Revoilà Deep Purple, chouette ! Mais pour être honnête, l'album choisi cette fois-ci, déjà abordé il y à longtemps, n'est pas vraiment du genre à ce que l'on s'exclame chouette ! à son sujet. Cet album, depuis le temps que je me disais qu'il fallait que je le réaborde, son ancienne chronique, vieille de plus de 10 ans, étant vraiment pourrie, mais à chaque fois, je reculais devant la tâche. Pas parce qu'il est difficile de parler de cet album, parce que, franchement, Deep Purple n'a pas fait d'albums compliqués à chroniquer, sauf à la rigueur le Concerto For Group And Orchestra de 1969. Et encore. Il suffit de dire que le mélange entre rock et musique classique ne fonctionne pas, et on a abordé quasiment tout le disque comme il faut. Non, si j'ai longtemps reculé à l'idée de réaborder Fireball, c'est parce que cet album, sincèrement, je m'en bats la couenne bien comme il faut. Je voulais même le classer dans les ratages, mais au final, non, il était dans le hard, il y reste, pas parce qu'il ne mérite pas l'infâmante catégorie, mais parce que, me concernant, j'ai tellement de mépris pour ce disque que je ne l'envisage même pas comme un ratage. Fireball, je ne l'écoute jamais (je l'ai réécouté pour la chronique, faut pas déconner), je ne le sors jamais de son boîtier CD. Parce que, si vous me lisez depuis un certains temps, vous devez ans doute savoir que je suis collectionneur de vinyles, et que j'écoute essentiellement en ce format. J'achète sous ce format, uniquement, aussi, depuis un petit moment (si un artiste ou un groupe que j'aime vient de sortir un disque qui m'intéresse, je le prends en vinyle s'il a été pressé sous ce format). J'ai beaucoup, beaucoup de Deep Purple en vinyles. Fireball, je ne l'ai pas, ni en pressage d'époque, ni en réédition. Il me suffirait d'aller en magasin ou sur le Net et en un geste ou un clic, je l'ai, pour pas trop cher (en réédition). Mais je n'aime tellement pas ce disque que pour le moment, je n'ai même pas envie de compléter ma collection, au rayonnage Deep Purple !
Sorti en 1971, cet album est le sixième album du groupe, toutes formations (ici, c'est la fameuse MkII, la seconde, la meilleure) confondues, et en incluant l'album à moitié classique cité plus haut. Sinon, c'est leur cinquième album studio, le deuxième album studio de la MkII (avec Ian Gillan au chant), et il fait suite au monumental In Rock de 1970, un des plus grands albums de hard (et, simplement, de rock) de l'Histoire. Il sera lui-même, ce Fireball, suivi, en 1972, par Machine Head, autre immense album de hard (et de rock, tout simplement) de l'Histoire. Et du double live Made In Japan, historique à mort. Bref, il est entouré de pointures. Mais il n'en est pas une lui-même. La pochette représente une boule de feu constituée des têtes des cinq membres du groupe, filant dans l'espace, et est donc à peu près aussi prétentieuse que celle du précédent (le groupe sculpté dans le Mont Rushmore). Constitué de 7 titres (pour 38 minutes), soit autant que le précédent et que les trois suivants (en comptant le double live), Fireball sera précédé en février 1971 d'un single hors-album très réussi, Strange Kind Of Woman, présent en bonus-track sur les éditions CD. Un autre morceau, le morceau-titre, sortira en single en octobre 1971 (l'album est lui sorti en juillet), une chanson efficace mais pas vraiment mémorable. En fait, rien n'est vraiment mémorable ici, sauf à la rigueur Fools, long de plus de 8 minutes. Là, OK, c'est vraiment bon. Mais le reste est difficilement retenable, sauf l'épouvantable Anyone's Daughter, tentative country absolument déplorable, un truc qui n'était vraiment pas à faire. On peut aussi citer The Mule, morceau inspiré par la SF (le personnage du Mulet, un des plus importants du cycle de Fondation d'Asimov) qui, en live, sera prétexte à un solo de batterie.
Ian Gillan considère cet album, qui est plus recherché que le précédent et les suivants, comme étant un de ses préférées dans la discographie du groupe, mais rares sont les membres de Deep Purple à être du même avis, Ritchie Blackmore (guitare) ayant même qualifié le résultat de désastre. L'album fut enregistré en une période assez longue (entre septembre 1970 et juin 1971 !) mais assemblé à la hâte par le groupe (qui autoproduit le disque), sous la pression de leur maison de disques, qui attendait (et le single publié en pleine période d'enregistrement ne comblera pas vraiment cette attente, il a bien marché, certes, mais une maison de disques en veut toujours plus) un album le plus rapidement possible. Commercialement parlant, l'album ne se vendra pas aussi bien que le précédent, ni que les suivants. Jon Lord (claviers) dira qu'avec ce disque, le groupe s'est éparpillé, est allé dans des directions musicales qui ne lui convenaient pas vraiment. Retour à un son bien plus hard et direct avec Machine Head (enregistré difficilement, le contexte d'enregistrement fait d'ailleurs pleinement partie de l'album ; voir ma chronique de l'album pour en savoir plus). En attendant, ce Fireball n'est pas vraiment convaincant, pas glorieux, malgré Fools et, à la rigueur, No No No dans mes bons jours (vu le nombre très faible d'écoutes de ce disque, c'est peu dire que je ne le sauve pas souvent, ce morceau)... Un dernier point, assez révélateur : un des "Overseas Live Series" (une série d'albums live archivaux du groupe) date de l'époque de la sortie de cet album : Long Beach 1971. On y trouve seulement 4 morceaux, assez longs. Le live a été fait peu après la sortie de l'album et on y trouve une version live de Strange Kind Of Woman (morceau qui, je le rappelle, n'est pas sur l'album), mais, sinon, aucun de Fireball. Le live n'est pas complet (mais vu la durée des morceaux, ils n'ont pas dû en interpréter beaucoup plus), mais je suis sûr qu'aucun titre ou presque de cet album, leur plus récent alors, n'était dans la setlist...de même qu'aucun, sauf le solo de batterie, ne sera sur Made In Japan, le single hors-album mis à part (en revanche, un autre live de la série, Copenhagen 1972, offre The Mule et Fireball) ! De là à dire que Deep Purple se désolidarisera rapidement de cet album, il n'y à qu'un pas à faire...
FACE A
Fireball
No No No
Demon's Eye
Anyone's Daughter
FACE B
The Mule
Fools
No One Came