Kate Bush a démarré sa carrière sur les chapeaux de roue avec un The Kick Inside juste phénoménal en 197, elle n'avait pas 20 ans au moment de la sortie de l'album. L'album, sous sa pochette assez asiatisante, offrait déjà de quoi saliver en attendant la suite (Wuthering Heights, James And The Cold Gun, Moving). Cette suite, Kate ne va pas trop tarder avant de la faire : cinq mois après la sortie de l'album, soit en juillet 1978, elle entre en studio, et y restera jusqu'en septembre, pour poser sur bande son futur deuxième album, qui sortira en novembre. Deux albums dans la même année. Ce deuxième album est sans doute le seul de sa carrière a avoir été enregistré intégralement en-dehors du Royaume-Uni, vu qu'elle est partie en France, aux studios Super-Bear de Berre-Les-Alpes (sur les hauteurs de Nice), là-même où Pink Floyd fera, peu de temps après dans la même année (et le début 79), une partie de The Wall. Là, aussi, où des groupes tels que Queen et AC/DC avaient, ou feront, des sessions. Constitué de 10 chansons dont seulement 3 sont toutes nouvelles (les 7 autres avaient été écrites bien auparavant, et furent juste retravaillées), l'album est court, 36 minutes, et est produit, encore une fois, par Andrew Powell. Il est sorti sous une belle pochette ouvrante au lettrage doré et gaufré (en relief), recto comme verso, et on y voit, au recto, une photo de Kate, en tenue de lion (la tête au sol), juchée sur une caisse dans un grenier, éclairée par la lumière provenant de la fenêtre en chien assis (ah ah ah), et au verso, une photo de Kate, en gros plan, regard farouche et cheveux au vent. Les paroles sont dans l'intérieur de pochette, avec deux autres photos similaires à celle du verso. L'album s'appelle Lionheart.
Pour être sincère, autrefois, il y à bien 10 ans, dans une chronique que j'ai fini par trouver à la fois horriblement courte (elle était à peine plus longue que ce que vous venez déjà de lire de cette nouvelle chronique) et vraiment plus du tout représentative de ce que je pense de l'album, il y à 10 ans, donc, j'avais été du genre dithyrambique avec ce disque, que je qualifiais d'aussi réussi que The Kick Inside. Enregistré avec essentiellement les mêmes musiciens que le précédent album, Lionheart n'est pas, je dois le dire, aussi bon que The Kick Inside, et de tous les albums que Kate a fait entre son premier et The Sensual World (1989), soit une période de 10 ans (j'avoue qu'à l'heure actuelle, je ne connais pas vraiment les suivants, je sais, faudrait que je m'y mette sérieusement ; je connais cependant The Red Shoes, que je n'aime pas vraiment), c'est indéniablement le moins bon. Mais ce n'est quand même pas un mauvais album. On y trouve de très bonnes chansons, comme Hammer Horror (qui sortira en single, mais ne marchera pas super bien, c'est cependant ma préférée ici), Wow (qui, lui, sera un single bien plus cartonneur, sans être le plus cartonneur de sa carrière, loin de là), Kashka From Baghdad (qui aborde le thème de l'homosexualité) et Symphony In Blue. Je vais aussi citer In Search Of Peter Pan, et ça fait, donc, sur les 10 titres de l'album, la moitié qui, pour moi, vaut clairement le coup d'oreille.
Mais Lionheart, qui cependant n'offre aucune chanson merdique, souffre cependant du fameux syndrome du toujours difficile à faire deuxième album. C'est toujours compliqué, pour un groupe/artiste, de faire son deuxième album. Soit le premier album n'a pas marché, et il faut, donc, faire en sorte que le deuxième, lui, soit le déclic (et dans ce cas, éviter les erreurs du premier, tout en essayant de conserver son style). Soit (et c'est le cas pour Kate Bush) le premier album a très bien marché, et il faut donc essayer de faire mieux, si c'est possible ; en tout cas, de faire au moins aussi bien, et donc, de ne pas décevoir les attentes. Il y à la pression de la maison de disques, qui laisse un peu la bride relâchée pour le premier album, mais qui, pour le deuxième, impose déjà des objectifs. Apparemment, Kate se plaindra qu'elle n'a pas eu beaucoup de temps pour faire Lionheart. Ce n'est peut-être pas elle qui a eu l'idée d'aller en France pour faire le disque, elle aurait peut-être préféré rester en Angleterre, et retourner au studio AIR où elle fit le premier album (terrain connu). Elle n'a signé que trois nouvelles chansons (Symphony In Blue et les moins réussies Coffee Homeground et Fullhouse) et le reste, donc, est constitué, sans doute en partie la mort dans l'âme, de chansons pré-existantes, juste remodelées avant enregistrement, qu'elle avait peut-être enregistrées une première fois pendant les sessions du précédent opus et qu'elle n'avait pas mises sur l'album pour diverses raisons. Ce Lionheart manque de panache, n'est qu'à moitié réussi. Les chansons les moins bonnes ne sont pas à chier quand même, mais franchement, malgré la courte durée, on s'emmerde un peu, parfois. Les albums suivants, et notamment le suivant direct (Never For Ever, 1980), seront amplement meilleurs, sans comparaison possible, en fait. Et heureusement pour elle, sinon sa carrière n'aurait pas été aussi longue.
FACE A
Symphony In Blue
In Search Of Peter Pan
Wow
Don't Push Your Foot On The Heartbreake
Oh England My Lionheart
FACE B
Fullhouse
In The Warm Room
Kashka From Baghdad
Coffee Homeground
Hammer Horror
c'est marrant parce que je n'aime pas cet album, à part WOW
mdr!
je trouve que l'ensemble est un peu bancal parce que les mélodies le sont à la base. Elles font des lignes un peu trop courbes, ne sachant pas trop où elles vont. En voulant faire du personnel, ça en devient un peu trop étrange à mon goût.
ce n'est que son 2ème album, elle va arriver à faire des choses mieux construites, c'est sur...
Bah oui : le 3ème est un chef d'oeuvre "never for Ever" est (pour moi, hein) à des années lumières du 2ème. Quelle progression, quelle évolution, quelle maitrise acquises en si peu de temps !!