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Aaaargh !
29 minutes (si on compte les 2 bonus tracks, on arrive à 34 minutes, mais le disque en lui-même en fait 29 pour 10 titres) de boucherie absolue. Sans doute le plus grand album de trash metal, et le plus violent disque de tous les temps. Encore plus définitif dans le registre trash metal (ou speed metal) que les trois premiers Metallica, c'est dire !
Slayer (patronyme hautement poétique, pas vrai ?) nous balance ici 10 titres remplis d'une fureur asolue. Reign In Blood (nom du disque, au fait) parle, dans le désordre, des camps de la mort et du 'docteur' Mengele (et ses atroces expérimentations : Angel Of Death), de la mort, de la guerre, de la violence, de la destruction, des grandes maladies virales, du sang, du gore, de criminels instables et totalement psychopathes. Pas une seule petite chanson à propos des petites paquerettes dans un champ, pas une seule chanson à propos de nos amis les animaux...Pas une seule note de répit et/ou d'espoir dans ce disque, dont même la pochette agresse totalement l'auditeur.

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Inutile de vous le dire, ce disque radical vous conduira directement chez l'ORL si vous avez eu auparavant l'idée à la con de l'écouter à donf' dans votre walkman. Erreur fatale (pour vos esgourdes si fragiles, surtout si il y à des fans d'easy-listening ici). Je ne dirai pas que les deux gratteux du groupe, Hanneman (blondinet fasciné par les nazis...hum) et King (tous deux auteurs des textes hallucinants de furie de cet album) sont des virtuoses. Honnêtement, même mon poisson rouge jouerait de meilleurs soli qu'eux. Mais ils jouent vite. Et vous décapent en un rien de temps. Le batteur, Lombardo, cogne dur. Quant au bassiste, Tom Araya, il chante également. Et franchement, autant il viole sa basse à un point qu'elle en devient inaudible, autant il chante comme jamais personne auparavant. Rien que pour ça, Slayer mérite le respect. Essayez de chanter sur Raining Blood (final dantesque et incroyable, riff de la mort qui tue à en crever, TA-TA-TA, TA-TA-TA) ou sur Criminally Insane, pour voir. Essayez de la faire aussi vite (ou même plus vite) qu'Araya, tout en restant compréhensible, et tout en prononçant toutes les paroles (et parfois, il y en à des masses). Allez, essayez donc, qu'on rigole.
Ah ! Vous voyez bien que c'est impossible !

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Comment un homme arrive-t-il à avoir en lui autant de furie, de violence ? A qui en a-t-il donc comme ça ? On jurerait qu'il serait prêt à chier de l'uranium sur la Terre entière, et encore, ça ne le soulagerait qu'à moitié.
En tout cas, passées ces 29 minutes en Enfer, inutile de le dire, on se sent vidé. Soulagé que ça soit fini (et encore, l'envie de tout remettre au début est démangeante, la courte durée y est pour beaucoup), et dans un état mental limite inquiétant. L'album vous met dans un état pas gérable. On vit chaque chanson, sans pause, sans répit. On en sort difficilement. Y compris si vous ne pigez pas les paroles, vous comprenez facilement dans quel monde Slayer vous embarque : les Ténèbres. Sans garantie de retourner indemne dans la réalité. Un disque qui marque au fer (rouge sang, forcément).
Un chef d'oeuvre indispensable dans chaque discothèque ? En un mot comme en cent : OUI. Vous n'êtes pas obligés de l'aimer (j'ai mis du temps, me concernant), mais ne soyez pas coupables de l'ignorer. On ignore pas un disque comme Reign In Blood. Un jour où l'autre, c'est écrit, il faudra bien qu'il vous péte à la face comme un cocktail molotov.

FACE A
Angel Of Death
Piece By Piece
Necrophobic
Altar Of Sacrifice
Jesus Saves
FACE B
Criminally Insane
Reborn
Epidemic
Postmortem
Raining Blood