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Le fait d'avoir, il y à presque un mois jour pour jour, parlé du Finyl Vinyl de Rainbow m'a donné envie de recauser un peu, encore, de ce groupe. C'est la troisième fois en un mois, ça devient sérieux, va falloir que je consulte (ah ah ah). Sérieusement, Rainbow, ce groupe fondé en 1975 par Ritchie Blackmore une fois qu'il a quitté Deep Purple (et une fois qu'il séparera Rainbow, il rejoindra Deep Purple reformé), c'était loin d'être de la daube. Surtout le début de carrière (1975/1978), avec le grand (pas par la taille, certes, et je sais, je l'ai déjà faite, celle-là) chanteur Ronnie James Dio. Quiconque n'a jamais entendu les albums de cette période, et notamment Long Live Rock'n'Roll et le double live On Stage dont on a recausé fin mars dernier, ne sait pas ce qu'il loupe. Dio parti (pour aller chez Black Sabbath), Rainbow engage un certain Graham Bonnet, en 1979, qui restera deux ans, et fera un album avec le groupe, le moyen Down To Earth, clairement le moins bon des albums du groupe. Puis Bonnet s'en va, et le groupe engage un certain Joe Lynn Turner, qui va tenir jusqu'à la séparation du groupe en 1984. Avec Turner, le groupe va faire trois albums (plus Finyl Vinyl, double compilation essentiellement live, rétrospective de l'ensemble de la carrière du groupe, mais surtout consacrée à la période Turner). Difficult To Cure, en 1981 (que je referai un jour, je pense) est le premier, très bien. Bent Out Of Shape, en 1983, jamais abordé ici (tout comme le Rainbow période Bonnet), est le troisième, pas terrible. 

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Entre les deux, sorti en 1982, il y à Straight Between The Eyes, et sa pochette fracassante : un manche de guitare sortant du front, bien entre les yeux, d'un homme au regard éberlué, avec un petit arc-en-ciel sortant du blanc d'un des yeux. Au verso, sur fond noir, les yeux des cinq membres du groupe à l'époque (Ritchie Blackmore à la guitare, Roger Glover, ancien complice du Pourpre, à la basse et à la production, Joe Lynn Turner au chant, David Rosenthal aux claviers, Bobby Rondinelli à la batterie). La photo de l'intérieur (sous-pochette) est typique du hard-rock de l'époque : trognes peu avenantes, surtout pour Blackmore à qui on avait sûrement traité sa mère de pute à 5 balles juste avant le déclenchement de la photo, tellement il semble avoir envie de déchiqueter quelqu'un à mains nues et en prenant tout son temps. Le titre de l'album viendrait de Jeff Beck, c'est ainsi qu'il aurait, un jour, décrit Hendrix et son style à Blackmore.

Bien vu, Jeff.

L'album, sinon ? Je vais être clair, je l'adore, cet album. Ce n'est pas le meilleur du groupe (en terme d'albums studios, je pense que Long Live Rock'n'Roll, de 1978, est le meilleur), mais c'est, avec les albums des Scorpions de la même époque, un parfait représentant de bon vieux hard-rock 80's sans fioritures, sans grande recherche non plus, mais qui passe tout seul comme un verre de rosé frappé en juillet, ou comme du cidre avec une crêpe au sucre. L'album marchera d'ailleurs très bien, grâce notamment à deux singles : Stone Cold et Death Alley Driver, les deux premiers (pas dans cet ordre) morceaux de l'album. On évitera de regarder les clips d'époque, la vision de Turner (qui participera, en 1990, le temps d'un album épouvantable, à Deep Purple), de sa coiffure touffue, de son regard de caniche ayant besoin d'être toiletté, étant assez difficile à supporter sans avoir envie de rire. Vocalement, s'il fera un vrai pétard mouillé au sein du Pourpre, il tient la route ici, il est parfaitement en place et à l'aise.

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Turner en bas à gauche

L'album contient une chanson qui, je ne l'ai sans doute jamais dit ici depuis la création du blog (2009) mais j'en profite, a donné son titre au blog : Rock Fever. Vous dire à quel point j'adore cet album pourtant peu essentiel. Surtout que cette chanson est sans aucun doute celle que j'aime le moins ici (Tite Squeeze, peu subtile, ne m'est pas très chère aussi), mais son titre, simpliste mais efficace, m'avait tapé dans l'oeil, sans doute, et quand j'ai eu l'idée de ce blog, je n'ai pas réfléchi bien longtemps. Oui, pas original, mais vous savez quoi ? Oui, vous le savez. L'album se termine sur une chanson géniale de presque 7 minutes, assez orientalisante, Eyes Of Fire, qui à elle seule justifie l'écoute de l'album entier. MISS Mistreated, Power, la power-ballad Tearin' Out My Heart, ne sont pas des modèles de subtilité, certes, mais sont diablement efficaces. Au final, Straight Between The Eyes est un bon cru, très sympa, de Rainbow, du niveau du précédent opus, et nettement supérieur au suivant, en tout cas. Si vous aimez le hard-rock sans chichis, ça devrait vous plaire, si vous ne connaissez pas encore. Certes, Turner n'est pas Dio, mais ce n'est vraiment pas le même style, limite deux groupes différents malgré qu'il s'agisse bel et bien du même Rainbow...

FACE A

Death Alley Driver

Stone Cold

Bring On The Night (Dream Chaser)

Tite Squeeze

Tearin' Out My Heart

FACE B

Power

MISS Mistreated

Rock Fever

Eyes Of Fire