Aaaah, vous savez quoi ? Je suis bien content que ce cycle ZZ Top soit fini, les mecs. Parce que ça fait deux articles que je commençais à peiner pour rédiger des chroniques convenables, n'ayant ressenti aucune motivation pour réaborder (je l'ai quand même fait) El Loco et Eliminator, sortis en 1981 et 1983. C'est un fait, j'adore ZZ Top jusqu'en 1979, ensuite, c'est pas pour moi, même si, plus jeune, j'adorais ce que le groupe a fait dans les années 80. Et notamment, gasp, cet album-ci, sorti en 1985, leur neuvième opus, Afterburner. Avec Degüello, acheté le même jour (on peut vraiment parler d'un gros gap, entre ces deux albums, niveau contenu !), ce fut un de mes tous premiers albums des Barbudos, et cet album, que j'ai écouté en premier parce qu'il contenait trois chansons que j'adorais (j'ai découvert le groupe via leur best-of de 1992), je l'ai instantanément surkiffé, adoré, tout ce que vous voulez. Vraiment. Sincèrement. Et pourtant... Et pourtant, mon Dieu qu'il est mauvais, cet Afterburner ! Il est donc sorti en 1985, sous une pochette représentant une fusée spatiale customisée comme la fameuse bagnole de la pochette d'Eliminator (bagnole conçue pour le groupe, existant vraiment, et baptisée du nom de l'album de 1983 dont elle orne la pochette), dans l'espace, autour de la Terre. Au verso, les visages des trois ZZ Top sont visibles dans l'infini de l'espace. Peu généreux en terme de durée (37 minutes, une durée bien ZZTopienne s'il en est), l'album est comme toujours produit par Bill Ham, le groupe l'a enregistré en cinq mois, de mars à juillet 1985, pour le sortir en octobre.
Evidemment, avec ses quatre hits, Afterburner (le titre claque bien, je dois le reconnaître) cartonnera. Comment aurait-il pu en être autrement, en même temps ? Après le succès monumental du pourtant vraiment inégal Eliminator, ZZ Top était en position de force, et a mis les bouchées doubles pour offrir le disque le plus cartonneur possible. Au risque de se transformer en machine à faire de la merde musicale. On oublie le blues-rock un peu boogie truculent des débuts, Afterburner, c'est du synthrock, une sorte de boogie noyé de synthés et de batterie électronique, l'album sonne absolument horriblement, saturé, terriblement daté, bienvenue en 1985. La seule chanson que je sauve de ce marasme (et pourtant, la production de l'album lui fait beaucoup de mal quand même et rien que pour ça, je l'écoute rarement), c'est la ballade Rough Boy, un des quatre hits de l'album, parce qu'elle est belle, et qu'elle se termine sur un solo de guitare qui prouve que malgré les dérives synthétiques, Billy Gibbons reste un putain de grande guitariste. Vraiment, j'adore cette chanson. Les autres singles ? On a Sleeping Bag (qui possède un sympathique solo de guitare en son centre), assez sympa mais dont on se lasse vite ; Planet Of Women, bourrin et crétin, vraiment médiocre ; et Velcro Fly, amusante, mais bourrine aussi, abrutissante.
Le reste de l'album est encore plus abrutissant (Can't Stop Rockin' et Delirious, toutes deux interprétées par le bassiste Dusty Hill, Stages et Dipping Low (In The Lap Of Luxury), cette dernière semblant même être un flagrant cas d'autoplagiat, tellement la ressemblance avec Gimme All Your Lovin' et Sharp Dressed Man est lourde). Woke Up With Wood, au titre sans équivoque ("se réveiller avec le gourdin"), est lourdingue comme un container du port du Havre rempli d'enclumes, I Got The Message possède un petit solo sympa en son centre, mais sa mélodie synthétique est tellement horripilante qu'elle donnerait envie de taper sur la gueule d'un chien avec le petit nourrisson de votre voisine du dessous en guise de batte. Si on met de côté Rough Boy, donc (et encore, je sais que cette chanson ne fait pas l'unanimité), la seule bonne chose à dire ici c'est que ce marasme ne dure que 37 minutes...32 en fait, en retirant les 5 minutes de Rough Boy. Mais c'est déjà trop.
FACE A
Sleeping Bag
Stages
Woke Up With Wood
Rough Boy
Can't Stop Rockin'
FACE B
Planet Of Women
I Got The Message
Velcro Fly
Dipping Low (In The Lap Of Luxury)
Delirious