Quand David Coverdale intègre, en 1973, Deep Purple en tant que chanteur (il y restera jusqu'en 1976), il est alors totalement inconnu, il chante dans un petit groupe local, The Government qui, en 1969, a partagé l'affiche avec le Pourpre (à l'époque pas encore ce qu'il sera ensuite). Quand il apprend que Ian Gillan, le chanteur, quitte le groupe en 1973, il se propose, et se fait engager, avec le bassiste et chanteur Glenn Hughes. On connaît la suite, Burn, Stormbringer, Come Taste The Band. Il quitte le groupe en 1976. En fait, le groupe se sépare suite au décès du guitariste Tommy Bolin (qui, en 1975, a remplacé Ritchie Blackmore), d'overdose. Il sort son premier opus, White Snake, en 1977, un disque moyennemment réussi de blues-rock. Puis Northwinds, même style musical, un peu plus réussi mais pas génial, en 1978. La même année, il fonde son propre groupe, Whitesnake, qui sort un EP, Snakebite, et un album, Trouble (en 1978 aussi). Parmi les musiciens, Jon Lord (claviériste de Deep Purple). 1979, Lovehunter sort, excellent album de hard-rock. En 1980, Ready An' Willing marque l'entrée dans le groupe d'un autre ex-Pourpre : le batteur Ian Paice. Les autres musiciens (Neil Murray à la basse, et les guitaristes Micky Moody et Bernie Mardsen) ne changent pas. Le producteur des albums n'est autre que Martin Birch, qui a longuement bossé avec le Pourpre (et avec Iron Maiden par la suite).
Il semblait logique que tôt ou tard, le Serpent Blanc ne sorte un live. En fin d'année 1980, c'est chose faite : Live...In The Heart Of The City, double live (toujours en CD, il dure 80 minutes ; cependant, une des éditions CD, celle de 1994, est simple, car le premier titre du deuxième vinyle manque à l'appel) produit par Martin Birch, qualité audio vraiment remarquable, et proposant non pas un, mais deux concerts, de respectivement 1980 et 1978, à chaque fois au même endroit, le mythique Hammersmith Odeon de Londres. C'est pour ça que chaque disque s'ouvre sur le même morceau, Come On, pas la même version évidemment, et comme je l'ai dit, la réédition CD 1994, la seconde effectuée mais pas la dernière, a retiré la seconde version, celle de 1980, de Come On. Niveau musiciens, on a Ian Paice sur le premier disque et l'ancien batteur, Dave Dowle, sur le second, mais aucun changement, par rapport aux musiciens cités plus haut, qui sont sur l'ensemble du disque. La pochette est un dessin (on croirait que c'est une photo, hein ? Non, c'est bien un dessin) montrant le groupe en action, c'est un peu grotesque pour ce qui est de la tronche, bien caricaturale, de Coverdale et de Mardsen (en rouge, avec la doubleneck), mais on parle de hard-rock, pas de jazz.
Musicalement, Live...In The Heart Of The City est une belle réussite, peut-être pas LE meilleur live de hard-rock (Made In Japan, Live And Dangerous, Live After Death - pas encore sorti - et Strangers In The Night sont devant, sans parler du premier Motörhead, lui aussi pas encore sorti à l'époque), mais il est impossible de bouder son plaisir face à ces 80 minutes vraiment efficaces. Whitesnake enchaîne ses premiers classiques (Walking In The Shadow Of The Blues, Take Me With You, Trouble, Fool For Your Loving, un Love Hunter de 11 minutes, Sweet Talker, et un Ain't No Love In The Heart Of The City sensationnel qui donne son titre au live et est une reprise de Bobby Bland) agrémenté, pourquoi se priver, de deux reprises de Deep Purple : Might Just Take Your Life et Mistreated, tous deux sur le second disque (1978). Coverdale chante super bien, les musiciens sont en forme, on ne s'ennuie pas. La suite de la carrière de Whitesnake verra le groupe passer progressivement vers le metal. En 1987, ils obtiendront un gros succès avec leur album sans titre (Still Of The Night, Here I Go Again dans une nouvelle version, l'originale datant de 1982), mais perdra un peu de son âme. Le groupe existe encore, mais je préfère ne pas dire ce que j'en pense. Quiconque ayant entendu The Purple Album, disque de 2015 où le groupe reprend des chansons du Poupre, sait ce que disque sans intérêt (je n'ai pas dit raté, hein, juste sans intérêt, inutile) veut dire. Moi, j''aime beaucoup ce groupe jusqu'à, disons, 1981 ou 1982, après je lâche l'affaire, malgré l'efficaceté redoutable du très hair-metal Still Of The Night. Ce live de 1980 est leur meilleur album, sans doute.
FACE A
Come On
Sweet Talker
Walking In The Shadow Of The Blues
Love Hunter
FACE B
Fool For Your Loving
Ain't Gonna Cry No More
Ready An' Willing
Take Me With You
FACE C
Come On
Might Just Take Your Life
Lie Down (A Modern Love Song)
Ain't No Love In The Heart Of The City
FACE D
Trouble
Mistreated