Sorti dans un premier temps en 1992 dans un coffret long-box, puis réédité en 2007 sous la forme de deux double-CD, The Great Deceiver : Live 1973/1974 est une oeuvre colossale, la Bible crimsonienne par excellence, une synthèse ahurissante de ce qu'était la musique du groupe entre 1973 et 1974, pendant la période métallique ayant donné les albums Larks' Tongues In Aspic, Starless And Bible Black et Red, trois sommets hargneux, inventifs, malsains et magnifiques. Le groupe était alors constitué de Robert Fripp (guitare, claviers), David Cross (violon, claviers), John Wetton (basse, chant) et Bill Bruford (batterie), indéniablement la meilleure formation crimsonienne de tous les temps, la plus forte, la plus puissante, à défaut d'être la plus longue (mais quand même).
Très long (chaque CD atteint facilement 70 minutes de musique), The Great Deceiver : Live 1973/1974 est faramineux. En regardant la set-list plus bas, vous remarquerez facilement les doublons de chansons telles que Easy Money, The Night Watch, Starless ou les Larks' Tongues In Aspic. Robert Fripp, dans le livret, a une théorie intéressante à ce sujet : compte tenu que personne, pas même les fans les plus acharnés, ne se tapera l'intégralité de ce long-box à la suite en une seule écoute (c'est déconseillé, risque de gavage et de migraine), le fait que certains titres soient présents en plusieurs exemplaires ne gênera que peu de mondes. Les fans les plus acharnés pourront ainsi comparer les différentes versions live de ces titres, et pour les non-fans, la question ne se pose pas, car si on n'est pas fan de Crimso, l'acquisition de ce long-box (ou de ces deux double-CD) s'avère étonnante. Mieux vaut découvrir le groupe par le biais des albums studios, et laisser ce coffret live de coté jusqu'à ce qu'on connaisse un peu mieux la musique de la bande à Fripp. Un vrai fan ne gueulera pas devant les doublons de titres, il jubilera, au contraire, devant la capacité d'improvisation du groupe en live.
Crimso remettait son titre (son trône ?) en jeu chaque soir de concert, en proposant des improvisations en grand nombre (A Voyage To The Centre Of Cosmos, Daniel Dust), ou des titres inédits, comme Doctor Diamond. Pas mal d'humour, aussi, il suffit de voir Sharks' Lungs In Lemsip ou Clueless And Slightly Slack, dont les titres parodient allègrement Larks' Tongues In Aspic et Starless And Bible Black. A chaque fois, la musique du Roi Pourpre est innovante, parfaite, à la fois angoissante et reposante. Des titres comme Fracture ou The Talking Drum restent ces monuments oppressants, jamais longuets, toujours à découvrir. La bande assure comme des forcenés, le long de ces 4 CDs proposant des set-lists de plusieurs shows (Zurich, Pittsburgh, Toronto...), toutes grandioses. The Great Deceiver : Live 1973/1974 s'impose comme un objet de culte incontournable pour fan de King Crimson et de rock progressif et expérimental. Pour amateur de live, aussi. Préférer l'édition sobre, en deux double-CD, plutôt que le long-box, plus difficile à trouver, et, surtout, excessivement cher.
CD 1 ("Things Are Not As They Seem...")
Walk On...No Pussyfooting
Larks' Tongues In Aspic, Part 2
Lament
Exiles
Improvisation : A Voyage To The Centre Of Cosmos
Easy Money
Improvisation : Providence
Fracture
Starless
CD 2 ("Sleight Of Hand (Or Now You Don't See It Again) And...")
21st Century Schizoid Man
Walk Off From Providence...No Pussyfooting
Sharks' Lungs In Lemsip
Larks' Tongues In Aspic, Part 1
Book Of Saturday
Easy Money
We'll Let You Know
The Night Watch
Improvisation : Tight Scrummy
Peace : A Theme
Cat Food
Easy Money
...It Is For You, Not For Us
CD 3 ("Acts Of Deception (The Magic Circus, Or Weasels Stole Our Fruit)")
Walk On...No Pussyfooting
The Great Deceiver
Improvisation : Bartley Butsford
Exiles
Improvisation : Daniel Dust
The Night Watch
Doctor Diamond
Starless
Improvisation : Wilton Carpet
The Talking Drum
Larks' Tongues In Aspic, Part 2 (abbreviated)
Applause & Announcement
Improvisation : Is There Life Out There ?
CD 4 ("...But Neither Are They Otherwise")
Improvisation : The Golden Walnut
The Night Watch
Fracture
Improvisation : Clueless And Slightly Slack
Walk On...No Pussyfooting
Improvisation : Some Pussyfooting
Lark's Tongues In Aspic, Part 1
Improvisation : The Law Of Maximum Distress, Part 1
Improvisation : The Law Of Maximum Distress, Part 2
Easy Money
Improvisation : Some More Pussyfooting
The Talking Drum
Ce serait dommage de s'en passer !