R1

Chose promise, chose dûe : après avoir quelque peu comblé la discographie de Rainbow sur le blog (le dernier album, de 95, excepté, mais je ne vais pas revenir dessus), je réaborde un disque abordé ici il y à 11 ans, ce que je voulais faire depuis un moment, en même temps. Petit rappel pour bien recadrer la carrière de Rainbow au moment de la sortie de cet album ? Le groupe a, en 1979, après le départ de leur premier chanteur Ronnie James Dio, engagé Graham Bonnet. L'ex-Marbles (un duo pop des années 60 produit par les Bee Gees) ne fera qu'un seul album et des concerts avec le groupe. Down To Earth, cet album, est ma foi pas mal du tout, mais le moins que l'on puisse dire, c'est que Bonnet, malgré qu'il soit un excellent chanteur, ne correspondait pas trop à Rainbow. On cherche donc un remplaçant, et c'est un certain Joe Lynn Turner (anciennement du groupe de rock Fandango) qui va être sélectionné par Ritchie Blackmore, qui avait, à l'époque, des idées assez précises pour son groupe : sonner comme Foreigner, groupe de hard-FM anglo-américain fondé en 1977 et qui, à l'époque, est clairement parmi les plus populaires du genre. On imagine la réaction des premiers fans, et des fans de Deep Purple (splitté depuis 1976). Grimace, etc... Rires nerveux, aussi. Le groupe, avec son nouveau chanteur, entre en studio en 1980  (l'album sort en février 1981), aux Sweet Silence Studios de Copenhague, Danemark, mais aussi aux Kingdom Sound Studios de Long Island, Etat de New York, USA. C'est Roger Glover, anciennement du Pourpre, arrivé dans l'Arc-en-Ciel en 1979, qui produit l'affaire. 

R2

Difficult To Cure, sous sa pochette signée Hipgnosis et représentant des chirurgiens se préparant pour une opération (pochette qui, initialement, était prévue pour le Never Say Die ! de Black Sabbath en 1978 !), est donc un disque de hard-rock à tendance hard-FM, à la Foreigner. Ce qui ne signifie pas que la musique ne soit pas de qualité, car le hard-FM, généralement, n'est pas super bien apprécié, considéré comme trop commercial, limité, trop représentatif d'une époque (les années 80) révolue. L'album s'ouvre sur une reprise de I Surrender, chanson écrite par Russ Ballard (anciennement de Argent) et interprétée par le groupe Head East en 1980. C'est peu dire que la version originale est moins connue que la reprise par Rainbow, sortie en single, et qui se classera N°3. Bonne chanson, qui ouvre efficacement l'album. Turner (voix aigüe, pas trop, pas stridente, à la Lou Gramm, chanteur de Foreigner, exactement le même style de voix) chante bien. Il fera deux autres albums avec le groupe, comme on le sait, albums que le dernier mis à part, j'aime beaucoup, énormément même. Difficult To Cure a été l'écrin de deux autres singles, Can't Happen Here (qui ouvre la face B), très réussie et efficace, et Magic, moins réussie à mes oreilles, mais pas honteuse.

R3

S'il y à un morceau qui, ici, ne me branche pas des masses, ne m'a jamais plu, c'est Freedom Fighter, dont le refrain est des plus poussifs. Si tout l'album avait été de ce niveau, je n'aurais pas donné cher de l'Arc-en-Ciel pour la suite de leur carrière. Mais heureusement, entre Spotlight Kid, No Release et deux instrumentaux de haute volée, l'album, bien calibré (43 minutes), est, sans être un triomphe, vraiment un très honnête et totalement appréciable album. Ces instrumentaux sont le morceau-titre, relecture de la 9ème Symphonie de la Bite-au-Vent (ça va, humour !!) en mode hard-rock, s'achevant (et achevant l'album) sur un sample de rire hystérique qui n'est autre que celui d'Oliver Hardy. Et l'autre instrumental, en fin de face A, c'est Vielleicht Das Nachste Mal (Maybe Next Time), sublimissime, mélancolique, et qui sur pas mal d'éditions vinyle de l'album (dont la mienne, française Polydor d'époque), était mal orthographiée, Vielleicht Das Nachster Zeit (déjà que le titre germanophone est à la base mal orthographié, ça devrait logiquement être Vielleicht Beim Nächsten Mal). Quand ça veut pas, ça veut pas. Difficult To Cure est donc un très bon cru, ce nouvel album de la troisième mouture de Rainbow est un des plus appréciables (et sans doute le meilleur de la période Turner, même si j'aime encore plus le suivant, avis personnel) du groupe. 

FACE A

I Surrender

Spotlight Kid

No Release

Magic

Vielleicht Das Nachste Mal (Maybe Next Time)

FACE B

Can't Happen Here

Freedom Fighter

Midtown Tunnel Vision

Difficult To Cure (Beethoven's Ninth)