Aaah, UFO... Récemment, il y à deux jours en fait, j'ai reparlé des Scorpions (et j'en reparlerai sans doute encore prochainement) via Lovedrive, album de 1979 sur lequel, le temps de trois morceaux, on trouve Michael Schenker, guitariste (et frangin d'un des guitaristes du groupe) qui faisait partie des membres fondateurs des Scorpions, a joué sur leur premier album avant, en 1974, de rejoindre un autre groupe de hard-rock, britannique celui-là, UFO, jusqu'en 1979. UFO, un des meilleurs (et de mes préférés aussi) groupes de hard des années 70. Mais si ce groupe est essentiellement connu pour ses albums de l'ère Schenker (1974/79 donc), parmi lesquels un des meilleurs lives de l'histoire (Strangers In The Night en 1979), leur début de carrière est très peu connu, et très différent. Le groupe a été fondé au tout début des années 70 (ou à la toute fin des années 60 !) par, notamment, le chanteur Phil Mogg (qui, tout du long de la carrière du groupe, est quasiment le seul membre à ne jamais être parti), faisait, à la base, du space-rock à la Hawkwind ou Pink Fairies. Le premier album, UFO 1, offrait une sympathique reprise d'Eddie Cochran (C'Mon Everybody), mais n'était pas particulièrement mémorable pour autant. Puis, en 1971, le groupe va sortir son deuxième album, dont je vais reparler ici. L'année suivante, un live clôturera la première époque du groupe, qui reviendra en 1974 avec Phenomenon (premier album avec Schenker, premier album de vrai hard-rock). Mais comme je suis là pour reparler du deuxième album, autant que je commence à en parler, non ?
Il s'appelle UFO 2/Flying, sa pochette ouvrante est moche comme une idée du RN, et son sous-titre laisse pensif : One hour space rock. Hein ? L'album est pourtant simple ! Mais en effet, il dure une heure, ou en fait, il dure 58 minutes (on va pas chipoter pour deux minutes, hein ?), et il n'offre que 5 titres. UFO 2/Flying est un monstre ; quelques années avant que Todd Rundgren ne colle 58 minutes sur un seul vinyle (le premier opus d'Utopia) et n'en colle 67 sur un autre vinyle simple (son Initiation), avec les limitations audio que ça implique (sillons serrés à mort, son assez mince, disques fragiles), UFO réussit cet exploit. Logiquement, tout devrait être double, mais à regarder la durée des morceaux, il y aurait eu une trop grande disparité dans la durée des quatre faces, il aurait fallu couper en deux le dernier titre, Flying, qui dure 26,30 minutes, la moitié du disque à lui seul...et il n'est pas seul sur sa face ! On y trouve ausis The Coming Of Prince Kajuku, 4 minutes. On notera, au sujet de ce morceau instrumental, qu'il présente des ressemblances extrêmement troublantes avec Sparks des Who (album Tommy, 1969), le riff de guitare électro-acoustique, la rythmique, le fait même que les deux morceaux soient exempts de paroles... Cette ressemblance m'a sauté au paf dès la première fois que j'ai entendu l'album de UFO, et je trouve étonnant que personne ne s'en soit ému, sur le Net (enfin, j'ai pas fait des recherchés poussées, mais en tapant les titres des deux morceaux, je ne tombe sur rien de valable) ! Vous en pensez quoi, vous ? Ca n'enlève rien à la beauté de The Coming Of Prince Kajuku, mais...je trouve ça quelque peu gênant que le groupe se soit tiré de cette flagrante (je trouve) ressemblance qui a tout du plagiat, sans aucun souci juridique !
Un détail de l'intérieur de pochette vinyle
Il faut dire que ce deuxième UFO n'a pas été un franc succès commercial. Si le groupe cartonnera par la suite, ses débuts furents discrets. Ce deuxième album, assez spatiard effectivement (le sous-titre ne ment ni dans la durée, ni dans le style), est indéniablement le sommet de cette première époque, et un des meilleurs albums du groupe. Il offre un voyage auditif assez imposant, de Silver Bird à Flying en passant par le long (19 minutes !) Star Storm. Le groupe est alors constitué de Phil Mogg (chant), Mick Bolton (guitare), Pete Way (basse) et Andy Parker (batterie), pas de claviers ; album enregistré à Londres et produit par Milton Samuel. Comme je l'ai dit, aucun succès commercial, pourtant, l'époque se prêtait à ce genre d'albums (Hawkwind...), et le contenu musical de ce deuxième UFO est vraiment super réussi (aucun morceau n'est à retirer, et si Flying est un tantinet longuet, c'est tout de même appréciable). Il est vrai que sans être mauvaise, la qualité sonore de l'album est un petit peu décevante, mais c'est parce que le groupe a voulu serrer les sillons à mort pour tout faire tenir sur un seul vinyle, malgré la durée vraiment imposante qui, pour n'importe qui, aurait imposé soit des coupes dans la durée des morceaux, soit le retrait de Flying (sans ce titre, l'album dure 34 minutes), soit, si on garde tout tel quel, deux vinyles et un morceau-titre coupé en deux et un ordre des morceaux radicalement différent. Bref, un album qui fut sans doute compliqué, pour le groupe, à imposer tel quel, et qui est assez osé, courageux. Comme, en plus, le contenu est réussi (si ça avait été du niveau, globalement moyen, du précédent album...aïe...), ça fait de ce UFO 2/Flying un album à découvrir à tout prix !
FACE A
Silver Bird
Star Storm
Prince Kajuku
FACE B
The Coming Of Prince Kajuku
Flying
Grand disque en tous cas!