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UFO est clairement, et depuis toujours, un de mes groupes de hard-rock préférés. En partie parce que ce groupe (qui n'a jamais changé de chanteur, Phil Mogg, présent depuis le début, sans aucune exception, et c'est suffisamment rare pour être signalé ; on peut aussi citer  Klaus Meine pour les Scorpions, groupe qui, musicalement, se rapproche énormément de UFO, mais le cas de groupes qui ont évolué avec plusieurs chanteurs est quand même plus fréquent) a démarré sa carrière dans un style tellement à part que c'est presque un miracle qu'ils aient, par la suite, pu obtenir un tel succès ; et en partie parce que, bon Dieu, leur musique est d'une qualité incroyable...du moins, jusqu'en 1980, car ensuite, j'ai le regret de le dire, mais entre Mechanix, Making Contact ou You Are Here, le groupe a sorti quelques trucs vraiment pas terribles. Mais entre leurs débuts et le double live Strangers In The Night de 1979, rien à dire. Bon, OK, le début de carrière est curieux : deux albums (dont le deuxième, long de presque une heure, mais sur un seul vinyle) de rock spatiard à la Hawkwind suivis d'un Live qui achève la première partie de carrière, albums qui ne se vendront pas des masses, c'est rien de le dire... En 1974, UFO se revampe, en engageant notamment le guitariste Michael Schenker, un Allemand, ancien membre fondateur des Scorpions (quand je disais, plus haut...) et frangin d'un de leurs guitaristes, Rudolf. Cette nouvelle formation de UFO sort Phenomenon, avec le hit Doctor Doctor et des classiques tels que Crystal Light ou Rock Bottom. Du hard-rock mélodique et de haute tenue, suivi en 1975 du génial Force It (Out In The Street, This Kid's/Between The Walls...) et sa pochette Hipgnosis scandaleuse. 

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En 1976, UFO sort No Heavy Petting. A l'époque, un claviériste argentin du nom de Danny Peyronel, ancien membre de Heavy Metal Kids, incorpore le groupe. il ne tiendra dans UFO que le temps de cet album sorti sous pochette scandaleuse Hipgnosis : une femme, torse nu, de dos, portant sur son bras un petit singe rhésus relié à elle par des cathéters de couleur (seule teinte de couleur, le nom du groupe et les crédits au dos exceptés, de la pochette en noir & blanc). Ce nouvel album de UFO est le premier pour lequel un claviériste (ici, donc, Peyronel) est crédité en membre officiel. Court (35 minutes pour 9 titres), No Heavy Petting est un album totalement réussi, incontestablement mon album studio préféré du groupe. Un album qui, il me semble, est un peu négligé, des fois. Notamment de manière officielle : je me rappelle avoir été surpris, quand j'avais acheté une édition CD (pas la plus récente ; celle d'avant) du live Strangers In The Night. Dans le livret, un texte résumait l'histoire du groupe jusqu'à 1979 et ce live. No Heavy Petting, dont deux titres sont interprétés sur ce live, n'est absolument pas cité, pas une seule fois, dans le texte, et je crois même que parmi les vignettes reproduisant les albums, il manquait celle de cet album de 1976 (pas sûr à 100 % pour les vignettes, mais je le suis pour le texte), aberrant. Alors que cet album est une pure tuerie de hard mélodique. On y trouve une reprise (A Fool In Love de Frankie Miller) et 8 morceaux originaux, dont trois sur lesquels Peyronel est crédité (il signe d'ailleurs à lui seul Highway Lady). 

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Morceau de choix achevant le disque, Martian Landscape, ode au pays natal de Peyronel (qui en est le co-auteur), l'Argentine donc, est une des plus belles chansons que j'ai entendues de ma vie, et une des plus belles de UFO, et de hard-rock, donc. Une pure splendeur qui achève à la perfection un album offrant ausi la power-ballad Belladonna (que les Scorpions doivent sûrement enrager de ne pas avoir chanté, tellement elle aurait pu leur convenir), le monumental Natural Thing qui ouvre le bal avec puissance (ce riff...), un Can You Roll Her furibond et effréné, presque punk tellement il se branle vite, un On With The Action au sujet délicat (l'homosexualité), un I'm A Loser au claviers martelés de toute beauté... C'est bien simple, je ne vois strictement rien à retirer de cet album parfait dans son genre, un assemblage de chansons suffisamment différentes les unes des autres pour en faire un disque super agréable à l'écoute, on n'a pas l'impression de toujours écouter le même morceau, on passe d'un morceau furieux à une ballade lacrymale magistralement interprétée par Mogg, avant de refoncer vers du hard assez nerveux (Reasons Love)... C'est un des meilleurs albums d'un groupe qui, alors, est en plein dans son Âge d'Or, en total état de grâce. Putainement conseillé, donc. 

FACE A

Natural Thing

I'm A Loser

Can You Roll Her

Belladonna

Reasons Love

FACE B

Highway Lady

On With The Action

A Fool In Love

Martian Landscape