J'avoue, j'envisageait, il y à un mois ou deux environ, de faire un cycle entier consacré aux Scorpions. Mais finalement, je me suis dit que je préfèrerais réaborder certains de leurs albums plutôt que de tous les refaire (en plus, ça n'aurait pas été tous, car le cycle se serait arrêté vers 1991). Fainéant, le ClashDo ? Avec toutes les chroniques qui déboulent depuis l'existence du blog ? Tu t'fous d'ma tronche z'ou quoi ? J'déconne. Bon, vous l'avez compris, on va reparler des Scorpions, ce groupe de hard-rock allemand que j'adore (même si j'étais encore plus fan d'eux autrefois, adolescent, que maintenant), j'écoute relativement rarement leurs albums, mais toujours avec le plus grand plaisir. Le groupe a démarré en 1972 avec Lonesome Crow, puis l'année suivante avec Fly To The Rainbow, deux albums inégaux mais offrant du lourd, déjà. Le groupe franchira un plateau en 1975 avec In Trance, puis Virgin Killer et sa pochette risqué qui sera censurée (j'ai le vinyle avec cette pochette osée, perso, pressage français, car en France, on a eu les couilles de sortir le disque tel quel), Taken By Force (autre pochette censurée : des mioches jouant à la guerre dans une cimetière militaire...), puis le fantasbuleux double live Tokyo Tapes en 1978. A ce moment précis, le groupe se sépare de son guitariste Ulrich 'Uli Jon' Roth, sorte de Hendrix germanique, et engage à la place Matthias Jabbs. Mais en 1979, au moment de faire ce disque du nom de Lovedrive, le groupe est dans une formation un peu particulière, tellement éphémère et particulière que la photo du groupe au verso de pochette ne la représente pas.
Cette formation inclut Michael Shenker (guitare), frangin d'un des deux guitaristes du groupe (Rudolf) et membre des Scorpions à leurs débuts, même s'il ne joue que sur trois titres. Michael Shenker a joué sur le premier opus des Scorpions avant de partir rejoindre UFO, groupe de hard-rock britannique chez qui il restera jusqu'en 1979, année où il participe à Lovedrive. Puis il fondera son propre groupe, le Michael Shenker Group, ou MSG. Mais avant de fonder son propre groupe, il a donc, très temporairement, rejoint le groupe de son frangin Rudolf, si temporairement qu'il n'apparait pas sur la photo de groupe et qu'en fait, officiellement, il est crédité en guest. Bref. Lovedrive est un album important pour les Scorp's. Je ne vais pas dire qu'il y à un avant et un après, mais c'est quasiment ça ; ce disque, le premier de leur deuxième période (celle qui va vraiment porter le groupe aux nues), qui n'offre que 8 titres (et 36 petites minutes), sera un énorme succès, malgré sa pochette, encore une fois, polémique (et remplacée dans certains pays comme les USA). Le groupe, une fois ce disque achevé, ne cessera, pendant une bonne dizaine d'années, de publier des albums remplis de hits, des cartons absolus de hard FM, il n'y à qu'à partir des années 90, précisément à partir du milieu des années 90, qu'ils baisseront vraiment en qualité, s'essouffleront. Mais Lovedrive est, on peut le dire, au même titre que les futurs Blackout et Love At First Sting, parfait. On y trouve, allez, 5 classiques du groupe, ce qui, vu le nombre de morceaux, est assez imposant. Parlons donc d'abord des 3 autres titres. Loving You Sunday Morning, qui ouvre le bal et mériterait d'entrer dans les classiques selon moi, est une petite tuerie au riff imparable, et Klaus Meine est en grande forme vocale. Another Piece Of Meat, speedé comme une balle de flingue après le pressage de la détente, ne va pas loin, mais envoie le bois, c'est un des trois morceaux avec Michael Schenker, au fait. Seul Can't Get Enough, qui ouvre la face B, semble vraiment bourrin, ses versions live seront souvent prétexte à des impros de guitare (voir World Wide Live, 1985), et seront meilleures que cette version studio, c'st le morceau le moins bon, de loin, sur l'album.
Buchholz, Rarebell, Meine, Jabbs, Schenker
Le reste ? Oh putain... On a Lovedrive, le morceau-titre (un autre des morceaux avec Michael Schenker), dont je dois dire que je n'en suis pas fan, c'est, des classiques de l'album, celui qui me résiste un peu, et ce depuis toujours, mais c'est efficace dans son refrain. On a Always Somewhere, une power-ballad (le groupe en avait déjà fait quelques unes, et continuera, plus que jamais, d'en faire par la suite) sublime dont l'intro ressemble cependant à s'y méprendre à celle du Simple Man de Lynyrd Skynyrd (hommage envers ce groupe décimé, en 1977, dans un crash, plagiat, ou bien totalement involontaire ?). Autre ballade, Holiday, splendeur absolue qui achève super bien l'album, une merveille totale, je ne sais que dire en fait...ah ! si, c'est dommage que la version live (sur le live que j'ai cité plus haut, de 85) soit si courte, mais ça n'impacte évidemment pas la version studio originelle. On a aussi Coast To Coast, instrumental saisissant, un duel de guitares (sur lequel joue Michael Schenker) renversant, il ne manque que des paroles tant le morceau est structuré en couplet/refrain/couplet/refrain/bridge/refrain. On notera qu'en live, Klaus Meine jouera un peu de guitare rythmique sur ce morceau, trois guitares en fusion dans les versions live donc... Enfin, Is There Anybody There ? est un régal total, que j'adore tout particulièrement, c'est probablement mon chouchou ici, une sorte de croisement, foutrement réussi, entre hard-rock et reggae, jouissif de bout en bout, et qui marchera très fort dans les charts, il me semble (tout comme le morceau-titre). Avec cet album, Scorpions entre, avec efficacité, dans sa deuxième période, plus 'pop' tout en étant du vrai hard-rock, le groupe va enchaîner les albums, bien souvent réussis, et les hits. Même si l'album suivant, Animal Magnetism de 1980, malgré des défauts (une paire de chansons un peu moyennes, et un Klaus Meine en difficulté vocale), reste mon préféré du groupe pour des raisons personnelles (voire la chronique que j'en avais fait autrefois), j'adore ce Lovedrive vraiment bien foutu, quasiment parfait.
FACE A
Loving You, Sunday Morning
Another Piece Of Meat
Always Somewhere
Coast To Coast
FACE B
Can't Get Enough
Is There Anybody There ?
Lovedrive
Holiday
Sinon, l'album je ne le connais pas. Mais j'éavoue que je suis pas fan des scorpions.