En 1987, A Momentary Lapse Of Reason sort. Pour célébrer son grand retour après 4 ans d'absence, Pink Floyd organise une tournée mondiale qui culminera, entre autres, par un concert anthologique à Versailles. Et par un double album live (qui ne propose pas le concert versaillais, d'ailleurs), Delicate Sound Of Thunder, sorti en 1988. Le groupe a rappelé Richard Wright en tant que membre officiel, lui qui n'a participé qu'en tant qu'invité sur l'album de 1987. Le groupe s'entoure, aussi, d'excellents musiciens, comme le bassiste Guy Pratt (qui ne fait pas oublier Waters, mais est quand même excellent à la basse), le percussionniste Gary Wallis, le claviériste Jon Carin, la guitariste Tim Renwick, le saxophoniste Scott Page, et un trio de choristes, Margret Taylor, Durga Broom et Rachel Fury.
Delicate Sound Of Thunder, avec sa pochette conçue par Storm Thorgeson de Hipgnosis représentant un homme au corps recouvert d'ampoules dans un paysage lunaire, est un live très orienté pop. Ce qui n'empêche pas les morceaux interprétés d'être parfois très anciens, et, surtout, d'être longs (7 titres pour le CD 1, 8 pour le CD 2, les deux disques atteignent 50 minutes de durée). La part belle est faite à A Momentary Lapse Of Reason : exception faite du premier titre (Shine On, You Crazy Diamond dans une très belle version, mais celle de P.U.L.S.E. sera meilleure, en 1994), tout le premier disque est consacré aux morceaux du nouvel album. Morceaux généralement transcendés par le live, comme Yet Another Movie (toujours accompagné du court et inutile Round And Around, ici séparé par ailleurs), On The Turning Away et son solo d'enfer, ou le pop Learning To Fly. The Dogs Of War, morceau que je n'aime pas du tout, est le passage que je n'aime pas non plus sur ce live, mais je ne le zappe jamais, par respect pour le groupe. Sorrow est magnifique.
Sur le CD 2, en revanche, aucun titre de ce nouvel album. Les trois derniers titres sont extraits de The Wall, l'album le plus récent que le groupe daigne aborder live (aucun titre de The Final Cut ne sera jamais joué live par le groupe), et on a droit à une version d'enfer de Comfortably Numb. Là aussi, la version live de P.UL.S.E. de 1994 sera supérieure, mais celle-ci passe en seconde position dans les versions live de ce titre. Oui, elle est donc supérieure à la version intiale studio de 1979, pourtant magistrale. Le disque 2 du live permet aussi d'entendre One Of These Days, instrumental dantesque, ainsi que trois extraits de The Dark Side Of The Moon : Time, Money et Us & Them. Et Wish You Were Here, inoubliable ballade acoustique. Comme on le voit, le CD 1 fait la part belle à l'actualité floydienne, et le second disque, plus long (de pas beaucoup), fait la part belle aux souvenirs. Comme P.U.L.S.E., qui proposera tout The Dark Side Of The Moon dans l'ordre sur le second disque.
Delicate Sound Of Thunder est certes très (trop) pop, les amateurs du Floyd de l'ère Atom Heart Mother/Meddle (voire d'avant encore) n'apprécieront sans doute pas. Mais, mais, mais : musiciens en grande forme (Gilmour et sa guitare !), excellente interprétation de classiques, production très réussie...voilà de quoi en faire un excellent cru dans la catégorie live. Après, oui, le double live de 1994 sera supérieur. Là, on est d'accord. Mais celui-là n'est pas à négliger.
CD 1
Shine On, You Crazy Diamond
Learning To Fly
Yet Another Movie
Round And Around
Sorrow
The Dogs Of War
On The Turning Away
CD 2
One Of These Days
Time
Wish You Were Here
Us & Them
Money
Another Brick In The Wall, Part 2
Comfortably Numb
Run Like Hell
Mais pour entendre Gilmour/Mason/Wright, Jagger/Richards/Watts ou Macca et ses p'tits jeunes, qu'est-ce qu'on ferait pas...