Et voici, maintenant, la discographie détaillée du Boss !
Greetings From Asbury Park, N.J. (1973) : Un de mes grands préférés du Boss ; hé oui ! Mis à part deux chansons (Mary, Queen Of Arkansas et Does This Bus Stops At 82nd Street ?), rien à dire. Un album rempli de classiques tels que Lost In The Flood (une des plus belles de Bruce), Growin' Up, It's Hard To Be A Saint In The City (Bowie les reprendra toutes deux) ou Spirit In The Night. Malgré une pochette immonde, un disque sensationnel et assez folk. Assez bavard, aussi, je dois bien l'admettre...
The Wild, The Innocent & The E Street Shuffle (1974) : Encore une fois, rien à dire. Mieux : l'album est supérieur au précédent, car aucune mauvaise chanson ! Un des sommets du Boss, mais, tout comme pour le précédent opus, le bide sera cuisant... Pas un album à conseiller aux néophytes, malgré sa réussite indéniable : les morceaux sont assez longs, il n'y en à que 7 pour 44 minutes. Plus rock que le précédent, avec de vraies merveilles tel que 4th Of July, Asbury Park (Sandy) ou New York City Serenade, long de presque 10 minutes. Inoubliable. Indispensable.
Born To Run (1975) : Spectorien. Enfin, le succès déboule pour Springsteen, qui a enregistré cet album comme Spector le faisait, en empilant les couches, les pistes sonores, pour obtenir une sorte de 'mur du son'. Le résultat est parfois un petit peu pompeux et 'gras', mais les chansons assurent : Born To Run, Backstreets, Jungleland, Thunder Road, Night, She's The One...Un authentique chef d'oeuvre de rock brut.
Darkness On The Edge Of Town (1978) : Bruce nous la joue intimiste ici. 1978 est une année importante, pour lui : il écrit, pour Patti Smith, Because The Night, qu'il lui offre (enfin, il lui offre cette chanson en 1978, elle a sans doute été écrite avant) ; il collabore, non crédité, au Street Hassle de Lou Reed en faisant un monologue sur le long morceau-titre ; et il sort cet album remarquable. Comme Leslie Barsonsec, chroniqueur du blog, l'a dit en abordant cet album, ce disque est l'antithèse deBorn To Run. Et avec le temps, j'avoue le trouver de plus en plus grandiose. Et si c'était son sommet, tout compte fait ? Something In The Night, Badlands,The Promised Land, Racing In The Streets ou Adam Raised A Cain, sans oublierCandy's Room, toutes restent longtemps en mémoire. Un disque fort, puissant, intimiste et révolté, touchant, aussi. Indispensable.
The River (1980) : Double album parfois très rock (Crush On You, Jackson Cage), parfois touchant (l'immense et culte The River, Point Blank, Fade Away), parfois pop (Sherry Darling, Hungry Heart), engagé, révolté, doux...En tout, 20 titres, dont énormément de chefs d'oeuvre. Vous l'aurez compris, ce disque à la pochette bleue (voir la couleur du lettrage, et le fond du verso du CD) et noir & blanc est une réussite incontestable, une de plus, même si, des fois, j'aurais sans doute préféré un disque simple. Ou, plutôt, deux albums séparés, car il n'y à rien de mauvais ici, juste des chansons que, des fois, j'apprécie moins (I Wanna Marry You) !
Nebraska (1982) : Album grandiose entièrement enregistré en lo-fi, avec le Boss, sa guitare sèche et son harmonica, personne d'autre. Enregistré, deplus, avec un tape-recorder de base, et chez Bruce, pas dans un studio. Un enregistrement maison, donc ! Et un disque au succès énorme et miraculeux, que la maison de disques du Boss, CBS, ne voulait pas sortir, estimant l'album suicidaire, tant musicalement que commercialement parlant. Faut dire que c'est du très sombre, ici, assez influencé par Suicide, par moments (State Trooper). Enormément de classiques, un disque intouchable et culte.
Born In The U.S.A. (1984) : Changement d'optique. Pop à outrance, mais l'album est immense, il faut bien l'avouer. Avec sa phénoménale chanson-titre, à la base conçue pour faire partie de Nebraska mais que le Boss a conservée pour un autre disque (dans un sens, il a bien fait, car ça lui a apporté un succès fou, mais la version lo-fi, joué en live, de Born In The U.S.A. est réellement magistrale), avec son lot de tubes et son ambiance bien pop/rock, ce disque est certes hautement commercial, mais il s'écoute toujours avec un plaisir évident et total. Encore une réussite. Mais, pendant longtemps, ce disque restera son dernier grand oeuvre, hélas...
Live 1975/85(1986) : Immense coffret de 5 vinyles (ou 3 CDs) regroupant le meilleur du Boss en live, de 1975 (peu de titres datant de concerts de cette année, sur ce coffret ; il y à surtout plus de titres de 1978, 1980, 1984) à 1985. Quasiment tout Born In The U.S.A. et Darkness On The Edge Of Town est là, avec des titres inédits (Fire), des reprises (This Land Is Your Land, Jersey Girl, Because The Night), des version à tomber de ses classiques, anciens (4th Of July, Asbury Park (Sandy) ou Growin' Up) comme plus récents (Johnny 99, Cover Me)...Mythique.
Tunnel Of Love (1987) : Franchement très pop et commercial, comme son précédent opus, mais la magie en moins. Je n'ai jamais aimé ce disque aujourd'hui quelque peu oublié, et dans un sens, c'est pas plus mal. Ses albums suivants seront pires. Anecdotique, cet album de 1987.
Human Touch (1992) : En 1992, deux albums aux pochettes similaires (même lettrage, même code de couleur ; rouge) et tous deux franchement médiocres, pour ne pas dire plus cruel encore que 'médiocre'. Human Touch est probablement le moins pire des deux. Mais ça reste cependant extrêmement moyen !
Lucky Town (1992) : En 1992, deux albums aux pochettes similaires (même lettrage, même code de couleur ; rouge) et tous deux franchement médiocres, pour ne pas dire nullissimes. Lucky Town est probablement le pire des deux. Mon Dieu, que c'est mauvais !
In Concert/MTV Unplugged (1993) :Dans la lignée des "MTV Unplugged", certains sont remarquables (Nirvana, Clapton), d'autres (Dylan) sont à chier. Celui du Boss est franchement correct, je dois bien l'avouer, sans être un des fleurons du genre.
The Ghost Of Tom Joad (1995) : Je n'aime pas le Boss quand il se la joue lo-fi, excepté Nebraska. Ce disque est une sorte de suite musicale du roman de Steinbeck Les Raisins De La Colère (Tom Joad est le nom du personnage principal du roman), et malgré sa longueur éreintante (plus de 70 minutes) et quelques titres pas top, il est, je dois le reconnaître, excellent. En fait, son meilleur depuis Born In The U.S.A., rien que ça...
Live In New York City (2001) : Très très bon document live du Boss, enregistré à New York au cours d'une année terrible pour les USA (mais le live datant d'avril...). Franchement très très bon !
The Rising (2002) :Trop long (75 minutes), pompeux, trop religieux, mais un disque cependant très réussi sur, en majeure partie, les séquelles de l'attentat du 9/11. De vraies bonnes chansons, d'autres un petit peu moins fortes, mais aucune de mauvaise. Sincèrement, ce disque est sans doute son dernier grand disque studio.
Devils & Dust (2005) :Bof, le Boss lo-fi, comme je l'ai déjà dit, ne me plait pas trop, ou alors, à petites doses. Je n'ai jamais aimé cet opus, que je trouve assez chiant, ennuyeux, et même autocomplaisant. Un Boss mineur...
Hammersmith Odeon, London 75 (2006) : Juste immense, un double album live dont on se demande vraiment pourquoi Bruce a attendu si longtemps avant de le sortir. Rien à jeter, les classiques des trois premiers opus (le live date de la tournée Born To Run) sont là, le bonnet et la barbe de Bruce aussi. Du bonheur gravé sur deux disques, tout simplement, et quel son !
We Shall Overcome : The Seeger Sessions (2006) : Jamais pu pifer cet album de reprises de chansons bluesy/folk/bluegrass/country à l'ancienne. Jamais aimé Pete Seeger, aussi. Désolé, mais je hais ce disque !
Magic (2007) : Un album correct, pas grandiose, pas aussi bon que The Rising selon moi, mais qui se laisse franchement écouter. De temps en temps, je veux dire ! En vérité, il est sans doute plus appréciable que The Rising vu qu'il est plus sobre, court (même pas 50 minutes), et, au final, oui, il est pas mal du tout, ce disque.
Working On A Dream (2009) : Un album assez correct, un petit peu paresseux quand même (deux-trois chansons pas bonnes du tout), mais meilleur que Magic, enfin selon moi. N'empêche, je préfère largement le Boss en live, ou bien le Boss de la période 1973/1985... Dernier album avec Danny Federici (orgue), mort peu avant sa sortie (l'album lui est dédié). Un fan appréciera ce disque qui, de temps en temps, est plus qu'appréciable.
The Promise (2010) : Excellentissime album constitué de chutes de studio de la période Darkness On The Edge Of Town. Un complément quasiment indispensable au mythique album de 1978 !
Wrecking Ball (2012) : Du Boss d'un très bon niveau, un disque engagé politiquement, qui parle de la crise économique et sociale qui touche le monde entier. Le Boss semble remonté contre ça, on le comprend, et l'album, dédié à Clarence Clemons (saxophoniste du groupe, mort avant la sortie du disque), est tout sauf joyeux dans l'ensemble. Springsteen a fait mieux par le passé, mais ce disque est meilleur que Magic, du niveau de Working On A Dream selon moi, voire même un peu au-dessus. Bref, Wrecking Ball est un très bon cru !