Space Oddity, 1969: Une très bonne face A essentiellement constituée des trois excellents morceaux que sont Space Oddity, Unwashed And Somewhat Slightly Dazed et Cygnet Committee. Malheureusement, la face B n'arrive pas à convaincre en proposant plusieurs morceaux complètement anecdotiques. Un coup d'essai en demi-teinte, donc.
Avis de ClashDoherty : Un deuxième album (le premier, de 1967, est si peu connu qu'il est généralement oublié, et, dans un sens, ce n'est pas plus mal) offrant directement quelques classiques : Wild-Eyed Boy From Freecloud, Cygnet Committee, et bien évidemment Space Oddity, sortie en single avant que Neil Armstrong ne pose le pied sur la Lune. Letter To Hermione, dédiée à la petite amie (ex-petite amie, en fait) de Bowie à l'époque, est aussi pas mal. Le reste est dans l'ensemble très plat, voire même nul (Janine), et cet album n'est pas impérissable. Il a été édité sous plusieurs titres (Man Of Words, Man Of Music ; David Bowie ; Space Oddity) et pochettes différentes, notamment vers l'époque où Bowie commencera vraiment à se faire connaître et aimer.
The Man Who Sold The World, 1970: Album bien plus réussi que le précedent. Ici, Bowie s'essaye parfois au hard-rock, bien que cela reste soft. Ce qui nous donne une face A monumentale dans laquelle rien n'est à jeter. Mais, encore une fois, la face B peine à égaler le niveau de sa soeur, malgré l'excellent titre éponyme. Ceci dit, rien que pour sa face A, The Man Who Sold The World s'impose comme le premier grand cru de Bowie.
Avis de ClashDoherty : Bowie a essayé la folk (album précédent), il passe maintenant au heavy rock. Pas sur tout le disque, mais quand même, She Shook Me Cold, Running Gun Blues, Saviour Machine et The Width Of A Circle sont assez hard. Hélas, excepté la dernière citée, ces chansons sont vraiment fadasses... On le préfèrera, ici, en mode 'calme' : All The Madmen, The Man Who Sold The World, After All, The Supermen. Une pochette qui fera scandale, l'album sortira d'ailleurs sous une autre pochette aux USA. Des paroles parfois douteuses sur l'ésotérisme, le mythe du Surhomme cher à Nietzsche, des thèmes glissants qui parsèmeront encore un peu les chansons de Bowie dans l'année à venir, referont un come-back en 1976, et disparaîtront ensuite. On ne s'en plaindra pas trop. L'album, sinon ? D'excellentes chansons cotoîent des trucs vraiment fades. Un album meilleur que le précédent, cependant, mais pas encore le sommet annoncé. Un disque, cependant, avec une atmosphère bien à lui.
Hunky Dory, 1971: Bowie rentre dans son ère glam rock avec un véritable coup de maître. Je ne vois rien à jeter dans ce disque grandiose bourré de classiques, souvent impressionnant de par sa fluidité évidente. Un chef d'oeuvre !
Avis de ClashDoherty : Premier sommet absolu, oui. Rien à jeter ici, sauf sans doute la reprise du Fill Your Heart de Biff Rose (seule reprise ici), et encore, je chipote. Encore une fois, des thèmes douteux (Oh ! You Pretty Things qui cite l'homo superior de Nietzsche, Quicksand et ses allusions à Aleister Crowley, la Golden Dawn et qui cite même Göering..., poses mystiques et douteuses dans les photos du livret, où Bowie reprend des poses d'Aleister Crowley), mais une horde de classiques : Changes, Life On Mars ?, The Bewlay Brothers qui parle de sa relation avec Terry, son demi-frère schizophrène interné (qui se suicidera en 1985), Oh ! You Pretty Things, Quicksand, Andy Warhol (que ce dernier n'appréciera que trop peu), Queen Bitch... Sous sa pochette où Bowie imite Marlene Dietrich (ou Greta Garbo ? Je ne sais plus), Hunky Dory est un disque tellement grandiose que le posséder sans même l'écouter suffit au bonheur - Jérôme Soligny.
The Rise And Fall Of Ziggy Stardust And The Spiders From Mars, 1972: Album cultissime à la réputation totalement justifiée. Encore une fois, un véritable chef d'oeuvre de glam rock superbement bien porté par le groupe d'époque de Bowie... euh, de Ziggy, les Spiders From Mars ! Un disque immense, à conseiller à quiconque souhaite découvrir Bowie.
Avis de ClashDoherty : Sous sa pochette faite en noir & blanc, puis colorisée, ce disque au titre à rallonge est un sommet absolu de plus pour Bowie, et un de ses disques (si ce n'est LE disque ?) les plus importants. Bowie se crée une nouvelle personnalité, ce fameux extra-terrestre débarquant de l'espace sur une Terre qui n'en aurait plus que pour 5 ans avant de s'autodétruire. Ziggy Stardust arrive, découvre la vie terrestre, ses joies, ses peines. Chansons indémodables (Starman, Rock'n'Roll Suicide, Five Years, Ziggy Stardust, Moonage Daydream, Lady Stardust, Suffragette City) au programme. Malgré un Star que je n'aime pas, et un Hang On To Yourself que j'apprécie modérément, ce disque est une tuerie glam. Un traumatisme culturel et générationnel pour son époque.
Aladdin Sane, 1973: Disque culte, encore une fois... Mais là déjà, sa réputation est moins justifiée. Si on trouve quelques chansons grandioses, comme le titre éponyme de l'album, on trouve aussi des chansons insupportables comme Cracked Actor. Inférieur aux trois disques précédents, un Bowie mineur, quoiqu'on en dise.
Avis de ClashDoherty : Je n'ai jamais trouvé ce disque meilleur que les deux précédents, et je ne le trouverai sans doute jamais meilleur qu'eux, mais il faut dire ce qui est, Aladdin Sane est tout de même mythique (rien que par sa pochette) et réussi. Sa production est un peu trop grasse (on entend d'ailleurs très mal la voix de Bowie sur Watch That Man, surproduit, et sur Cracked Actor, c'est un peu mieux, mais pas inoubliable non plus), certaines chansons sont d'un niveau largement inférieur à d'autres (la reprise du Let's Spend The Night Together des Stones, Cracked Actor, la scie Drive-In Saturday), mais on a des classiques ici : la chanson-titre, The Jean Genie, Time, Panic In Detroit, Lady Grinning Soul. Ce fut mon premier vrai Bowie (après un album de bande-son et un best-of), et rien que pour ça, je l'aime bien. Mais la recette glam s'essouffle un peu ici, il faut l'avouer.
Pin-Ups, 1973: Bowie s'offre un disque de reprises... Disque dans lequel on entend les Kinks, Pink Floyd, les Yardbirds ou les Pretty Things. Ca donne souvent lieu à des reprises vraiment réussies, toutefois on requiert deux ou trois reprises un peu mineures. Mais on ne va pas s'en faire pour autant, ce disque reste en majeure partie une réussite.
Avis de ClashDoherty : Je l'adore, celui-là ! Certes, que des reprises, et que des reprises de l'ère du Swinging London (1965/67, Angleterre), les Kinks, Merseys, Them, Pretty Things, Who, Pink Floyd, Yardbirds... Pin Ups, sous sa sublime pochette montrant Bowie et le mannequin Twiggy (l'un avec le teint de peau de l'autre, en des 'masques' originaux dessinés sur le visage), a été enregistré en France (c'est un détail), est très court (33 minutes ; autre détail), et sera le dernier disque de Bowie avec ses Spiders From Mars déjà amputés de leur batteur. Le succès sera fort en France, moyen ailleurs. On ne pigera pas bien la raison du disque. Mais Bowie veut juste, et il le dit au dos, rendre hommage à ces groupes et cette période. Tout n'est pas grandiose, mais Rosalyn, Sorrow (un tube), See Emily Play, Where Have All The Good Times Gone et Here Comes The Night, notamment, assurent. Un disque de fan, pour fans.
Diamond Dogs, 1974: Tout simplement grandiose. Réussite totale, donnant lieu à des envolées glam merveilleuses. On notera l'hymne Rebel Rebel, un des tous meilleurs titres de Bowie, ainsi que l'éponyme, We Are The Dead ou le medley de la face A... Je ne jette que 1984, le reste, miam (oui, même Rock'n Roll With Me, désolé...) ! Un des plus grands Bowie, pour moi.
Avis de ClashDoherty : Si vous lisez ce blog depuis sa création ou presque, ou que vous l'avez bien parcouru, vous savez sans doute ce que je pense de cet album. Pour moi, ce mix improbable entre 1984 d'Orwell (la veuve de l'écrivain refusera que Bowie adapte le roman, Bowie avait déjà commencé l'adaptation, ça se ressent dans la fin d'album), un univers imaginé par Bowie (bien apocalyptique) et la technique du cut-up inventée par William Burroughs et que Bowie inaugure pour lui-même pour la première fois, est un de ses plus mauvais albums. Malgré quelques chansons magnifiques (We Are The Dead, le triptyque Sweet Thing/Candidate/Sweet Thing (Reprise), Diamond Dogs) et une pochette anthologique. Album enregistré aux Pays-Bas par un Bowie déjà bien cocaïné et lorgnant, là aussi déjà, vers la soul et les USA. A noter qu'il joue de toutes les guitares sauf sur 1984, et qu'il tient le saxophone aussi. Un album que je n'ai jamais réussi à aimer (Rock'n'Roll With Me : insupportable ; Rebel Rebel : énervant et redondant, magré un bon gros riff qui tue), et pourtant, j'ai essayé et j'essaie encore de temps en temps ; mais rien n'y fait.
Young Americans, 1975: Le disque le moins bon de Bowie dans les années 70 (je ne compte donc pas Space Oddity qui est encore moins bon). Grosse déception, avec souvent des titres anecdotiques, comme le surestimé Fame, co-écrit avec Lennon, et qui sera le tube de l'album. On n'arrive jamais vraiment à rentrer dedans, et c'est dommage. Après, ce n'est pas nul, loin de là... C'est juste moyen.
Avis de ClashDoherty : Pas d'accord avec la majeure partie des fans : pour moi, ce disque fait partie des meilleurs de Bowie pour les années 70. Un régal de soul et de pop/rock, 8 chansons magnifiques le plus souvent (Fascination, la chanson-titre, Somebody Up There Like Me, Fame co-écrite avec Lennon, lequel a aussi participé à une reprise de son Across The Universe). Après, oui, Bowie était accro à la cocaïne et ça se ressent un peu : il est blême, squelettique, il devient parano et bipolaire...mais apparemment, la coke lui faisait aussi du bien, il livrera ses meilleurs albums durant la période 1975/1979, période au cours de laquelle il s'usait les narines avec la poudre blanche. Voir Bowie en photo ou vidéo à l'époque, ça fait du mal. L'entendre, pendant la même période, ça fait du bien. Certes, ce disque est, comme le Sally Can't Dance de Lou Reed (1974), opportuniste, il surfe sur la vague soul/funk de l'époque. Mais même si Bowie qualifiera Young Americans de plastic soul par la suite, il faut reconnaître que ce disque sonne super bien. Bref, j'adore !
Station To Station, 1976: Disque absolument magnifique, un vrai retour en forces de Bowie. Six titres immenses, dont le merveilleux titre éponyme de 10 minutes, et un Wild Is The Wind purement envoûtant qui reste sûrement mon morceau préféré de Bowie. Immense, mais ma préférence va encore au disque suivant...
Avis de ClashDoherty : Vous cherchez le meilleur album studio de Bowie ? C'est là qu'il faut aller. Totalement rendu parano par la cocaïne, Bowie, qui a inauguré la même année que ce disque sa carrière cinématographique (L'Homme Qui Venait D'Ailleurs de Nicholas Roeg, un film pour lequel il n'a pas vraiment eu à se forcer pour sembler ailleurs, selon lui ; un vrai monument du genre, dont une des photos est en recto de pochette de l'album, et aussi pour l'album suivant, Low), voit ressurgir quelques uns de ses anciens démons : il fait des allusions bizarres à la TV et la radio, et dans la presse, sur les nazis et l'occultisme (mauvais plans), et semble n'avoir aucun souvenir concret de l'enregistrement de l'album, ce Station To Station impérial qui n'offre que 6 titres, mais quels titres ! Golden Years, Stay, Word On A Wing, la chanson-titre... Mal en point physiquement et psychologiquement, Bowie parvient cependant à livrer un album totalement prodigieux. Il n'arrivera, par la suite, que rarement à un tel niveau.
Low, 1977: Tout simplement son sommet absolu. Premier volet de la trilogie Berlinoise de Bowie, Low est un disque affreusement glacial, qui comporte une face A pop-rock morbide, et une face B d'instrumentaux expérimentaux avec notemment et surtout le sublimissime Warszawa. Disque quintessentiel, du pur bonheur pour les oreilles. The best.
Avis de ClashDoherty : Enregistré au Château d'Hérouville, en France, là même où il avait fait Pin Ups. Premier d'une trilogie d'albums faits avec Brian Eno (qui ne produit pas, mais a co-signé des titres, et joue sur l'album), Low est un sommet absolu de plus, un disque dévastateur avec une face A assez rock expérimental, faussement gaie, et une face B instrumentale totalement glaçante (Weeping Wall, Warszawa, Subterraneans). Le disque a été enregistré selon le procédé des stratégies obliques de Brian Eno (on tire au hasard des cartes indiquant une manière de jouer de tel ou tel instrument, et on joue en fonction), ce qui occasionne des expérimentations étranges. Un album peu commercial, mais totalement majestueux.
«Heroes», 1977: Second volet de la trilogie Berlinoise, voici un disque sombre, ancré dans de la cold-wave expérimentale, et célèbre pour son immense titre éponyme, sans doute le titre le plus accessible du disque. Encore une fois, la face B est remplie d'instrumentaux qui foutent les jetons, Sense Of Doubt étant le meilleur exemple. Grand disque quoiqu'il en soit, mais difficile d'accès.
Avis de ClashDoherty : Second volet de la 'trilogie berlinoise', c'est le seul de ces trois albums à avoir été enregistré à Berlin. Sa pochette mythique sera réutilisée en 2013 pour The Next Day. L'album offre "Heroes", merveille absolue, et est constuit selon le même procédé que Low : face A rock, mais assez expérimentale tout de même. Face B instrumentale (sauf le dernier titre, The Secret Life Of Arabia, excellent et léger, mais pas à sa place ici, il brise un peu la cohésion des quatre instrumentaux glaçants qui le précèdent), avec Sense Of Doubt, Neuköln... Si l'on excepte Sons Of The Silent Age (sur la face A) que je n'aime pas, l'album est parfait.
Lodger, 1979: Dans ce dernier volet de la trilogie Berlinoise, Bowie s'essaye à de la world music. Résultat: disque souvent considéré comme une merde, mais qui ne mérite pas cette réputation foireuse. Lodger est certes un disque inhabituel chez Bowie, mais il n'en demeure pas moins une petite perle d'expérimentation.
Avis de ClashDoherty : Le dernier volet de la trilogie, enregistré en Suisse (Montreux), est celui sur lequel Eno semble avoir le plus officiellement collaboré pour les crédits d'auteurs. Pourtant, ce disque très court (35 minutes) est le moins Eno des trois ! Assez sous influence Talking Heads (qu'Eno produisait déjà à l'époque...et un des musiciens sur le disque, Adrian Belew, participera à un disque du groupe), Lodger est un album particulier, plus terre-à-terre que les deux précédents, très ambient. Yassassin (Turkish For : Long Live) et Repetition sont à chier, mais le reste assure à fond, même s'il m'a fallu du temps et de la patience pour aimer l'album, sorti sous une pochette étrange et mettant, quelque part, mal à l'aise. Mention spéciale à Fantastic Voyage, Red Sails, Look Back In Anger, D.J. et African Night Flight. Le moins aimé de la trilogie, et un des Bowie les moins bien estimés en général, hélas (on critique souvent, il est vrai que c'est le cas, sa production un peu boueuse).
Scary Monsters And Super Creeps, 1980: Ce disque ne figure pas dans la trilogie Berlinoise (sinon ç'aurait été une quadrilogie, ahahah !), et pourtant, pour le faire, Bowie s'est entouré des mêmes collborateurs. Brian Eno, Robert Fripp, entre autres. Véritable réussite, ce disque offre le classique absolu Ashes To Ashes, mais ne se limite pas à ça. Tout à fait magistral, il s'agit du dernier grand Bowie en 22 ans... C'est dire s'il est grand !
Avis de ClashDoherty : Les années 80 commencent en fanfare avec ce chef d'oeuvre rempli de hits : Ashes To Ashes, Fashion, la chanson-titre. Mais limiter l'album à ces trois hits serait faire une grave erreur. En 45 minutes, l'album est parfait de bout en bout. L'ouverture It's No Game 1 est très rock, avec sa chanteuse nippone et son Bowie qui, littéralement, hurle ses paroles. Teenage Wildlife est un démontage en règle de ces jeunes chanteurs new-wave qui se disent influencés par Bowie (salut, Gary Numan), It's No Game 2 est la conclusion toute en douceur de l'album... Un disque mémorable qui sera le dernier sommet absolu de Bowie en 17 ans, voire même, comme Koamae le dit plus haut, en 22 ans. C'est tout sauf rien.
Let's Dance, 1983: Le début de la déchéance 80's pour Bowie. Certes, ce disque contient deux immenses classiques, j'ai nommé Let's Dance et la reprise d'Iggy Pop China Girl. Mais ça ne l'empêche pas d'avoir beaucoup vieilli, avec parfois des morceaux minables. Ce n'est pas son pire album, mais c'est le début de la traversée du désert...
Avis de ClashDoherty : Pas aussi pourri qu'on le dit, mais un album foncièrement commercial, rempli de tubes et de chansons faites pour, comme le titre de l'album le dit, danser. On passe allègrement sur les merdiques Shake It et Without You, et Ricochet non plus n'est pas top. Le reste ? Souvent excellent dans son genre (la reprise du China Girl de l'Iguane, Cat People (Putting Out Fire), la reprise du Criminal World des méconnus Metro), avec la participation du guitariste Stevie Ray Vaughan (sur tout le disque) et une production clinquante de Nile Rodgers. En entendant ce disque, Gainsbourg aura l'idée de son Love On The Beat, qu'il aurait voulu produit par Rodgers, ce qui ne sera pas le cas. Let's Dance est un disque mineur, mais assez sympa, finalement. Ah oui, et avec ce disque, Bowie passe chez EMI après une décennie et plus chez RCA.
Tonight, 1984: Disque pourrave jusqu'au bout, la pochette veut tout dire. Ridicule, quasiment rien à sauver si ce n'est, vraiment à la rigueur, Blue Jean et Loving The Alien. A part ça, c'est creux, c'est risible, c'est..... Pfffff......
Avis de ClashDoherty : Ca fait 10 ans que je ne l'ai pas écouté, et je ne tiens pas à rattraper ce retard. C'est le pire album de David Bowie, un naufrage intégral (Loving The Alien excepté, et éventuellement Blue Jean aussi) qu'il a renié par la suite. Un disque quasi intégralement constitué de reprises, celles qu'il ne fallait pas faire, d'ailleurs : God Only Knows, Tonight (d'Iggy Pop)... Même la pochette est abominable, et la production (de Hugh Padgham), du Let's Dance en pire. Atroce, et trop long malgré sa durée de 35 minutes.
Never Let Me Down, 1987: Grosso merdo, «Ne Jamais Me Laisser Tomber». Disque qui porte bien mal son nom. Rigoureusement abominable, le pire absolu de Bowie. Rien à sauver de cette purge que le chanteur semble bien regretter...
Avis de ClashDoherty : Bowie a aussi renié ce disque de 1987, qu'il estime être son nadir musical (son point le plus bas dans sa créativité et son niveau). Avec le recul, je dois dire que Never Let Me Down (dont un des morceaux, Too Dizzy, sera expurgé des rééditions CD car jugé trop nul, imaginez son niveau et tremblez, pauvres fous) est meilleur, bien meilleur que Tonight. Bon Dieu, il est même limite meilleur que Let's Dance ! On a, ici, des trucs nullissimes (New York's In Love, Day-In, Day-Out, Glass Spider), mais, aussi, deux-trois merveilles méconnues : la chanson-titre, Time Will Crawl, Beat Of Your Drum, la reprise du Bang Bang de l'Iguane. Mais la production vient tout faire foirer, hélas... Pas un bon Bowie. Un Bowie secondaire, même tertiaire (ah ah). Mais meilleur, mille fois meilleur que Tonight.
Black Tie White Noise, 1993: Le retour de Bowie. Alors, bon ou mauvais ? En fait, vraiment moyen, mais pas totalement nul non plus. Ca se laisse écouter, et c'est déjà bien meilleur que Tonight et Never Let Me Down. Alors ne nous plaignons pas...
Avis de ClashDoherty : Produit par Nile Rodgers, ce disque marque le retour de Bowie aux affaires solo après trois disques (dont un live) avec Tin Machine, groupe de rock qu'il a fondé en 1989. Mick Ronson, guitariste de la période glam, est de retour, pour peu de temps, il décèdera de cancer peu après. Reeves Gabrels (guitare), là dès Tin Machine, assure. La production, très dance/funk/disco, est hélas moyenne. Dommage, car il y à d'excellents trucs ici, Jump They Say (sur le suicide de son demi-frère schizo Terry), Miracle Goodnight (sur Iman, sa femme depuis 1992), The Wedding Song, la reprise du I Feel Free de Cream. Dans l'ensemble, c'est son meilleur album depuis 1983, sans pour autant être un grand cru. Un Bowie, donc, mineur, à réserver aux fans.
The Buddha Of Suburbia, 1993 : Avis de ClashDoherty : Disque méconnu, quasiment oublié, une bande-originale pour un TVfilm britannique adapté d'un best-seller du même nom. L'album, parfois instrumental, et offrant une belle et première version de Strangers When We Meet deux ans avant celle de 1.Outside, est sorti sous une autre pochette que celle présente ici, à la base (une photo issue du TVfilm). Dans l'ensemble, ce disque étrange, à la fois bande-son et album digne de ce nom, est un Bowie très correct, mais un peu ennuyeux par moments (certains instrumentaux). A noter la participation guitaristique de Lenny Kravitz sur la chanson-titre, du moins une des deux versions de la chanson, l'album s'ouvrant et se fermant sur The Buddha Of Suburbia. Un Bowie un peu mineur, mais à écouter, car vraiment peu connu.
1.Outside, 1995: Déjà, le nom du disque est étrange, et la pochette ne l'est pas moins. Disque qui contient quelques excellentes chansons, mais qui est, dans l'ensemble, trop long, trop surchargé (74 minutes, le plus long disque de Bowie, de loin). De ce fait, pas un grand cru de Bowie, mais un bon disque quand même, supérieur au précédent.
Avis de ClashDoherty : Comme Koamae l'a dit, c'est le plus long album studio de Bowie, et il est trop long, justement. 19 titres. A la base, ça devait être le premier opus d'une série d'albums conceptuels sur un détective privé fictif du nom de Nathan Adler, mais ce projet de série d'albums sera abandonné après ce disque (ça explique le 1 dans le titre, d'ailleurs). En virant les morceaux inutiles (les (Segue), notamment) et moyens, on arriverait à faire un disque fantastique, car des merveilles, 1.Outside en contient : The Motel, Strangers When We Meet (reprise d'une chanson de The Buddha Of Suburbia), I Have Not Been To Oxford Town, Hallo Spaceboy, Outside, The Hearts' Filthy Lesson, I'm Deranged. Une ambiance très sombre à la Nine Inch Nails (d'ailleurs, le groupe participera à la tournée 1995/96 de Bowie), une production (de Brian Eno, le retour ; dernière collaboration entre les deux hommes pour le moment) complexe, un disque difficile d'accès, inégal, mais sachant offrir du très grand niveau. Surestimé, cependant, et trop hermétique. Le disque a cependant ses fans.
Earthling, 1997: Le meilleur des années 90 pour Bowie. Très bon album, avec plusieurs passages hauts en couleurs. Néanmoins je n'en suis pas fan, donc je suis plutôt objectif avec ce disque qui ne me tient pas trop à coeur, mais qui reste quand même imprégné d'un certain talent Bowien, je reconnais.
Avis de ClashDoherty : Meilleur album de Bowie depuis 1980, rien que ça. Plus court que le précédent, Earthling, très influencé par le jungle-rock (The Prodigy, notamment) n'atteint pas 50 minutes. On y trouve un morceau un peu moyen (The Last Thing You Should Do), mais le reste est d'un niveau absolument fabuleux : Little Wonder, Seven Years In Tibet, Battle For Britain (The Letter), du lourd. Il faut cependant plusieurs écoutes pour bien apprécier ce disque, que sa production très technoïde rend barbare à la première écoute. Un album sous-estimé, par la même occasion, et son meilleur des années 90.
...hours, 1999: Celui-là m'est un peu obscur, j'ai dû l'entendre une fois, mais je ne m'en rappelle plus vraiment. Donc, incapable d'en dire plus.
Avis de ClashDoherty : Dernière participation de Reeves Gabrels à un album de Bowie, il quittera le navire car il n'aimera pas la nouvelle orientation du chanteur. Ce disque, le dernier des 90's, est un peu inégal et paresseux, mais on y trouve Thursday's Child, Survive, The Pretty Things Are Going To Hell et New Angels Of Promise, quatre sublimes chansons. Mine de rien, c'est quand même un cru un peu secondaire, une petite relâche, mais, là encore, le disque a ses fans. Moins nombreux que les fans de 1.Outside, et pas les mêmes, mais il en a quand même.
Heathen, 2002: Ou le retour du grand Bowie ! Disque dans lequel le chanteur oublie ses obstinations expérimentales des 90's et remet au goût du jour un pop-rock sans prétention excellent au possible. Superbe !
Avis de ClashDoherty : Je ne serai pas objectif avec ce disque. Un de mes grands préférés absolus, et son meilleur depuis 1980 (je sais, j'ai dit ça de Earthling, mais Heathen est meilleur que l'album de 1997, qui était aussi le meilleur album de Bowie depuis 1980 à sa sortie ; et The Next Day, de 2013, est désormais le meilleur album de Bowie depuis 1980, comme quoi...). Trois reprises, ce qui est étonnamment beaucoup pour un album de Bowie lambda : une de Neil Young, une des Pixies, et une du méconnu The Legendary Stardust Cowboy dont le nom de scène a été une partie de l'influence de Bowie pour Ziggy Stardust. L'album n'offre aucune mauvaise chanson, et on peut citer Heathen (The Rays), Sunday, Slip Away et 5:15 The Angels Have Gone comme étant de nouveaux classiques absolus du chanteur. Grandiose.
Reality, 2003: Si ça devait être définitivement son dernier disque, Bowie aurait fini sa carrière sur un disque fort sympathique, encore plus pop-rock que le précédent, remplies de belles chansons qui ne cassent pas trop la tête. Ce n'est pas un chef d'oeuvre, mais ça reste quand même un disque très accessible et sympa, et à conseiller outre mesure...
Avis de ClashDoherty : Au premier abord un peu décevant, facile, mais Reality offre vraiment de grandes chansons : Bring Me The Disco King, Fall Dogs Bombs The Moon, la reprise touchante du Try Some, Buy Some de George Harrison, Never Get Old et, en ouverture, New Killer Star. Tout, sur l'album, n'est pas de ce niveau (Looking For Water, She'll Drive The Big Car, Days), mais c'est quand même un très bon disque rock, qui sera le dernier de Bowie pendant une longue, si longue période : toute une décennie sans rien de nouveau à se carrer sous la dent. Pochette hideuse, en revanche. Ce qui, chez Bowie, n'est pas très fréquent, d'ailleurs !
The Next Day, 2013 : Avis de ClashDoherty : Une baffe dans la face ! 10 ans d'attente stressée (reviendra-t-il ou pas ? Malade ou en bonne santé ? Manque d'inspiration ou une envie d'arrêter la musique ?...Vivant ou mort ?) et au final, la surprise totale, en janvier, de l'annonce d'un nouvel album, qui sort le 11 mars. Sous une pochette reprenant, en la maquillant (recto et verso), celle de "Heroes", ce qui, au final, est vraiment une bonne idée, même si j'ai pensé tout le contraire au début. The Next Day est une réussite majeure de Bowie, et je ne dis pas ça parce que c'est son come-back après 10 ans de silence radio. 14 chansons le plus souvent monstrueuses. Citer les meilleures équivaudrait à en citer 12 sur les 14, je ne le ferai donc pas. Si vous aimez Bowie, ce disque très efficace, parfois nerveux, très rock, vous comblera d'aise !