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D'abord, petit aparté sans conséquence pour la suite de l'article. En 1967, Bob Dylan est en pleine effervescence artistique, il se met à composer un paquet de chansons avc l'aide de son backing-band, le bien nommé The Band (qui volera de ses propres ailes un an après). Les chansons qu'il composera paraîtront en 1975 sur le double album The Basement Tapes, devenu assez mythique, et de ce fait, excellent. Mais en 1967 (et ceci marque la fin de mon petit aparté), Bob Dylan, remis de son accident de moto qui a failli lui coûter la vie (survenu en 1966, quelques temps après la sortie du fameux double album Blonde On Blonde, dont il faudra bien que je parle ici un jour), sort un album radicalement opposé au mythique double album de 1966, qui était le dernier volet de la trilogie 'Thin wild mercury sound', la trilogie électrique qui sera considérée comme une infâmie chez les fans de la première heure (Dylan méprisera cette aversion, encourageant ses musikos à jouer fuckin' loud alors qu'un type dans le public le traitera de Judas pour avoir viré électrique). Rappelons que cette trilogie est constituée de Bringing It All Back Home, Highway 61 Revisited (tous deux 1965) et Blonde On Blonde, au cas où il y aurait des incultes (mais une telle chose se saurait rapidement, donc non).

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Cet album, sorti en 1967, et faisant partie de ses meilleurs (je veux dire : tous meilleurs), s'appelle John Wesley Harding. Qui est ce John Wesley Harding ? Une des nombreuses légendes de l'Ouest américain.
Sur ce disque de quasiment 39 minutes (pour 12 titres), le Barde revient clairement au registre acoustique (ce qui fâchera les adorateurs de ses trois derniers disques, on ne peut pas plaire à tout le monde, comme l'aurait si bien dit Marc-O), et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il a plutôt bien réussi sa re-reconversion, son retour aux sources, back to the roots. Qui n'a jamais entendu l'hymne All Along The Watchtower ? Quoi ? Hendrix ? Vous voulez dire : la version de Jimi Hendrix, parue en 1968 sur Electric Ladyland ? Certes, elle est sublime, mais avant Hendrix, il y avait Dylan, et c'est sur ce disque que l'on peut entendre la vraie la pure version de ce classique. Nettement moins populaire que le remake hendrixien, mais tellement plus belle (bon, la version Hendrix est grandiose aussi)...

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Ce disque est célèbre aussi pour le long (presque 6 minutes) The Ballad Of Frankie Lee And Judas Priest, qui donnera à un fameux groupe de heavy metal anglais des années 70 à 90 son patronyme. Oui, Judas Priest, vous avez deviné. Bizarre de se dire qu'un groupe clouté a choisi son nom d'après une chanson assez...biblique ? de Dylan. Le fait est là. Et pour parler de la chanson, c'est le meilleure du disque, tout simplement.
Mais les autres titres ne sont pas en reste, jugez plutôt : Drifter's Escape, As I Went Out One Morning, Down Along The Cove, I Dreamed I Saw St. Augustine, que des chansons pour la plupart courtes, mais magnifiques. Avec cet album, Bob Dylan atteint un sommet qu'il ne retrouvera qu'en 1974 avec Blood On The Tracks, mais dans un tout autre registre : le folk-rock. Ici, c'est purement et simplement du folk, mais d'un niveau rarement égalé depuis. Indispensable. Tout simplement in-dis-pen-sable.

FACE A
John Wesley Harding
As I Went Out One Morning
I Dreamed I Saw St. Augustine
All Along The Watchtower
The Ballad Of Frankie Lee And Judas Priest
Drifter's Escape
FACE B
Dear Landlord
I Am A Lonesome Hobo
I Pity The Poor Immigrant
The Wicked Messenger
Down Along The Cove
I'll Be Your Baby Tonight