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Vous savez quoi ? Le fait d'avoir, en juin dernier, réabordé Disintegration (première fois en 8 ans que je reparlais du groupe sur le blog !) m'a fait prendre conscience qu'il fallait vraiment que je reparle de The Cure ici. Alors je ne vais pas faire un cycle complet comme je l'ai fait récemment pour des artistes ou groupes tels que les Waterboys, les White Stripes ou, très récemment, George Michael, mais je vais vous en proposer deux-trois, des chroniques. Deux au sujet d'albums abordés ici il y à presque 10 ans, et dont les chroniques, minces comme des alibis foireux, commençaient à sérieusement me gêner (dans le genre quatre lignes par paragraphes, elles se posaient là), et une au sujet d'un album qui manquait sur le blog, car même s'il y à pas mal d'albums du groupe qui ont été chroniqués, tous ne s'y trouvent pas, au contraire. C'est par ordre chronologique que je vais les proposer, ces albums, et donc, le premier, une réécriture, c'est l'album sorti en 1985 par la bande à Robert Smith : The Head On The Door. C'est un album qui compte parmi les plus importants du groupe. Mais petit rappel avant, afin d'expliquer, rapidement, où en était The Cure à l'époque. Le groupe a démarré en 1979 avec un rock à tendance cold-wave aux thèmes parfois intellectuels (Killing An Arab est basé sur L'Etranger de Camus), et qui va, entre 1980 et 1982, le temps de trois albums grandioses, plonger de plus en plus dans une new-wave gothique de plus en plus glauque et terrifiante (Seventeen Seconds, Faith, Pornography). Le dernier cité est le point de non-retour. Impossible de faire plus sinistre, plus violent, plus gothique, plus sombre, plus terrifiant et traumatisant. Le groupe se sépare quasiment, peu après, se reforme un an plus tard, fait un EP pop assez moyen (Japanese Whispers) et un album pop franchement déplorable, The Top, en 1984. 

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N'importe quel autre groupe qui passe de Pornography à The Top en deux ans serait considéré comme perdu corps et biens, inutile d'espérer quoi que ce soit, on fait sonner le clairon, on met le drapeau en berne, on se tait une minute, mains croisées à plat et on passe à autre chose, c'est la vie. The Cure va s'accrocher aux poteaux comme des moules, et va poursuivre dans sa nouvelle voie : au revoir les ambiances à se suicider (quiconque écoute Pornography avec un sourire vissé aux lèvres tout du long et termine l'écoute par ah j'ai adoré, c'était cool mérite d'être catalogué sociopathe), bonjour les tubes FM. The Head On The Door, des tubes, il en contient deux, qui vont squatter les radios pendant tout 1985 et 1986, en attendant que le successeur (en 1987) ne déboule. D'abord, on a In Between Days (un titre à la con, ça : ''entre les jours''...il y à quoi, entre les jours Robert ? Hein ? Hein ?), qui ouvre le disque. Ce son de guitare, si particulier, si génial, de Robert Smith, ces claviers aériens et très présents, cette voix à la fois enjouée et dépressive... Morceau très court (moins de 3 minutes), il passe tout seul, sans ennui, pas le temps. Et l'autre tube, c'est Close To Me (le titre de l'album vient des paroles de la chanson), morceau que je n'ai jamais aimé, il m'a toujours énervé, avec ces cuivres, cette ambiance un peu jazzy qui ne colle pas du tout avec The Cure. Mais la chanson cartonnera bien comme il faut, c'est encore une des chansons curiennes qui passent le plus souvent à la radio avec Lullaby, In Between Days et Boys Don't Cry. J'aimerais bien qu'un jour RTL 2, que je n'écoute quasiment plus, diffuse Siamese Twins ou The Funeral Party, mais le taux de suicide on air serait probablement élevé...

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Disque court (37 minutes), The Head On The Door, qui marchera très fort, est un disque que j'ai longtemps mésestimé, trop pop, trop commercial, trop mainstream pour quelqu'un ayant découvert le groupe avec Pornography. Ce fut mon deuxième Cure, forcément, ça fait un sacré contraste. Mais pour pop/rock qu'il est (on ne va pas dire le contraire, c'est le breakout album du groupe), l'album offre franchement de très très bonnes choses, et Close To Me est sans doute le morceau le moins bon ici. The Blood, A Night Like This, Sinking, Kyoto Song sont juste excellentissimes, et la production, en partie signée Smith (qui signe, seul, tout l'album, première fois dans la discographie curienne, par ailleurs), est excellente et a très bien vieilli. On écoute The Head On The Door sans aucun problème, l'album ne sonne pas (trop) daté, et aucune chanson, sauf Close To Me me concernant, n'est en trop ici. Non, vraiment, sans être un sommet du groupe, c'est un honnête album qui montre une autre facette, plus pop, du groupe, et il ne faut pas passer à côté !

FACE A

In Between Days

Kyoto Song

The Blood

Six Different Ways

Push

FACE B

The Baby Screams

Close To Me

A Night Like This

Screw

Sinking