En 1975, le 1er février, Miles Davis et son groupe, en pleine période jazz-funk-rock, fait une petite série de concerts à Osaka, Japon. Le premier de ces concerts, celui de l'après-midi, sortira en 1976 (double album Agharta). Le second de ces concerts, celui du soir, sortira un an plus tôt, soit l'année même des shows, et est double aussi : Pangaea. C'est un disque qui, en 90 minutes, ne contient que... 2 titres ! Tous deux scindés en deux pour le vinyle, naturellement (soit 4 morceaux en vinyle). A ne conseiller qu'aux fans ultras de Miles, donc !
Pangaea est un live tout aussi immense qu'Agharta. Les deux longues pièces, Zimbabwe (quasiment 42 minutes) et Gondwana (quasiment 50 minutes), sont immenses, riches en rebondissements, soli divers, le tout interprété avec une puissance rarement égalée. Les musiciens, les mêmes que sur Agharta (logique : même date, même lieu de concert), assurent. Rappelons-les (pour leurs instruments, se reporter à la chronique concernant Agharta) : Sonny Fortune, Pete Cosey, Mtume, Al Foster, Reggie Lucas et Michael Henderson. Et Miles, of course. Produit par Teo Macero, Pangaea est un live (et un album, tout court) rigoureusement indispensable pour tout fan de jazz et de fusion, et de Miles qui se respecte (et ça se respecte) !
Le seul reproche, à la rigueur, concerne la longueur des titres, on aurait sans doute préféré (enfin, moi, ça ne me dérange pas trop) quatre titres indépendants, un par face (donc, deux par CD) plutôt que deux très longues suites scindées en deux pour le 33-tours. 48 minutes pour Gondwana, c'est longuissime (heureusement, musicalement, ce morceau est tuant), et je peux comprendre que certains se sentent un peu rebutés. Mais Pangaea, malgré ça, est, tout comme Agharta et Dark Magus (ce dernier, de 1977, propose des titres joués live en 1974 au Carnegie Hall de New York, et est lui aussi un double album avec peu de titres), un essentiel absolu.
FACE A
Zimbabwe (Part 1)
FACE B
Zimbabwe (Part 2)
FACE C
Gondwana (Part 1)
FACE D
Gondwana (Part 2)
