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Je ne vais pas revenir sur Led Zeppelin et leur histoire, tout le monde connaît ce groupe (va falloir que je réaborde leur live Celebration Day, celui de leur concert de comeback en 2007, d'ailleurs). Mais est-ce que c'est la même chose pour les Black Crowes ? Ce groupe, américain, du genre sudiste on va dire, a été fondé à la fin des années 80 par deux frangins, Chris (chant) et Rich (guitare) Robinson. Le premier album, Shake Your Money Maker, est génial, le deuxième (The Southern Harmony And Musical Companion) est un des meilleurs albums de rock des années 90 à maintenant (voilà, comme ça, c'est dit), et les albums suivants, sans être aussi exceptionnels, sont tout de même plus que recommandés (Armorica, Warpaint, Before The Frost...Until The Freeze). Si on voulait qualifier la musique des Corbeaux Noirs, disons que c'est du rock sudiste à la Allman Brothers/Black Oak Arkansas/Lynyrd Skynyrd imprégné de hard-rock zeppelinien, avec une importante touche Rolling Stones. On le voit, vraiment pas les pires références. En 1999, un double live sort, qui fera frétiller du slip aussi bien les fans du groupe que de Led Zeppelin : un live de collaboration entre le groupe et le guitariste du Dirigeable, Jimmy Page (qui, à l'époque, sortait d'une tournée avec Robert Plant pour promouvoir leur album en commun de 1998, Walking Into Clarksdale, lequel est sympa, mais vraiment pas mémorable). Si à l'époque on aurait demandé à Page si Led Zeppelin se reformerait un jour, il aurait donné la même réponse que celle que les Eagles avaient donné, au moment de leur séparation, à cette même question : quand il gèlera en Enfer (en fait, à Louis Bertignac qui, un jour, le croisera et lui posera la question, il lui répondra est-ce que tu crois aux contes de fées ?, ce qui revient au même).

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Mais Led Zep se reformera en 2007 pour un concert immense à l'O2 Stadium de Londres (et depuis, plus rien... Page, Jones et le fiston de John Bonham, Jason, qui joua avec eux ce concert de 2007, sont plutôt pour, mais Plant, lui, ne veut plus entendre parler de son ancien groupe). Mais ça, personne ne pouvait le prévoir en 1999, quand ce Live At The Greek sortira. Aussi, pour les fans de Led Zeppelin, ce double live (de presque deux heures), collaboration intense entre Page et les Black Crowes, pouvait fort bien tenir le rôle d'un concert de reformation de substitution. Imaginons Led Zep se reformer, avec un autre chanteur, zeppelinien en diable. Car ce que l'on entend, sur ce double live, c'est essentiellement le répertoire du Dirigeable : sur les 20 titres, seuls 6 ne sont pas du répertoire de la bande à Page et Plant (mais aucun n'est signé des Black Crowes ; pour des raisons de droits ou je ne sais quoi, aucune chanson écrite par les Crowes n'est jouée ici, pas de No Speak No Slave ou de Remedy, donc). Réédité en triple vinyle de couleur blanc, je me suis fait plaisir pour l'occasion, ce live envoie le bois comme jamais, avec une qualité audio exceptionnelle, et un groupe en grande forme, qui livre ici des versions exemplaires des classiques du Zeppelin...dont certaines chansons n'ont jamais, ou quasiment jamais, été interprétées live par le Zeppelin à l'époque, comme Custard Pie, Out On The Tiles (seule son intro était jouée, pour annoncer Black Dog), Your Time Is Gonna Come ou Hey Hey What Can I Do, unique morceau sorti à l'époque, de Led Zeppelin, à ne pas se trouver sur un album, mais sur un single (face B de Immigrant Song). 

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On a aussi des classiques comme Sick Again, Whole Lotta Love, In My Time Of Dying, Heartbreaker, Nobody's Fault But Mine (les morceaux les plus bluesy), ainsi que des reprises de standards du blues (Woke Up This Morning, Shake Your Money Maker, Mellow Down Easy, le Oh Well de Fleetwood Mac). Notons que, en ce qui concerne le répertoire zeppelinien, le groupe n'a apparemment pas osé (ou tout simplement, pas voulu) reprendre Stairway To Heaven, Kashmir et No Quarter, pour ne citer qu'elles. Et c'est sans aucun doute mieux ainsi. Je ne dis pas que les Black Crowes, même accompagnés du guitariste de Led Zeppelin, n'auraient pas réussi à bien jouer ces morceaux, mais je ne sais pas s'ils auraient été à l'aise (et je ne parle même pas de The Song Remains The Same !) dessus. Ils le sont, en revanche, totalement sur Ten Years Gone, You Shook Me, Celebration Day ou What Is And What Should Never Be, sur l'ensemble de ce concert en fait. Live At The Greek, avec sa pochette qui entremêle deux corbeaux noirs et le logo cryptique de Page au sein de Led Zeppelin (le fameux symbole Zoso, un des quatre symboles qui forment le titre du quatrième album sans titre de Led Zeppelin), est une incontestable réussite dans le genre ! Celui-là et le Unledded - No Quarter de Page & Plant, acoustique et orientalisant de 1994, c'est Byzance pour les fans de Led Zeppelin qui étaient alors en manque !

FACE A

Celebration Day

Custard Pie

Sick Again

What Is And What Should Never Be

FACE B

Woke Up This Morning

Shape Of Things To Come

Sloppy Drunk

Ten Years Gone

FACE C

In My Time Of Dying

Your Time Is Gonna Come

FACE D

The Lemon Song

Nobody's Fault But Mine

Heartbreaker

FACE E

Hey Hey What Can I Do

Mellow Down Easy

Oh Well

Shake Your Money Maker

FACE F

You Shook Me

Out On The Tiles

Whole Lotta Love