stops, sans lequel le Love On The Beat de Serge n'existerait sans doute pas. On a aussi Ms Pinky, Wind Up Workin' At The Gas Station et Black Napkins, le morceau-titre...On a aussi des titres moins bons (Disco Boy, Find Her Finer), mais dans l'ensemble, bien qu'un peu inégal et pas du tout un de mes préférés, c'est du bon.

La suite dans un autre article !

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