T1

On va reparler un peu de Toto, ça faisait longtemps (enfin non, pas tant que ça depuis ma chronique de Mindfields il y à un petit mois). Quoi, ça ne vous manquait pas ? Bande d'enfoirés, va ! Oui, je sais, Toto ne fait pas l'unanimité, aussi bien sur le blog (même si je sais que parmi les visiteurs récurrents, il y à des fans) qu'en général, et j'ai déjà expliqué pourquoi quand j'avais abordé Mindfields en avril dernier. Un album avec lequel j'avais été relativement gentil, alors que, pour être honnête, il ne fait absolument pas partie des meilleurs du groupe (inégal, trop long). Concernant l'album que j'aborde aujourd'hui, ou plutôt que je réaborde car il avait été chroniqué ici il y à une dizaine d'années (un article court et vraiment moyen), je ne serai vraiment pas aussi conciliant. Cet album était autrefois classé dans la pop/rock, mais comme vous l'avez peut-être constaté, il est désormais dans la très infâme catégorie des ratages. Voici venu le temps d'aborder le cas du sixième album studio de Toto, Fahrenheit, sorti en 1986 sous une pochette très jolie et classe, sans doute la meilleure chose à dire ici. Une pochette qui ne déparerait pas un album de jazz ou de musique latino de la même époque, un y voit deux personnages, une femme et un homme, devant un bâtiment dans une rue, elle est adossée au mur, lui sort du bâtiment et semble la regarder, il y à une voiture garée devant, on a l'impression que c'est une rue dans un quartier un peu mal famé. Pas une photo mais une peinture, elle est vraiment jolie, classieuse, une des plus belles pochettes d'albums de la discographie du groupe (avec Hydra). 

T2

Toto, à l'époque, ne cesse de changer de personnel. Bobby Kimball (chant) et David Hungate (basse) sont partis, en 1983 pour le premier, et 1982 pour le second. Le groupe remplacera Hungate par Mike Porcaro, frangin du batteur et d'un des deux claviéristes (synthés) du groupe, et Kimball sera remplacé par Fergie Frederiksen, en 1984, pour l'album Isolation (sur lequel, comme leur habitude, le guitariste Steve Lukather et le claviériste David Paich chantent parfois), lequel Isolation est indéniablement mon préféré du groupe et un de mes albums de chevet, j'ai déjà eu l'occasion d'en parler le mois dernier. Mais Fergie (hélas mort en 2014 de maladie) ne s'adapte pas bien au groupe, qui le vire en 1985 et le remplace par Joseph Williams, le fils du fameux compositeur de Star Wars et des films de Spielberg. Williams, qui restera jusqu'en 1989 dans le groupe, y reviendra en 2006 et y est toujours à l'heure actuelle, même si le groupe est en pause indéterminée depuis l'année dernière. Bon. Quand Fahrenheit sort, Toto est donc dans une nouvelle formation, les fans vont découvrir un nouveau chanteur, un nouveau style (Isolation était très hard FM). Ce nouveau style, encore plus pop que d'ordinaire, flirte parfois avec le jazz et le rhythm'n'blues. D'ailleurs, Miles Davis fait une apparition sur le dernier titre, un instrumental, Dont Stop Me Now. Joseph Williams possède une voix aigüe (pas autant que celles de Kimball et Frederiksen) et juvénile, il avait 26 ans en 1986, mais aussi bien visuellement (photo de verso, photo interne) que vocalement, il semble encore plus jeune. Force est de constater qu'il est assez bien adapté au groupe. 

T3

Il chante sur 6 des 10 titres de l'album. Comme je l'ai dit, il y à un instrumental. Sinon Steve Lukather en interprète deux, Without Your Love et I'll Be Over You. Une chose à dire au sujet de l'album : il y aura quatre singles tirés de Fahrenheit. Sur ces quatre singles, seul un, sorti au Japon et aux USA uniquement, Till The End, est interprété par le nouveau chanteur, ce qui est assez bizarre et même pas très sympa. La chanson de Porcaro, Lea, sortira en single aux Pays-Bas (uniquement là-bas). D'ailleurs, I'll Be Over You est la plus connue, de loin, de l'album. Je trouve assez con de ne pas mettre en avant, dans les singles promotionnels, le nouveau chanteur, personnellement ! Après, la chanson de Lukather, une ballade, est de loin la meilleure de l'album. D'une manière générale, les chansons, ici, sont insipides, j'aime bien la pop, et j'aime vraiment Toto, mais Fahrenheit, j'ai énormément de mal. Somewhere Tonight, We Can Make It Tonight, le morceau-titre, sont des morceaux vraiment sans âme, sans envergure. Could This Be Love et Till The End sont meilleures, avec la chanson de Lukather ce sont les trois que je sauve ici, ce qui fait quand même 14 minutes sur les 44 de Fahrenheit. Le bilan est vraiment médiocre pour ce disque (sorti, de plus, en une très mauvaise année, en général ; 1986, c'est vraiment la tasse). L'album suivant, The Seventh One, en 1988, également avec Williams, sera nettement plus réussi, mais alors nettement plus, malgré qu'il soit un peu trop long (un ou deux morceaux en trop), et là, d'ailleurs, le groupe aura pigé : les singles seront quasiment toutes des chansons signées Williams. 

FACE A

Till The End

We Can Make It Tonight

Without Your Love

Can't Stand It Any Longer

I'll Be Over You

FACE B

Fahrenheit

Somewhere Tonight

Could This Be Love

Lea

Don't Stop Me Now