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Bon Dieu, ce que j'adore ce groupe. UFO. Un des putain de meilleurs putains de groupes de putain de hard-putain-rock, moi je vous le putain dit. Et cet album, sorti en 1977, est probablement un de leurs meilleurs, malgré ce que j'en pensais autrefois (mon ancienne chronique concernant ce disque, qui remontait à 2010, était du genre un très bon album, mais pas un de leurs sommets ; con que j'étais ! Con !). J'ai donc décidé de la refaire totalement, cette chronique. Voici donc le septième album d'UFO, qui est aussi leur sixième album studio, et encore plus particulièrement, leur quatrième album de hard-rock (le début de la carrière de UFO, au tout début des années 70, le temps de deux albums studio et d'un live, fut très heavy rock psychédélique et planant à la Hawkwind, ils ne passeront à un hard-rock pur et dur qu'en 1974 avec Phenomenon). Sorti donc en 1977 sous une pochette signée Hipgnosis où on distingue deux des membres du groupe comme nus sous des tenues de travail, le tout dans un décor d'usine, ce disque s'appelle Lights Out, et offre 8 chansons, pour un total de 37 minutes. Parmi ces chansons, une reprise, assez étonnante d'ailleurs (pour le choix de la reprise), le reste est signé du groupe. L'album fera bien parler de lui à sa sortie, à cause de sa production qui ne lésine parfois pas sur des effets lyriques, pas mal de cordes. Ca reste du pur hard-rock des familles malgré cela.

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UFO est un groupe de folie, que l'on pourrait comparer aux Scorpions pour leur style à la fois très heavy et en même temps, plutôt populaire, accessible, les deux groupes n'ayant jamais été avares en power ballads, en slows rock. On peut même trouver un gros point commun entre les deux groupes : Michael Schenker. Allemand, guitariste, ce mec a fait partie des Scorpions, rapidement, en tout début de leur carrière, aux côtés de son frangin Rudolf (lequel a toujours fait partie des Scorpions qui, je le rappelle mais tout le monde le sait, est un groupe allemand). En 1974, il incorpore UFO, avec l'album Phenomenon. Il restera au sein de UFO jusqu'en 1979, avant de partir, de rejoindre rapidement, le temps d'un album (Lovedrive, 1979), les Scorpions, puis de partir définitivement du groupe afin de fonder le sien, le Michael Schenker Group, ou MSG. Schenker, c'est le blondinet sur la photo ci-dessus (et le chanteur de UFO, Phil Mogg, c'est le premier, celui à la dégaine de Bon Scott, enfin, un peu). Lights Out, donc, est le septième opus (en tout) de UFO, et il sera un fort succès, en cette année 1977 pourtant punk à donf'. L'album aligne les classiques comme un professeur sévère aligne les heures de colles envers le cancre de la classe : Too Hot To Handle ouvre efficacement l'album sur un riff certes peu original, mais ô combien jouissif. Phil Mogg est en forme tout du long de l'album, sa voix, typique du hard-rock, est géniale. Autre classique, Lights Out, avec son rythme de calvalcade, est une pure tuerie qui, en live (sur Strangers In The Night, 1979, un des plus grands albums live qui soient, et je parle de rock en général, pas que de hard-rock), démontera tout. Enfin, dernier classique et non des moindres, une chanson considérée par Steve Harris (bassiste d'Iron Maiden) comme étant une de ses chansons préférées, si ce n'est sa préférée (du moins, il l'a dit, une fois, en interview) : Love To Love. Longue de 7 minutes, cette chanson achevant l'album, et dont la version live sur le même album cité à l'instant est gigantesque, est une power ballad à pleurer dans sa bière. On peut la comparer au Still Loving You des Scorpions, mais avec, évidemment, sept ans d'avance sur eux, sinon, c'est le même style. Personnellement, je ne me lasse pas de cette chanson qui me file des frissons, comme le font quatre autres chansons du groupe, du même genre : Crystal Light, Belladonna, Martian Landscape et This Kid's/Between The Walls. C'est beau à tuer quelqu'un pour s'en remettre.

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Verso de pochette

Le reste de l'album est d'un niveau atrocement génial : Try Me est une ballade bien dégoulinante, certains affirmeront même que Mogg en fait trop, mais c'est sublime ; Electric Phase et Gettin' Ready sont deux rocks bien nerveux et ultra efficaces et sympathiques ; Just Another Suicide est assez lyrique dans sa production, c'est le morceau sur lequel on entend le plus les arrangements de corde (enfin, Try Me et Love To Love en ont pas mal aussi), et ça fonctionne totalement ; enfin, Alone Again Or est la reprise, une reprise étonnamment fidèle (on remplace juste le solo de trompette mariachi par de la guitare reproduisant les mêmes notes) du classique de Love, issu de leur album Forever Changes, de 1967. Du rock psychédélique américain des sixties repris par un groupe de pur hard-rock anglais des seventies ! Un peu comme si Dalida chantait Be-Bop-A-Lula, comme le chantait Renaud en 1983. Mais cette reprise, courageuse, est parfaite de bout en bout, le groupe la maîtrisant bien ici, il ne l'a vraiment pas dénaturée, même la manière de chanter, avec une sorte de filtre, est identique à celle d'Arthur Lee au sein de Love. A l'arrivée, on a donc un remarquable, génial album de hard-rock, clairement un des meilleurs du groupe. A découvrir absolument, et n'oubliez pas aussi leurs autres albums de la même période : tout, de 1974 (Phenomenon) au live de 1979 Strangers In The Night, est indispensable. Ma préférence va à No Heavy Petting, de 1976, mais c'est question de goût, car tous se valent. Misty green and blue/Oh to love to love you...

FACE A

Too Hot To Handle

Just Another Suicide

Try Me

Lights Out

FACE B

Gettin' Ready

Alone Again Or

Electric Phase

Love To Love