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Double ration de Black Sabbath aujourd'hui, après Heaven And Hell ce morninge. Mais ce deuxième article sur le groupe pour aujourd'hui sera, lui, plus court que de coutume. Après tout, cet album est une note de bas de page dans la discographie du groupe, rien de plus, alors inutile d'en faire des kilomètres à son sujet. En 1980, le groupe, on l'a vu, a ressuscité avec un nouveau chanteur, Ronnie James Dio, dont la voix haut-perchée et surpuissante n'a d'égale que sa petite taille (il n'était pas grand, le bonhomme, mais tout rikiki, maousse costaud, comme le disait la pub). L'album a fait l'unanimité auprès des fans, comme Back In Black, la même année, le fit pour un AC/DC alors en plein deuil. Comme pour surfer sur le succès de Heaven And Hell, le management de Black Sabbath va sortir, sans l'accord du groupe, un album live. Ce live, à moitié officiel, réédité officiellement en CD dans la même collection que les autres albums du groupe, c'est ce Live At Last sorti sous une pochette aussi moche qu'étrange représentant, euh, un satellite au-dessus d'une planète ? Le tout, avec un lettrage robotique et des teintes d'image chiasseuses. Aussi chiasseuses que la qualité sonore, car autant le dire, long de plus de 50 minutes, ce live est d'une qualité audio absolument dégueulasse. 

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Mais ce n'est pas le pire. La nouvelle formation du groupe, avec Dio, vient de démarrer, ils ont à peine fait quelques concerts, ce Live At Last ne peut, donc, pas être avec Dio au chant. Gagné, les mecs : ce live a été enregistré en 1973 durant la tournée de Vol. 4 (un titre de Sabbath Bloody Sabbath, Killing Yourself To Live, encore un peu différent de ce qu'il sera par la suite sur l'album studio, est interprété en avant-première), avec, donc, Ozzy au chant. Le groupe ne sera pas content de la sortie de ce live qui, bien que sorti officiellement, le sera sans leur accord (la même chose arrivera à Genesis avec Genesis Live en 1973, sauf qu'au moment de la sortie du live, Genesis n'avait pas - encore - changé de chanteur). Musicalement, le groupe est en forme et livre de bonnes versions de Cornucopia, Sweet Leaf, Tomorrow's Dream ou War Pigs. On notera un Wicked World, en revanche, épouvantablement long (quasiment toute la face B) avec solo de batterie obligatoire. Malheureusement, la qualité sonore, vraiment rebutante (c'est pas aussi horrible que les Beatles Live At The Star-Club, certes, mais c'est pire que certains bootlegs du groupe), fait qu'on écoutera rarement ce Live At Last à la réputation, de toute façon, douteuse, live bien officiel, mais n'ayant servi qu'à foutre le groupe dans l'embarras (anecdote : Toni Iommi, un jour de dédicaces, verra un fan se pointer avec ce live, et poussera une gueulante, découvrant par la même occasion l'existence de l'album) : à peine le nouveau chanteur arrivé, et ayant réussi à faire ses preuves avec Heaven And Hell, que le management publie ce live d'archives avec l'ancien chanteur, le groupe en concurrence avec lui-même ! A réserver aux fans complétistes possédant des oreilles en béton et une patience moulée dans le même matériau.

FACE A

Tomorrow's Dream

Sweet Leaf

Killing Yourself To Live

Cornucopia

Snowblind

Embryo/Children Of The Grave

FACE B

War Pigs

Wicked World

Paranoid