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Porcupine Tree est un groupe de rock progressif anglais (avez-vous d'ailleurs remarqué que dans la grosse majorité des cas, les meilleurs groupes de rock progressif sont de cette nationalité ?) fondé en 1987. C'est en 1991 que le groupe de Steven Wilson (chant, guitare) sort son premier album, On The Sunday Of Life... (avant cela, ils avaient sorti quelques albums sur des K7 audio autoproduites). Au fil des années, le groupe publiera plusieurs albums, celui que j'aborde ici (pour la deuxième fois depuis 2010, mais ma précédente chronique était décevante, trop courte) étant le septième opus studio du groupe, sorti en 2002. A ce moment, Porcupine Tree, c'est Steven Wilson (chant, guitares, banjo, claviers), Richard Barbieri (claviers divers), Colin Edwin (basse) et Gavin Harrison (batterie et percussions). Cet album de 2002, sorti sous une très inquiétante (et assez connue) pochette signée Lasse Hoile, s'appelle In Absentia. Produit par Wilson, c'est un disque tenant tout autant du rock progressif que du metal, et c'est même, sauf erreur de ma part, la première incursion du groupe dans le metal progressif. Certaines des 12 chansons (pour un total de 68 minutes passant comme une lettre à la Poste) sont en effet assez musclées, violentes.

Porcupine Tree - In Absentia - Back

Certains des thèmes de l'album aussi sont violents, on y parle notamment de serial killers et de la fin de l'innocence. C'est un disque que l'on ne saurait qualifier de léger et pop. C'est bien simple, ce disque me fait penser au The Downward Spiral de Nine Inch Nails, en version progressive, en plus 'musical' (Nine Inch Nails étant un 'groupe' de rock industriel), mais en au moins aussi sombre. Ce qui ne l'empêche pas d'être, parfois, beau à craquer, essentiellement par la force des harmonies vocales, de la voix de Steven Wilson et des mélodies. Gravity Eyelids, tout du long de ses presque 8 minutes (le morceau le plus long, pas de beaucoup), est d'une beauté totale. The Sound Of Muzak est géniallissime, quasiment pop ; elle passerait presque à la radio, et son refrain est inoubliable. A côté de celà, l'instrumental Wedding Nails est une buterie métallique à faire pâlir d'envie Marilyn Manson, et Blackest Eyes, qui ouvre l'album, offre quelques passages bien musclés. Idem pour Strip The Soul et Trains. Si la première écoute de l'album est  souvent du genre réjouissante (amateurs de bon gros son, vous allez kiffer si vous ne connaissez pas encore), c'est au fil du temps qu'In Absentia se révèle, progressivement, et je ne peux que vous conseiller de lire les paroles des chansons, heureusement présentes donc dans le livret, tout en écoutant le disque. Même pour les morceaux qui en possèdent le moins (.3 et Lips Of Ashes), elles valent le coup.

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Difficile de dire quelle est la meilleure chanson ici, probablement Gravity Eyelids ou The Sound Of Muzak (ou Strip The Soul ?), mais au final, toutes sont absolument dantesques, faisant de cet album de Porcupine Tree non seulement leur meilleur, mais aussi un des tous meilleurs albums de son époque. Grand roller coaster émotionnel, passant de la furie métallique à des passages plus aériens, s'ouvrant sur un Blackest Eyes jubilatoire et s'achevant sur un Collapse The Light Into Earth à faire frémir devant tant de beauté et de mélancolie (ce piano...), In Absentia est un chef d'oeuvre absolu, total, complet, un disque immense qui, malgré qu'il dure plus d'une heure, n'est à aucun moment ennuyeux et longuet. Rien à retirer ici. A noter que l'édition européenne de l'album, ou plutôt une réédition sortie en 2003, propose un second disque comprenant trois morceaux supplémentaires qui, bien que moins immenses que le reste, sont tout de même du très bon niveau.  Amateurs de rock progressif, de rock un peu teigneux, amateurs de rock tout court, je ne peux que vous conseiller ultra ardemment cet album inoubliable. Le Pet Sounds de son époque, malgré que les deux albums ne boxent pas dans la même catégorie.

Blackest Eyes

Trains

Lips Of Ashes

The Sound Of Muzak

Gravity Eyelids

Wedding Nails

Prodigal

.3

The Creator Has A Mastertape

Heartattack In A Layby

Strip The Soul

Collapse The Light Into Earth