Le retour des Australiens sur Rock Fever ! Do you come from a land down under ? comme chantaient d'autres Australiens. J'ai en effet décidé, comme ça faisait vraiment longtemps que ces albums avaient été abordés et que les chroniques commençaient sérieusement à sentir le moisi, de refaire l'ensemble des albums d'AC/DC. Logiquement, j'aurais du commencer par High Voltage, sorti en 1976 dans le mon dentier (et en 1975 en Australie, dans une version différente), mais j'ai préféré commencer par cet album qui n'en est pas un, sorti en 1984, mais proposant des morceaux plus vieux de 10 ans, bref, de 1974. Les débuts du groupe, en somme. Cet album n'en est pas un, c'est en fait un EP, très court (5 titres, 24 minutes) du nom de '74 Jailbreak. Compte tenu que le contenu musical de cet EP est expéditif (ce qui ne gâche en rien sa qualité), l'article lui-même ne sera pas aussi long que les suivants. Alors, compte tenu que le descriptif des morceaux ne prendra pas beaucoup de place vu le faible nombre de morceaux, autant parler un peu du groupe en premier. Le AC/DC que l'on entendra ici date de 1974, donc, et n'est pas tout à fait, voire même pas vraiment le AC/DC qui enregistrera ses premiers albums. On a certes, évidemment, Bon Scott au chant et les frangins Angus et Malcolm Young aux guitares, mais pour le reste, ça varie. Un certain Peter Clack tient la batterie sur le dernier titre ; Phil Rudd, qui sera leur premier batteur solide et durable, la tient sur le premier titre ; Tony Currenti la tient sur les trois autres titres. Niveau basse, c'est à peu près pareil : Mark Evans, leur premier bassiste durable, la tient sur le premier titre, Rob Bailey sur le reste, même si George Young, grand frangin des deux autres, est aussi crédité à la basse et à la batterie en plus de son rôle de producteur (rôle partagé avec Harry Vanda).
Compliqué ? Surtout quand on sait en plus que les trois premiers albums longue durée du groupe, sortis en Australie entre 1975 et 1976, High Voltage, T.N.T. et Dirty Deeds Done Dirt Cheap, ne sortiront pas tels quels dans le monde entier, mais dans des versions réagencées, avec d'autres visuels de pochette et surtout, des tracklistings modifiés, en 1976 pour High Voltage et... 1981 pour Dirty Deeds Done Dirt Cheap. 4 des titres de '74 Jailbreak sont issus de la version australienne originale (pochette du chien qui pisse sur un transfo) de High Voltage. Jailbreak, elle, est issue de la version australienne de Dirty Deeds Done Dirt Cheap. A moins d'être australien ou d'avoir acheté des imports issus de down under de ces premiers albums du groupe, peu de monde, donc, connaissaient ces 5 titres au moment de la sortie, en 1984, de cet EP, même si le groupe interprétait parfois certains de ces titres en live. Notamment Jailbreak, souvent dans des versions assez étendues (le Live de 1992, dans sa version complète 2 CD, en propose une version de 12 minutes, si ce n'est 14). Un morceau époustouflant, le sommet probable de cet EP qui, de toute façon, est génial de bout en bout, mais est à conseiller surtout aux fans d'AC/DC : sa courte durée étant décevante, même si, après tout, c'est logique, c'est un EP. A ce sujet, veillez, pour le CD, à ne pas l'acheter trop cher (en même temps, les albums d'AC/DC, celui-ci y compris, sont souvent vendus à bas prix), car il ne faut pas trop dépenser pour un CD de seulement 24 minutes, même si, franchement, tout y est grandiose, Soul Stripper, la reprise de Baby Please Don't Go, You Ain't Got A Hold On Me, Show Business...et j'ai tout cité. Bref, '74 Jailbreak, sorti tardivement de manière internationale (en Australie, on en connaissait déjà le contenu depuis belle lurette) à une époque où AC/DC commençait sérieusement à battre de l'aile (j'y reviendrai quand viendra le moment d'aborder les albums de cette époque difficile), est un essentiel pour tout fan du groupe et de hard-rock de qualité. On aurait juste aimé qu'il soit plus long, mais parfois, c'est vrai, mieux vaut 24 grandes minutes que 48 moyennes minutes !
FACE A
Jailbreak
You Ain't Got A Hold On Me
Show Business
FACE B
Soul Stripper
Baby Please Don't Go