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Sorti en 1977, Livin' On The Fault Line est le septième album des Doobie Brothers, et leur second avec le claviériste et chanteur Michael McDonald, arrivé dans le groupe l'année précédente. Son entrée dans le groupe a permis aux Doobies de changer considérablement de style (entraînant, par ailleurs, le départ de Tom Johnston, leur premier leader/chanteur principal, en 1976), passant de la pop/folk des débuts à une pop jazzy et sophistiquée.
Livin' On The Fault Line, avec sa pochette très énigmatique, est le second meilleur album du groupe après What Were Once Vices Are Now Habits (1974). C'est un disque assez court, 35 minutes, un des plus courts du groupe, et il ne contient pas vraiment de tubes contrairement aux albums précédents (Toulouse Street, The Captain And Me) et aux suivants (Minute By Minute, One Step Closer). Néanmoins, ce disque bénéficiant de l'appui de David Paich (de Toto, qui n'avait pas encore sorti d'albums à l'époque) pour les cuivres et arrangements, contient de très belles chansons.
Notamment You Belong To Me, exemple parfait pour définir le nouveau son Doobie Brothers, qui avait déjà été expérimenté (avec succès) sur l'album précédent, Takin' It To The Streets. Sur ce titre comme sur Echoes Of Love, There's A Light, Livin' On The Fault Line, You're Made That Way ou Little Darling (une reprise), les Doobies sonnent comme du Steely Dan période AJA (autrement dit, du Steely Dan de l'époque de Livin' On The Fault Line, AJA datant aussi de 1977 !).

DoobieBrothersS

La voix de McDonald (qui a collaboré avec Steely Dan sur AJA...coïncidence) est aigue, chaude, remplie d'émotions. Certes, le bonhomme a par la suite totalement pris le contrôle des Doobies, ce qui, pour une pièce rapportée (il ne fait pas partie des membres fondateurs, contrairement à Pat Simmons ou John Hartman), relève d'un sacré culot. Mais il possède un talent fou pour composer de grandes chansons (Nothin' But A Heartache).

Doobie_Brothers

Les Doobies n'oublient cependant pas qu'ils viennent du folk, avec l'instrumental final, très court, Larry The Logger Two-Step, bien moins sophistiqué et jazzy que le reste de l'album. McDonald n'est pas le seul à écrire des chansons, bien entendu (Pat Simmons, guitariste, signe Chinatown, grande réussite, ainsi que le morceau-titre, et le bassiste Tiran Porter signe Need A Lady). L'album s'écoute d'une traite, avec beaucoup de plaisir, et si son coté un peu aseptisé, différent en tous points de l'ancien son Doobies, peut surprendre et irriter, je reste sur ma position en affirmant qu'on tient ici un vrai sommet pop. Un des meilleurs disques du groupe, et leur dernier grand album. Je l'adore, quoi !

FACE A
You're Made That Way
Echoes Of Love
Little Darling (I Need You)
You Belong To Me
Livin' On The Fault Line
FACE B
Nothin' But A Heartache
Chinatown
There's A Light
Need A Lady
Larry The Logger Two-Step